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L'Ecole de tous les Dangers - Fortress (Conseil de guerre)

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ecole de tous les dangers

 

Genre : action, thriller 
Année : 2008
Durée : 1h25

Synopsis : Dans la campagne australienne, des individus masqués en personnages connus vont prendre en otage une classe d'élèves, puis les emmener dans une grotte.        

La critique :

Les thuriféraires du cinéma des années 1980 citeront aisément certaines productions méconnues du grand public qui ont paradoxalement connu une once de notoriété via le support vidéo. Ces mêmes adulateurs citeront probablement Les Goonies (Richard Donner, 1985), Le Secret de la Pyramide (Barry Levinson, 1985), Miracle sur la 8e Rue (Matthew Robbins, 1987), ou encore L'Aventure Intérieure parmi ces productions proverbiales qui n'ont pas eu l'heur de triompher dans les salles obscures, mais qui se sont achetées un simulacre de popularité avec les années.
Quel délicieux oxymoron pour ces pellicules qui se sont, in fine, octroyées le statut de film culte au fil des décennies ! Derrière ces longs-métrages irrévérencieux, on décèle l'influence du cinéma de Steven Spielberg, un réalisateur, producteur et scénariste émérite, qui a marqué de son empreinte indélébile le petit monde hollywoodien.

En résumé, il est possible de divertir tout en proposant des longs-métrages probes et perspicaces. Qu'ils se nomment Robert Zemeckis, Ivan Reitman, Joe Dante ou encore Frank Marshall, tous ces augustes cinéastes seront influencés par le style "spielbergien". Beaucoup moins connu du grand public, Arch Nicholson, un réalisateur australien, n'a jamais caché son effervescence ni son extatisme pour ce cinéma délesté des doctrines et du carcan hollywoodien.
Certes, le nom d'Arch Nicholson ne doit pas vous évoquer grand-chose. Pourtant, le réalisateur compte quelques métrages à son actif, entre autres, Deadline (1982), Buddies (1983), Les Dents de la Mort (1987), ou encore Week-end with Kate (1990). Hélas, le metteur en scène ne parviendra pas à exporter ses pellicules en dehors de ses frontières australiennes, à l'exception de L'Ecole de tous les Dangers, aka Fortress, et sorti en 1986.

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Merci donc de ne pas confondre ce téléfilm avec la série B science-fictionnelle éponyme et réalisée par les soins de Stuart Gordon en 1993 et avec Christophe Lambert. Certes, L'Ecole de tous les Dangers reste une production plutôt confidentielle. Mais une fois encore, cette pellicule, surgie de nulle part, parlera sans doute davantage à ceux et à celles qui se sont délectés de certaines vidéos sibyllines, sorties furtivement via le support vidéo, et/ou diffusées à moult reprises sur certaines chaînes hertziennes des années 1980, notamment la Cinq.
Pour les amateurs de ce genre de production débridée, ils pourront derechef la visionner en cliquant sur le site YouTube et en particulier sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=EmvLeOCX03Q. A priori, L'Ecole de tous les Dangers serait inspiré d'un fait divers australien (une information à minorer et à guillemeter...) qui se serait déroulé dans les années 1970 (en 1972, pour être précis).

Une institutrice et ses élèves auraient été kidnappées par des renégats. L'objectif ? Obtenir une jolie rançon de plusieurs millions de dollars et obtenir la mansuétude des autorités locales, obligées de céder aux désidératas des odieux malfaiteurs. Mais les otages se regimberont contre leurs tortionnaires et se transmuteront à leur tour en bourreaux atrabilaires. Selon certaines sources, les criminels récidiveront à nouveau en 1977 après avoir purgé une petite peine de prison (Source : http://www.darksidereviews.com/film-lecole-de-dangers-de-arch-nicholson-1985/). Evidemment, cette histoire authentique serait largement romancée pour l'occasion... et pour cause... Puisque Fortress est aussi l'adaptation d'un opuscule homonyme de Gabrielle Lord.
Toujours est-il que L'Ecole de tous les Dangers fait partie de ces téléfilms qui seraient totalement inconcevables aujourd'hui, déjà parce que cette production n'hésite pas à semoncer ses interprètes prépubères, et même à rudoyer quelques bambins ingénus ; non pas que le film soit foncièrement violent, loin de là...

