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Inthemood tire sa révérence (Adieu, je reste !)

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Chers blogueurs, collègues et amis de Cinéma Choc.
Le 2 juillet, c'est-à-dire aujourd'hui, je fête mon cinquantième anniversaire. Et un demi-siècle, c'est le moment où l'on fait un sérieux bilan de sa vie. Qu'ai-je réussi, qu'ai-je raté ? Qu'aurais-je pu faire pour avoir une vie meilleure ? Qu'aurais-je dû faire pour procurer un peu plus de bonheur autour de moi ? Bref, le genre de questions quand on sent le souffle de la faucheuse se faire un peu plus présent chaque jour. J'ai des regrets par centaines ; j'ai des remords par milliers. J'ai une mémoire qui déborde de kiffs légendaires et de spleens monstrueux. Comme moi, vous ressentirez cela un jour. Quand viendra votre tour d'être "vieux". Dans 30 ans, dans 6 mois, tout à l'heure.
Mais revenons à l'essentiel et à ce qui nous réunit ; à notre passion commune : le cinéma ! Un petit récapitulatif pour commencer. Septembre 2008, je divorce d'une jeune femme que j'avais rencontrée dans le vidéoclub où j'avais travaillé de 1992 à 2001 (voir la chronique de Cyber Tracker 2). Entre 2002 et 2007, j'avais acheté quelques films pour ma femme et ma fille comme n'importe quel père de famille l'aurait fait afin d'assurer les soirées plateau-repas-vidéo.

Collectionneur assidu, je possédais déjà plus de 600 vhs rachetées à mon ancien patron (en liquidation judiciaire), pour un prix assez dérisoire (tout est relatif). En 2007, lassé des films d'horreur classiques que je "pratiquais" depuis mes 15 ans, je commençais à m'intéresser au cinéma expérimental et extrême. En juillet 2008, j'achetais mes deux premiers dvd "hors normes", Tumbling Doll Of Flesh et Emperor Tomato Ketchup, sur le site canadien Gomorrahy.com, qui a été fermé et interdit depuis longtemps, à présent. Décembre 2010 : en attendant dans ma voiture (alors que j'étais sous le coup d'une suspension de permis, hé, hé !), ma copine de l'époque au sortir de son travail, je surfe sur le Net à l'aide de mon portable, à la recherche de commentaires éclairés sur les nouveaux films. Quelle ironie ! Sept ans plus tôt, c'est moi qui conseillais les nouveautés à mes clients !
Hasard ou coïncidence, je tombais sur un blog dénommé"Le Cinéma d'Olivier".
Là, des passionnés du 7ème Art débattaient avec vigueur et enthousiasme sur les films chroniqués. Puis, occupé par ma vie personnelle, je perdis de vue le cinéma et Internet pendant quelques mois, sans cesser toutefois, d'étoffer ma collection de dvd.

Fin 2011, je revenais sur la Toile et découvrais, inopinément, un nouveau blog dénomméNaveton Cinéma que je pris aussitôt en affection et dont je suivais régulièrement les "aventures". En juillet 2013, je décidais de laisser mon premier commentaire sur ce blog éminemment sympathique. Pour ceux qui n'ont pas connu cette époque épique, sachez que le principe de Naveton Cinémaétait simple : le "blog le plus nul du Net" proposait des chroniques "foireuses" concoctées par des chroniqueurs tous plus improbables les uns que les autres. Au programme des réjouissances : des nanars de haute voltige et des navets affligeants bien sûr, mais aussi tous les genres de films avec des "tâcherons du clavier" aux commandes ! Cela était, bien évidemment, à prendre au second degré ; le blog étant passé maître dans l'art de se moquer de lui-même. À l'époque où je débarquais, les piliers indéfectibles s'appelaient Borat, Tinalakiller, Tangokoni, Vince, JamesLuctor, Gérard, 2flicsaMiami, Titi, HDEF et j'en oublie beaucoup. Désolé pour les autres ! Bien plus tard, dans les derniers mois du blog, un jeune internaute curieux et timoré pointera le bout de son nez. Son nom ? Taratata.

