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Channel: Cinéma Choc
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Infidus (Dans ta face !)

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infidus

Genre : thriller, horreur, trash, ultra gore (interdit aux - 18 ans en version intégrale)
Durée : 1h20 (uncut)
Année : 2015

Synopsis : Massimo est hanté par le souvenir de sa femme sauvagement assassinée par un gang s'adonnant au commerce de cassettes vidéo qui présentent des snuff movies. De son côté, Barabba après sept ans passés derrière les barreaux et bien décidéà réintégrer la légalité, découvre que son jeune frère est impliqué dans ce trafic sordide. Pour les deux gangsters en voie de rédemption, une seule solution s'impose: la vengeance. Et celle-ci va être pour le moins radicale...

La critique :

À présent que j'ai repris le fil de mes chroniques douteuses et agressives, j'en profite, vite fait pour vous présenter Infidus, le dernier méfait filmique en date de la société de production Necrostorm Films. Déjà responsable des ultras sanglants Adam Chaplin, Taeter City et Hotel Inferno, la firme spécialisée dans le gros gore qui tâche et son réalisateur fétiche Giulio de Santi ont remis le couvert en 2015 avec Infidus, un thriller ultra violent qui envoie du lourd. Cependant, à la différence des films qui l'ont précédé, Infidus donne dans le réalisme. Cru et sans concession. Fini le vengeur aux pouvoirs démoniaques d'Adam Chaplin, les ondes meurtrières de Taeter City ou le tueur à gages sans pitié d'Hotel Inferno ; Infidus est un film beaucoup plus terre à terre et de ce fait, beaucoup plus crédible. Déjà aux commandes de Taeter City et d'Hotel Inferno, Giulio de Santi change donc son fusil d'épaule pour réaliser une oeuvre hyper brutale à mi-chemin entre le revenge movie et le film de gangsters.
Sans perdre de vue pour autant l'objectif premier de ce style de production : une violence gratuite et libératrice destinée principalement aux férus de péloches sanguinolentes. Au crédit du réalisateur, soulignons son choix judicieux des acteurs parmi lesquels on trouve de véritables ex-taulards.

Le look de ces derniers ne trompe pas ; tatoués jusqu'aux yeux, balafrés, gras du bide : on a affaire à de sérieux clients. Évidemment, l'interprétation de ces comédiens improvisés est assez approximative mais cette pellicule italienne ne fait pas pire que beaucoup de productions bien plus pécuniaires. Du point de vue de la réalisation, de Santi alterne scènes silencieuses, surtout au début du film, et séquences d'action ultra sanglantes. Il jongle également tout au long du film entre le noir et blanc et la couleur. De même, de Santi se permet parfois des passages colorés par un filtre rouge (sang, bien sûr), donnant au métrage un côté expérimental assez bienvenu.
Autre point positif, le film bénéficie d'une musique glauque à souhait, composée de basses profondes pareilles à des battements de coeur, qui plonge le spectateur dans une atmosphère morbide et inquiétante quatre-vingts minutes durant. 
On peut oublier le Rome de carte postale. Ici, la ville est montrée sous son aspect le plus sombre. Banlieues délabrées, vieilles casses automobiles, quartiers insalubres, le réalisateur situé son action en rapport aux personnages qui évoluent à l'écran : Infidus est un film craspec mais curieusement, cela n'affecte en rien l'aspect visuel qui se révèle plutôt agréable.

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Le noir et blanc, principalement utilisé, accentue ce sentiment de désolation autant à l'extérieur qu'à l'intérieur des coeurs aigris et des âmes pourries de ces gangsters qui se livrent à un règlement de compte sans pitié. S'il atténue quelque peu l'impact des scènes gore, le noir et blanc rehausse le côté tragique d'une histoire somme toute très banale. En effet, Giulio de Santi n'a pas cherché midi à quatorze heures pour élaborer un scénario qui tiendrait sans problème sur un timbre-poste. Comme je l'ai signalé plus avant, les productions de la firme Necrostorm ne sont pas réputées pour leur finesse psychologique. Bref, de Santi ne fait pas dans la dentelle et ne s'embarrasse pas d'un quelconque approfondissement de son histoire. Des meurtres, des bastos, des bagarres entre truands maousses et par-dessus tout de l'hémoglobine qui éclabousse la caméra !
VoilàInfidus : un pur moment de plaisir coupable et de repos total du cerveau pour le spectateur... Attention spoilers : Massimo, un gangster élégant, est hanté par le souvenir de sa femme sauvagement torturée et assassinée par une bande de trafiquants de vidéos snuff. Se dissimulant sous des masques à tête de porc, les membres de ce gang perpétuent leurs exactions face caméra dans le but de les vendre aux plus offrants.

