Quantcast
Channel: Cinéma Choc
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Trucks - Les Camions de l'Enfer (Un film de ma jeunesse)

$
0
0

MV5BMzM1NDQ5OWUtYjgxZS00MWQ1LThkZTgtNWQzY2NlOWEzNWEyXkEyXkFqcGdeQXVyMjA0MzYwMDY@

Genre : Fantastique, thriller (interdit aux - 12 ans)

Année : 1997

Durée : 1h35

 

Synopsis :

Peu après la mort accidentelle de sa femme, Ray emménage avec son fils dans la petite ville de Lunar. Très vite, il se lie d'amitié avec Hope, une jeune femme divorcée. Un soir, alors qu'elle rentre chez elle, un camion sans conducteur l'oblige à quitter la route.

 

La critique : 

Aujourd'hui, me voilà bien embarrassé car j'aimerais vous parler, durant cette chronique, de ce film particulier nommé de manière beauf, de part chez nous, Les Camions de l'Enfer, ou encore Trucks, étant son titre d'origine. A l'époque où je m'amusais encore comme un petit fou avec mes Action Man et mes petites voitures (Vous savez, le conditionnement patriarcal qui fait que l'on achètera un Action Man au petit garçon et une Barbie à la petite fille et blablabla... mais là n'est pas le débat), je me retrouvais un soir devant la TV de ma grand-mère. A cette période, pas de séries policières à la con par centaines, les films étaient en grande quantité et souvent de qualité qui plus est. Je finis par tomber sur Club RTL, pour ceux qui connaissent, alors en pleine séance d'un film bizarre où je vis des camions tueurs terroriser un groupe de pauvres redneck planqués dans un resto pourrave du fin fond de la campagne du Nevada. En ce temps-là, je n'avais bien sûr aucune conscience cinéphile, aucune faculté de discernement pour dire si ce film est une perle ou une purge. Je trouvais tout simplement ça fascinant mais, étant petit, au premier meurtre, on estima que je n'étais pas en âge. Clap de la première fin.

Bien des années plus tard, alors que ma curiosité cinéphile n'en était qu'à ses premiers balbutiements, je me remémorais cette très lointaine séance. Pris d'une nostalgie, j'arpentais Internet pour retrouver ce long-métrage et j'en finis à me retrouver sur un forum pour demander l'aide de cinéphiles avisés. Jour de gloire ! Consécration ultime pour revivre mes débuts de jeunesse devant la TV ! Un me donna le titre : Les Camions de l'Enfer. Mais, rattrapé par quelques centaines de films devant encore être visionné (à l'époque car j'en suis à plus d'un millier ici, sachant que c'était il y a 3 ans et que j'en ai vu un bon paquet depuis), il se retrouva perdu dans un de mes 4 disques durs externes avec d'autres oeuvres attendant patiemment leur tour pour être visionnées.
Certaines attendent encore depuis 2013. Il y a deux jours, je voulus visionner enfin le classique La Cité de la Peur. Mal en était pour moi car mon film téléchargé avait un stratosphérique décalage de son. C'était encore l'époque où je téléchargeais sans vérifier par la suite la qualité proposée. Zone-Téléchargement n'étant pas toujours réputé pour ses release parfaites, j'en fus l'une des nombreuses victimes. Que me restait-il à faire ? Me lancer dans un calvaire à tiquer à chaque fois que les personnages parlent sans la voix derrière ? Repensant à la (très) déplaisante expérience de Desperate Living et de ses sous-titres s'affichant 30 secondes après, ce n'était pas possible. Résigné, je farfouillais mon disque dur et, dans un autre dossier, je vis Les Camions de l'Enfer. Je me suis dit que, tant qu'à faire, un petit retour dans le temps serait agréable. Je croyais...

 

1290949_backdrop_scale_1280xauto

Alors, que peut-on en dire de cette curiosité ? La seule et première chose est qu'il s'agit d'une adaptation de la nouvelle "Poids Lourds" du maître Stephen King qu'il est inutile de présenter. Ou plus précisément sa deuxième adaptation vu que Maximum Overdrive est sorti en 1986 et Trucks en 1997. Sa monstrueuse bibliographie a plus d'une fois fasciné les réalisateurs se lançant dans d'ambitieux projets allant du meilleur (Shining, The Mist, La Ligne Verte, Carrie au Bal du Diable, Misery) au pire (Les Langoliers, Les Démons du Maïs, Vengeance Diabolique, La Tour Sombre). Ensemble de films de qualité hétéroclite, on en vient à se demander où nous pourrions situer ce fameux Les Camions de l'Enfer. Que nous raconte ce synopsis ? ATTENTION SPOILERS : Depuis quelques temps, dans une région reculée des USA, un convoi de camions semble s'être doté d'une conscience qui leur est propre et n'ont plus besoin de conducteur pour les faire manoeuvrer. Plusieurs habitants du coin, dont un mécanicien, son fils et quelques touristes piégés sur place, vont devoir trouver un moyen de vaincre cette mystérieuse force obscure pour réussir à s'en échapper.