En attendant et en octobre de cette même année 2013, suite aux encouragements du maître des lieux Alice in Oliver qui, à l'époque et en toute modestie, se faisait surnommer DIEU, je proposais ma première chronique : "Thundercrack!". Ce film hallucinant de transgression et inconnu de tous provoqua une onde de choc parmi le petit monde du blog. Dès lors, ma réputation était née : je serai le spécialiste du trash, de la provocation et des films introuvables. La chronique qui suivit, avec le monument de brutalitéForced Entry, ne fit que confirmer cet état de fait. Et les chroniques scandaleuses s'enchaînèrent. Hélas, tout allait s'arrêter le 28 novembre. En ce jour maudit, j'eu l'immense douleur de perdre ma soeur aînée (elle avait l'âge que j'ai aujourd'hui) et pendant plusieurs semaines, le cinéma et le blog devinrent les cadets de mes préoccupations. Puis le temps fit son oeuvre cicatrisante et malgré une peine encore terriblement tenace, je revins abreuver le blog de mes films vomitifs.
Mais en novembre 2014, le taulier du blog dit stop : on ferme ! Naveton Cinéma clôturait ses portes définitivement et quittait l'univers de la blogosphère en laissant derrière lui un torrent de réactions incrédules et nostalgiques. En ce jour où j'ai eu le privilège d'écrire la dernière chronique cinématographique du blog (The Taming Of Rebecca), nous tous chroniqueurs d'alors, avions composé un petit billet d'adieu. Un moment très spécial et assez mélancolique à mes souvenirs. Fin du premier chapitre.

Avril 2015 : un soir par mail privé, Olivier aka Alice in Oliver me fit part en exclusivité de son nouveau projet : Cinéma Choc. Un nouveau blog mais bien différent de feu Naveton Cinéma. Au programme : des films beaucoup plus ciblés et des chroniques certes moins nombreuses que du temps de "Naveton", mais beaucoup plus travaillées. Autrement dit, le choix du qualitatif sur le quantitatif. Et les débuts furent foudroyants. Le petit monde de la blogosphère cinématographique française attendait le retour d'Alice in Oliver avec impatience. Chaque article présenté affichait 30 ou 40 commentaires. Au minimum. Des chiffres qui font rêver maintenant...
C'était une évidence pour moi que de suivre Olivier dans sa nouvelle expérience. D'autant plus que les films gore, trash, extrêmes et scandaleux allaient être mis à l'honneur sur ce nouveau blog. Une aubaine pour un psychopathe tel que moi ! Et Cinéma Choc, peu à peu, se fit une place de choix sur la Toile française. La qualité littéraire des chroniques du maître des lieux et mon don "irréel" (selon certains) pour dénicher des films introuvables ont rapidement fait du blog "The Place To Be" pour tout cinéphile.

Qu'ils soient confirmés ou en herbe. Bientôt, Taratata rejoignit notre duo et le petit nouveau fit preuve d'un tel talent d'écriture et d'une telle productivité de chroniques que cela consolida encore plus les acquis de Cinéma Choc. La vie suivait son cours au fil des découvertes : des chefs d'oeuvres oubliés, des nanars intersidéraux, des ignominies filmiques ; entre avril 2015 et septembre 2016, le blog rayonnait littéralement. Et puis, je fus touché encore une fois de plus par le destin. Ma nièce décida de s'envoler avec les anges et de rejoindre sa maman, le 10 septembre de cette année-là. À cette époque, je quittai le blog étant dans l'incapacité de penser à autre chose qu'à cette perte qui m'accablait et déprimé, je coupais tous les ponts. Alice in Oliver composa même un petit article qui s'interrogeait sur les raisons de mon silence. Je continuais ma collection, plus par habitude qu'autre chose, mais les dvd s'accumulaient dans les cartons. Je n'avais plus le coeur à regarder des films.
Plusieurs mois plus tard, je revins tout de même sur Cinéma Choc et repris tant bien que mal le cours de mes chroniques. Puis, j'ai été moi-même victime d'un infarctus en mai 2017. Un nouveau coup dur... Mais il faut croire que la mauvaise graine est bien difficile àéradiquer puisque je suis encore là, plus énervé que jamais !

