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Zombie Ass : Toilet Of The Dead (Des parasites et d'autres flatulences)

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Genre : horreur, gore, trash, comédie (interdit aux - 18 ans)
Année : 2012
Durée : 1h24

Synopsis : Un groupe d'amis se fait attaquer par des zombies sortant des toilettes. Ils doivent également faire face à une mystérieuse infection avec des vers parasites... 

La critique :

Selon certains thuriféraires du cinéma trash et extrême, Noboru Iguchi fait partie de ces grands parangons du cinéma asiatique version débridée (sans mauvais jeu de mots...). Mieux, le cinéaste ferait même partie de ces génies incompris (source : https://www.senscritique.com/liste/Noboru_Iguchi_est_un_genie_incompris/931384), un extatisme néanmoins à minorer. En effet, Niboru Iguchi n'est pas spécialement réputé pour faire dans la dentelle ni dans la complaisance. Il suffit de se focaliser sur sa filmographie pour s'en rendre compte. Ainsi, des oeuvres telles que The Machine Girl (2008), Shyness Machine Girl (2009), RoboGeisha (2009), Mutant Girl Squad (2010), Dead Sushi (2013), ou encore Gothic Lolita Battle Bear (2013) sont autant de productions érubescentes et aux titres évocateurs.

Vient également s'agréger Zombie Ass : Toilet of the Dead, sorti en 2012. Evidemment, un tel intitulé n'augure pas spécialement une oeuvre bienséante et pudibonde. Dans quelle catégorie faut-il répertorier cet OFNI (objet filmique non identifié) porté sur les flatulences et autres déjections anales ? En l'état, difficile de répondre. Dans l'univers foisonnant et exhaustif des zombies décrépits, Zombie Ass tient une place prééminente et se démarque des classiques habituels du genre.
De facto, inutile de comparer Zombie Ass avec La Nuit des Morts-Vivants (George A. Romero, 1968), Zombie (George A. Romero, 1978), ou plus récemment avec Shaun of the Dead (Edgar Wright, 2005). Contrairement à ses illustres devanciers, Zombie Ass ne véhicule aucune rhétorique idéologique, politique ou sociétale.

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Seule petite accointance (et elle est mince) avec la comédie horrifique d'Edgar Wright, Zombie Ass joue à fond la carte de la truculence. Toutefois, le film de Noboru Iguchi est nettement plus trash et bien sûr porté sur les zones anales et génitales. Donc pour ceux qui prisent les oeuvres empruntes de délicatesse, de lyrisme, de mélancolie ou de poésie, merci de quitter gentiment leur siège et de retourner dans leurs pénates. En résumé, Noboru Iguchi est égal à lui-même et déverse allègrement dans les pestilences, à tel point que le film a écopé d'une interdiction aux moins de 18 ans, pour ses travers impudiques. En ce sens, on pourrait répertorier Zombie Ass parmi ces oeuvres rougeoyantes, virulentes et extrêmes. A contrario, le métrage n'a pas vraiment pour vocation de choquer son audimat.
A travers Zombie Ass, Noboru Iguchi cherche avant tout à exploiter son concept avec un plaisir jubilatoire et (presque) communicatif.

Reste à savoir si cette oeuvre volontairement ordurière et putassière remplit - ou non - son office. Réponse à venir dans la chronique... La distribution du film ne risque pas de vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms d'Arisa Nakamura, Asana Mamoru, Mayu Sugano et Asami Sugiura ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS ! (1) Alors qu’elle se balade dans la campagne en compagnie d’un groupe d’amis, une jeune femme gobe un ver dégueulasse déniché dans l’estomac d’un poisson crevé. Evidemment, ce geste inconsidéré (elle pense qu’un ténia va contribuer à entretenir sa silhouette de bimbo asiatique) ne va pas rester sans conséquence.
Peu de temps après, la jolie post-ado aux gros nichons et un brin décérébrée se voit prise de violents maux de ventre et délivre, sous le regard dégoûté de ses camarades, des rafales de flatulences bruyantes, odorantes et, plus étrange encore, colorées.

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Heureusement, non loin, dans la cour d’une ferme apparemment déserte, elle aperçoit des latrines. La créature qui émerge du trou des chiottes est en fait la victime d’une contamination par un parasite alien qui a transformé une grande partie de son anatomie en excréments, miasmes et autres humeurs (1). Dès lors, l'étudiante et ses amis vont devoir se colleter avec une armada de zombies putrescents. Vous l'avez donc compris... A l'aune de cette exégèse, on peut déjà affirmer, haut et fort, que Zombie Ass ne brille pas vraiment par sa sagacité ni par sa subtilité.
Néanmoins, les amateurs de flatuosités et autres ballonnements intestinaux seront en terrain connu et quasiment conquis. Indubitablement, Zombie Ass est influencé par l'univers du manga et ses diverses impudicités.

Sur la forme, le long-métrage de Noboru Iguchi s'apparente à un curieux maelström entre la culture du manga (bis repetita), le film de zombies et le hentai version Urotsukidoji. En l'occurrence, Noboru Iguchi ne nous épargne rien et délivre, avec arrogance, une oeuvre cinématographique joyeusement déviante. Au programme des tristes réjouissances, ce ne sont pas seulement des séries de prouts et d'excréments qui virevoltent dans tous les sens, mais aussi de l'urophilie, des actrices (c'est un bien grand mot...) joliment dépoitraillées, une forte tension sexuelle et même une petite pointe de saphisme. C'est par exemple le cas lorsque Megumi et sa copine d'infortune s'étreignent sous la douche.
De surcroît, les zombies dégingandés sont plutôt inoffensifs, à l'exception du boss final. Cet immense parasite se transmute en une sorte de volatile hideux et protéiforme.

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Nantie de mandibules, la créature s'attaque à Megumi et en particulier à ses zones érogènes et génitales... Toujours la même antienne... Extatique, Noboru Iguchi signe une oeuvre iconoclaste et singulière qui ravira les adulateurs de purulences et de mauvais goût. Les autres seront priés de rebrousser chemin. Indiscutablement, Zombie Ass ne souffre d'aucune confusion. Soit on aime, soit on déteste. En outre, l'auteur de ces lignes appartient clairement à la première catégorie.
En effet, difficile, à travers cette pellicule urophile et scatologique, de ne pas déceler au moins une once de talent, à défaut de génie, chez ce bon vieux Noboru Iguchi. Cependant, Zombie Ass n'est pas exempt de tout reproche. Après un début en fanfare, le long-métrage est victime de son propre concept et souffre d'une certaine récursivité. Pour le spectateur avisé, il faudra faire preuve de longanimité et patienter jusqu'à la dernière demi-heure avant que le film ne s'envole vers des firmaments d'impudence et de diverses incongruités. Avis aux amateurs, donc !
Ma note finale fera donc preuve d'une étonnante mansuétude...

Note : 11/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : http://www.scifi-universe.com/critiques/7416/zombie-ass-toilet-of-the-dead


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