Genre : Epouvante, horreur, science-fiction (interdit aux -12 ans)
Année : 2009
Durée : 1h45
Synopsis :
Deux astronautes, le Lieutenant Payton et le Caporal Bower se réveillent dans leur gigantesque vaisseau spatial après un long séjour en hyper-sommeil. Désorientés et plongés dans le noir, ils ne se souviennent ni de leurs identités ni de leur mission. Les seuls sons qui leur parviennent sont des vibrations provenant du coeur du vaisseau. Le Caporal Bower part en exploration et ne tarde pas à découvrir quelques survivants qui vivent cachés, traqués par d'effroyables créatures. Ensemble ils vont essayer de découvrir ce qui s'est réellement passé lors de cette mission.
La critique :
Hey oui ! Me voici déjà de retour avec un autre film horrifique récent ! Alors, non je ne suis pas malade si c'est ce que vous vous demandez, je vais même parfaitement bien mais, de temps en temps, il est toujours bon de sortir de ses carcans habituels de chroniqueur pour rédiger la critique d'un genre qu'il est assez inhabituel pour moi de visionner. Si vous suivez mes chroniques depuis un moment, vous devez sans doute savoir que je ne porte pas en premier plan le cinéma d'horreur dans mon coeur, et encore moins le récent. Cependant, j'avoue avoir toujours eu une certaine attraction pour les cinéastes audacieux qui tiennent à combiner horreur et science-fiction.
Je vais prendre l'exemple de la saga Alien que l'on ne présente plus, mais qui a malheureusement sombré dans la plus totale médiocrité après le troisième opus. Je peux aussi citer le grand The Thing de Carpenter ou encore, dans une moindre mesure, Starship Troopers de Verhoeven. Généralement, et dans ces cas cités, je suis tout ce qu'il y a de plus comblé mais il serait fort malhonnête de dire que ce mélange ne recèle que de films de qualité.
On pourra rajouter aussi le mystérieux Pandorum, sorti en 2009 et réalisé par Christian Alvart. Qui est-ce ? Un inconnu à la filmographie aussi passionnante qu'une encyclopédie de 800 pages sur l'art du tricot, si ce n'est qu'il sera le réalisateur de Le Cas 39 qui a réussi à bien se faire connaître. Pour le reste, rien qui n'ait percé et Pandorum représente l'autre exception de la filmographie du réalisateur, ayant réussi à se forger une certaine réputation. C'est aussi le premier film hollywoodien du réalisateur. Hollywood ou le nom qui résonne chez les cinéphiles comme l'antichambre de l'enfer du cinéma.
Cependant, le film sera un fiasco à tout point de vue en récoltant pour la plupart des critiques négatives et, en prime, ne fut pas rentable. Ce qui expliquera sans doute le fait que la volonté d'en faire une trilogie n'ait (encore) jamais vu le jour. Alors, dit comme ça, tous les paramètres sont là pour nous faire fuir et laisser sombrer Pandorum dans les abysses cinématographiques. Cependant, ce n'est pas parce qu'un film ne remporte pas de succès qu'il est mauvais et concernant les critiques négatives, les films incompris existent. La question qui se pose est la suivante : Est-ce que ce film mérite ses critiques et son échec commercial ? Réponse dans la critique.
ATTENTION SPOILERS : Deux astronautes, le Lieutenant Payton et le Caporal Bower se réveillent dans leur gigantesque vaisseau spatial après un long séjour en hyper-sommeil. Désorientés et plongés dans le noir, ils ne se souviennent ni de leurs identités ni de leur mission. Les seuls sons qui leur parviennent sont des vibrations provenant du coeur du vaisseau. Le Caporal Bower part en exploration et ne tarde pas à découvrir quelques survivants qui vivent cachés, traqués par d'effroyables créatures. Ensemble ils vont essayer de découvrir ce qui s'est réellement passé lors de cette mission.
Bref, un synopsis possédant la dose de mystère minimum nécessaire pour attiser un semblant de curiosité mais ça reste un peu du déjà vu. Pour vous faire une petite confidence, Pandorum est l'un des premiers films que je visionnais lorsque que je commençais à m'initier au monde du cinéma. Et c'est aussi l'un des premiers pour lequel je ressentais une attirance inexpliquée. Vous savez, cette sensation au fond de soi qui vous dit de visionner un tel film.
A la fin du premier visionnage, l'expérience fut plus que convaincante mais étant un novice à l'époque, je me suis dit qu'un second visionnage devait être nécessaire. Le ressenti à la fin du second visionnage ne changea quasiment pas et je me demandais pourquoi cette oeuvre fut si mal aimée alors qu'elle a un tas d'éléments pour convaincre un minimum. Pour en revenir à ce que je disais avant, on a là un pitch de départ assez classique : au XXIIème siècle, la planète est surpeuplée et les gouvernements n'ont d'autres choix que de chercher de nouvelles planètes d'accueil. Un vaisseau de colon est envoyé sur une planète candidate du nom de Tanis, sensée pouvoir accueillir l'humanité. Mais rien ne se passera comme prévu.