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Mais Arch Nicholson ne badine pas avec son casting qu'il met à rude épreuve. En outre, la distribution de ce téléfilm ne risque pas de vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Sean Garlick, Elaine Cusick, Laurie Moran, Marc Aden Gray, Ray Chubb et Rebecca Rigg ; mais j'en doute... Seul le nom de Rachel Ward, dans le rôle principal (celui de l'institutrice, mademoiselle Sally Jones), fait figure d'exception. La comédienne est née au Royaume-Uni, mais a essentiellement oeuvré pour le cinéma australien. L'actrice tiendra plusieurs rôles notoires, entre autres dans la série télévisée Dynastie (Esther et Richard Shapiro, 1981), le feuilleton Les Oiseaux se cachent pour mourir (Daryl Duke, 1983), Contre toute attente (Taylor Hackford, 1984), The Good Wife (Bruce Robinson, 1987), La Mort si douce (James Foley, 1990), ou encore Christophe Colomb : la découverte (John Glen, 1992).

A fortiori, rien ne prédestinait l'actrice à s'empoigner avec de vils ravisseurs dans un revival ! Mais ne nous égarons pas et revenons à l'exégèse de L'Ecole de tous les Dangers ! Attention, SPOILERS ! Dans la campagne australienne, des individus masqués vont prendre en otage une institutrice, Sally Jones, et sa classe d'élèves, puis les emmener dans une grotte. Une fois claustrés dans cet endroit ténébreux, Sally et ses jouvenceaux ne cèdent pas à la panique et décident même de mener la vie dure aux criminels. Format télévisuel oblige, L'Ecole de tous les Dangers n'a pas vraiment pour velléité de s'appesantir sur la psychologie de ses divers protagonistes, quitte à paraître un peu trop élusif sur l'ensemble des animosités. Un homme armé d'un fusil et portant un masque de canard apparaît derrière la fenêtre d'une classe scolaire ? Pas de panique ! 

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Sally et ses élèves acceptent docilement les revendications de leurs kidnappeurs et montent à bord d'un camion sans barguigner. Sally et ses élèves sont cloîtrés dans une grotte ? Pas de panique non plus... Ces derniers font preuve d'une bravoure étonnante et ourdissent même de savants complots contre leurs ravisseurs après quelques discussions oiseuses. Indubitablement, L'Ecole de tous les Dangers ne s'embarrasse pas avec les fariboles ni les futilités, à tel point que les enfants sont finalement peu crédibles. Surtout, ces derniers raisonnent presque comme des adultes et obéissent crânement à leur institutrice. Dès lors, L'Ecole de tous les Dangers tergiverse entre le film d'action, le film de vengeance, le huis clos et le survival. Indiscutablement, ce téléfilm cherche à démystifier la figure enfantine pour la transmuer en menace harangueuse et véhémente, capable de tenir tête à de vils adultes ; le tout sous la bénédiction de leur propre institutrice.

On croit fabuler... Que soit. C'est probablement pour cette raison que Fortress a estourbi durablement les persistances rétiniennes en son temps, d'autant plus qu'Arch Nicholson n'épargne personne. Pour triompher de leurs ravisseurs, Sally Jones et ses élèves devront s'insurger et accepter de prendre les armes. L'institutrice irascible annonce même un "conseil de guerre". Que les amateurs de sensations fortes se rassérènent. Les belligérances auront bien lieu dans une nature capricieuse et hostile, renforçant cette impression de violence sous-jacente.
En résulte un téléfilm plus que correct et supérieur à la moyenne habituelle, ne serait-ce que pour son âpreté et sa nonchalance ostentatoire.
Après, on ne relève rien d'exceptionnel ni de transcendant non plus. Même pour ce genre de format télévisuel (le téléfilm...), la mise en scène reste beaucoup trop conventionnelle pour susciter la tension sur la durée. De surcroît, L'Ecole de tous les dangers souffre d'un manque cruel de raffinement psychologique dans l'approche et la description de ses personnages, et doit également se colleter avec une concurrence apoplectique en la matière.
Dans le même genre et avec peu ou prou les mêmes thématiques, on lui préférera largement Sa Majesté des Mouches (Peter Brook, 1963), sorti pourtant vingt ans plus tôt.

Note :11/20

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