La vie du blog suivait son cours mais évidemment, le temps a fait peu à peu son oeuvre destructrice. Et comme pour tout, la curiosité fit place à l'habitude. L'habitude à l'indifférence. L'indifférence à l'oubli. Beaucoup d'anciens sont partis pour ne plus jamais revenir, de nouveaux blogueurs sont arrivés puis partis à leur tour. Mais Cinéma Choc est toujours là. Fidèle à ses fondamentaux, cette petite page Internet, qui voit passer des milliers de visiteurs chaque mois, est toujours debout (façon de de parler). Plus que jamais, nous affirmons notre différence. Sans, en quelque manière que ce soit, dénigrer ou stigmatiser les autres blogs cinématographiques français, nous représentons un véritable groupe de cinéphiles passionnés et curieux. Ah, la curiosité ! Que de fois n'ai-je tempêtéà ce sujet ! Mais bon, on ne peut pas contraindre les gens malgré eux à s'intéresser à ce qui ne les intéresse pas.
Aujourd'hui à 50 ans, je pense qu'il est temps de laisser la place aux jeunes. Si Alice in Oliver demeure une référence absolue, je fonde beaucoup d'espoir en Taratata et Cinemadreamer. Je suis sûr qu'ils seront aptes à me "succéder" en présentant sur ce blog, qui m'est très cher, des films qui bousculent la morale et l'ordre établi.

Car ce genre (très spécial, j'en conviens) de cinéma est gravé dans l'ADN de Cinéma Choc et il serait désolant qu'il ne soit plus exposé au grand jour. Je resterai évidemment présent en tant que membre actif des débats, lorsque mon emploi du temps me le permettra. Je remercie ceux qui ont pris la peine de lire mes chroniques sur Naveton Cinéma ou ici même. À ceux qui les ont appréciées avec enthousiasme ou qui les ont combattues avec véhémence. Merci aussi à ceux qui les ont lues sans jamais intervenir. Arrivé au demi-siècle et usé par des problèmes personnels qui m'ont affecté durant ces cinq dernières années, je me sens las. Physiquement et moralement.
L'inspiration se fait rare et l'assiduité plus intermittente qu'à l'époque de ma "splendeur". Il est vraiment temps pour moi d'arrêter. D'autant plus que l'âge venant, on devient plus impatient, plus irascible et j'avoue que le nombre de commentaires sur certains films que j'ai présentés m'ont fortement déçu. Choqué même, car comment peut-on se dire cinéphile et ne pas réagir sur une oeuvre aussi essentielle que Traité De Bave Et d'Éternité ?

Ceux qui furent réfractaires aux films que j'ai proposés ces années durant, je les connais bien et je ne leur en veux pas du tout. Trop de trash, de provocation, de politiquement incorrect : j'appartiens à l'ancien monde, celui de Gainsbourg ou de Desproges. Je suis de la génération 80 où dans les émissions de Michel Polack, envahies par la fumée des clopes de Renaud et Depardieu, on se balançait des verres dans la gueule. Pour les plus jeunes, allez sur YouTube ! J'ai dansé en discothèque sur Imagination, IAM ou 2 Unlimited. Bref, je suis un vieux. Réac ? Beauf ? Bah, sûrement un peu tout ça comme 99,99% des français ! Mais il faut garder la tête froide et les idées claires. S'adapter à la nouvelle société. Par contre, jamais je ne me soumettrai à ce nouveau cinéma gavé aux super-héros, abreuvé de remakes et formaté au politiquement correct dans un océan de platitude et d'aseptisation. Ça sera sans moi...
Mais comme je ne veux pas vous quitter (en tant que chroniqueur), sans un dernier feu d'artifice, je vous propose de tirer ma révérence avec un tout nouveau Top 200 des films gore, trash, extrêmes et scandaleux qui clôturera en beauté ces cinq années de collaboration avec mon ami Olivier qui eut l'amabilité de me proposer, un jour de l'été 2013, de participer à cette aventure exaltante de l'écriture et du partage de notre passion.
Sincères amitiés à tous.

Adieu, je reste !

TumblingDollOfFlesh Inthemoodforgore


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