Alvart ne tient pas à réaliser un film de SF générique et a de réelles ambitions vu qu'il compte mélanger l'horreur physique, symbolisée par des monstres sanguinaires et l'horreur psychologique liée au sentiment d'immensité de l'espace. Cette thématique d'horreur psychologique donnera son nom au film en parlant du syndrome ORS (ou syndrome Pandorum). Un syndrome lié aux longs séjours dans l'espace, coupléà un sentiment de solitude. Il en résulte une apparition de saignements de nez et de délires paranoïaques faisant basculer la personne dans une folie meurtrière.
Une idée audacieuse apportant une réelle consistance au film mais toutes les bonnes idées qu'a le réalisateur est principalement la plus grande faiblesse de Pandorum. Alvart condense à la fois la situation de surpopulation de l'humanité, le voyage de colon qui dérape, l'apparition mystérieuse de monstres enragés et l'analyse psychopathologique de l'individu dans l'espace. En 105 minutes, ça fait un peu beaucoup pour traiter correctement tous les sujets. Et c'est bien dommage car un rallongement de la durée du film n'aurait pas du tout été de trop vu que la mise en scène est d'une efficacité assez inattendue.
Le cinéaste fait grimper la tension crescendo, dès le début, et jugule savamment bien le mystère et tout le déroulement scénaristique. Alvart nous donne envie de connaître le fin mot de l'histoire et ne nous laisse jamais regarder passivement l'action tout en baîllant. L'intrigue sait agripper le spectateur par le biais d'une intensité, disons le, palpable. Il n'y a pour ainsi dire pas de réel temps mort et les séquences de poursuite ont une certaine efficacité, malgré des décors parfois un peu trop sombres pour bien distinguer tout ce qu'il se passe. Je parle bien de séquences de poursuite et non de séquences d'action qui ne sont que peu présentes. Dans Pandorum, l'être humain a perdu sa place tout en haut de la chaîne alimentaire et devient la proie d'une horde de créatures hurlantes semblant tout droit sorties de l'univers de Hellraiser. Alvart souligne bien ce fait que l'Homme est une poussière dans l'immensité de l'Univers et que rien, si ce n'est lui-même ou, à la limite, l'entraide, ne pourra le sauver.
Cependant, cette entraide est fort éphémère, les survivants revenant, certains, à leurs pulsions les plus primaires, tandis que d'autres sombreront dans la spirale de l'individualisme.
Dans tout cet enchevêtrement d'idées, il y a une consistance symbolisée par un minimum d'analyse anthropologique. Un minimum mais qui est toujours le bienvenu et rehausse d'un iota le pedigree de l'oeuvre. Mais définitivement, ce qui suscite le plus la curiosité est bien ce syndrome post-traumatique parvenant, malgré un manque de développement et donc d'effacement, à déranger le spectateur. Mais mettez vous bien en tête qu'il y a une dimension psychologique planant sur toute la durée du film et, même si elle est perfectible, sans elle, il aurait été indéniable que Pandorum ne se casse la gueule par un traitement rudimentaire et trop superficiel.
Vous connaissez sans doute tous ces films où les personnages sont passifs devant un contexte qui nous ferait tous péter les plombs.
Pour ce qui est de l'esthétique, c'est assez départagé car si les décors plongés dans une obscurité omniprésente amplifient la sensation de malaise, la surdose d'obscurité peut parfois avoir des conséquences négatives sur la perception de l'action. Je renvoie aux scènes de fuite que j'ai mentionné plus haut. Pourtant, Alvart nous confronte à l'immensité de ce vaisseau maudit, dernier espoir d'une humanité au bord de l'extinction. Pour ce qui est de la bande sonore, c'est passable.
Enfin, le jeu d'acteur est en dent de scie car si le héros principal (Ben Foster) ne passionne pas vraiment, la performance du lieutenant Payton (Dennis Quaid) perdant peu à peu ses facultés mentales, est de bonne qualité. Les autres acteurs, en la personne de Cam Gigandet, Antje Traue, Cung Le ou encore Eddie Rouse ne délivreront pas de performance exceptionnelle non plus. Ceci dit, le jeu d'acteur n'est pas du tout mauvais mais il ne sera pas inoubliable non plus.
En conclusion, Pandorum est une oeuvre assez délicate à chroniquer car il y a de très bons points d'un côté mais aussi des points gênants de l'autre. Autant le dire, Alvart sait susciter l'intérêt du spectateur avec une accroche omniprésente due à une tension agressive. A côté, il introduira une dimension horrifico-psychologique pour le moins terrifiante MAIS qui aurait mérité d'être davantage explorée. Il rend hommage àHellraiser avec des monstres enragés et au cri que l'on n'aimerait pas entendre dans la vraie vie MAIS la révélation sur l'origine de ces choses est très sommaire. L'obscurité omniprésente confère une atmosphère glauque et inquiétante au film MAIS n'est pas toujours pratique. Au final, on est vraiment dans une balance et un point est contrebalancé par un autre et ainsi de suite. Pourtant, malgré cette situation assez problématique, Pandorum est un film éminemment sympathique, bourré de bonnes intentions et nous questionnant sur comment réagirions nous si, un jour, on serait amenéà faire un long voyage dans l'espace. Est-ce l'engouement ou la folie qui sera le fin mot de cet hypothétique long voyage ? Mais peut-être serons nous tous morts avant que ces projets de voyages spatiaux ne puissent voir le jour. Voyez Pandorum comme un bon film de genre dont il ne faut pas espérer un chef d'oeuvre.
Note :13/20
Taratata