Indifféremment, hommes, femmes et enfants sont massacrés pour le plaisir malsain de riches commanditaires. De son côté, Barabba sort de prison après sept ans passés derrière les barreaux. S'étant juré de réintégrer le droit chemin, il découvre que son frère cadet fait partie de cette bande de tortionnaires. Désormais, il n'a plus de choix que de reprendre du service et d'éliminer les membres du gang un par un. Mais les destins croisés de Massimo et de Barabba vont se rencontrer et se terminer de manière aussi inattendue que tragique. Décidément c'est confirmé, l'Italie est de retour aux affaires dans le cinéma d'horreur. Les récents Hippocampus M21th et Tales From Deep Hell ajoutés aux productions de Necrostorm Films en sont des témoignages édifiants.
Giulio de Santi quant à lui, a encore frappé. Et frappé fort. Bien qu'il n'atteigne pas les sommets gore délirants de ses précédents splatters, le réalisateur d'Infidus se montre néanmoins extrêmement généreux en termes de tripailles et barbaques hachées, étalées à l'écran. C'est simple, on trouve à peu près tout ce qui peut se faire en matière d'actes horrifiques : énucléation, éventration, têtes explosées à coup de fusil à pompe, victime brûlée vive, démembrement à la tronçonneuse, décapitations par le biais d'un accident de voiture avec éparpillement de la cervelle sur la chaussée ; j'en passe et des meilleurs. Ça donne envie, non?

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Évidemment conçu en exclusivité dans le but de satisfaire les bas instincts d'un public ciblé et spécialisé, ce film ne s'adressera pas à tout le monde. La version uncut est d'ailleurs interdite aux moins de dix-huit ans, ce qui, malgré le contenu assez extrême du film, me paraît un tantinet exagéré. Toutefois, il faut dire que les effets spéciaux sont particulièrement bluffants (la majorité du budget du film a dû leur être consacrée) et pourraient sans nul doute choquer des spectateurs sensibles. Infidus est un film d'hommes. Des vrais, des durs, des tatoués. Deux femmes au générique : une prostituée qui finira la tronche en bouillie et une mamie flingueuse sans nom qui elle aussi, finira par perdre la tête... au sens propre. C'est dire si Giulio de Santi n'a fait aucun effort pour mettre le beau sexe en avant dans son histoire. Nous avons donc à faire à des acteurs mâles qui ont vraiment la gueule et le physique que leurs rôles exigent. Certains d'ailleurs, sont de vrais ex-truands et au vu de leurs dégaines, on le croit volontiers.
Infidus est donc un film d'hommes mais tout d'abord et en priorité, un polar coup de poing qui tranche dans le vif sans prendre de gants. Les atrocités y sont montrées en détail, sans aucun hors champ, dans des scènes où de Santi prend un plaisir certain à afficher l'horreur à l'état brut. Une mention spéciale pour les méga shoots aux fusils à pompe défonçant allègrement les faces et explosant les membres des malfaiteurs qui s'entretuent avec un féroce enthousiasme !

Bien sûr, certains acteurs ont tendance à exagérer leur manière de jouer. L'inexpérience... On pourra aussi relever quelques invraisemblances comme cette scène où la victime continue à parler avec la moitié du visage arrachée ! Mais de Santi livre son produit clés en main, sans état d'âme. Loin d'être le réalisateur du siècle, le cinéaste italien se contente de filmer besogneux et sans génie, en bon artisan du Bis. Ni plus ni moins. Infidus s'adressant à un public bien particulier, de Santi lui offre ce qu'il est venu chercher : du gore, encore du gore, et toujours du gore. Et à ce niveau, l'amateur sera aux anges avec une orgie non-stop d'ignominies exposées sous toutes les coutures. 
La durée très raisonnable du métrage et le rythme soutenu impriméà l'action fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde, ce qui est plutôt rare dans ce genre d'oeuvres ultra violentes sujettes fréquemment à des trous d'air dans leur déroulement. Il y a donc pas mal de points positifs à mettre au crédit du film. Mis à part la violence graphique, on retiendra de cette oeuvre, la vision ouvertement pessimiste du réalisateur sur l'impossibilité d'échapper à son destin.

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Il y a dans cette histoire de banale vengeance, une certaine idée de la recherche de soi dans le parcours de Barabba. En quête de sagesse et d'initiation morale, le bandit voit ses espérances brisées par une destinée funeste ; comme si le hasard et les circonstances lui refusaient toute échappatoire par une trajectoire de vie condamnée d'avance et le privait pour toujours de ses aspirations à une existence rangée. Le final du film (que je ne dévoilerai pas), aussi inattendu que tragique, confortera le spectateur dans ce sentiment de noirceur et de désespoir.
En dehors de cette démarche (volontaire ou pas d'ailleurs), ne cherchez ni un quelconque propos sociologique ni d'initiatives pseudo philosophiques de la part du réalisateur italien. Infidus est avant tout une oeuvre ultra gore sous couvert de polar mafieux. Et de ce fait, il délivre sa marchandise avec toute la générosité qu'il convient d'en attendre. C'est comme cela qu'il faut évaluer Infidus ; comme une oeuvre qui n'a d'autre prétention que de divertir et d'assouvir nos pulsions bestiales refoulées. Et pour cela, vous pouvez confiance à Giulio de Santi pour vous en mettre plein la vue !

Note :13/20

TumblingDollOfFlesh Inthemoodforgore


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