Le thème de la violence automobile a su s'immiscer dans le paysage cinématographique, afin de proposer une expérience atypique au cinéphile. Je peux parler de Christine, tiré aussi d'un roman de Stephen King, jouissant d'une réputation plutôt flatteuse, ou, dans un autre style, le médiocre Les Voitures qui ont mangé Paris. L'automobile n'est plus cet engin rassurant, pratique pour faciliter votre vie. Il s'est mué en un engin de mort arrachant la vie des personnes sur son chemin. Dans le roman "Danse Macabre" d'où est issu la nouvelle, le Malin semble s'être emparé de choses inanimées tels les soldats de plomb ou les objets contrôlés par la main de l'homme. Quid des voitures et place aux camions. L'idée est, à la fois, amusante et bonne. Amusante par son caractère insolite et bonne dans le sens où l'homme a perdu le contrôle de sa propre technologie le faisant sombrer.
Dans un tout autre registre, Tetsuo avait brillamment mis en valeur la perdition de l'être humain face à sa technologie conçue par ses propres mains. Bref, je dois bien vous avouer que j'ai énormément de mal avec les romans et je n'ai pas lu la nouvelle. Est-elle bonne ou mauvaise ? En voyant Les Camions de l'Enfer, j'aurais plutôt tendance à privilégier le registre de torchon littéraire. Il est assez facile de savoir quand le réalisateur a voulu faire un film intelligent, avec un second niveau de lecture, propice à une analyse sympathique. Ceci n'est pas un reflet absolu de ce qui différentiera le bon film du médiocre film. Les films défouloirs, à spectacle de qualité existent en grand nombre. Mais dans ce cas-ci, je dois bien avouer mon scepticisme sur la petite pellicule de Chris Thomson

Autant y aller franco, la pseudo analyse métaphysique sur l'emprise satanique sur l'automobile n'est pas d'actualité. Le cinéaste s'est juste dit qu'il fallait réaliser une bouillie pour amuser le spectateur. Pourquoi pas ? Mais dans ce cas-ci, il faut du talent et Thomson n'a pas de talent. Le début démarre avec un camion fonçant dans une bicoque en bois en tuant le malheureux qui y était. Why not ? C'était amusant. La deuxième scène voit un camion réfrigéré enfermer son conducteur dans la remorque. Celui-ci deviendra le chef des camions qu'il contrôle par on ne sait trop quoi. Rigolons donc ! A ce sujet, je ne sais pas ce qu'est devenu le chauffeur. La suite sera propice à toute une série de péripéties en tout genre pour aboutir à une pathétique enseigne de restauration où on ne commanderait même pas un plat pour son chien. C'est le début du cauchemar pour ceux présents.
Tous les poncifs en tout genre seront accumulés pour notre plus grand bonheur. Un illuminé faisant référence aux extraterrestres, à la rébellion technologique. On aura nos deux pecnos faisant le lien avec la mythique Zone 51. On aura aussi le fameux mari endeuillé par la perte de sa femme. Rassurez-vous, aucun début d'histoire d'amour entre lui et Hope, une jeune femme. Quel joli clin d'oeil que d'appeler une femme par le nom "Espoir" (Hope voulant dire "espoir" en anglais). C'est beau, c'est coloré et ça veut faire genre "on s'en sortira face à ces méchants camions rugissants. Tant qu'à faire, on aura un adolescent et une adolescente qui sembleront se rapprocher mais, ici aussi, aucune histoire d'amour. Zut alors ! Bref, vous voyez le tableau au niveau des personnages.

vlcsnap-00183

Des personnages qui joueront horriblement mal et dont je n'ai même pas envie de les mentionner tant ils ne méritent pas une maigre pub. Réactions téléphonées au possible, jeu d'acteur impassible, charisme d'un pied de chaise. On rigole de tristesse devant leur mort débile et leur réaction tout sauf naturelle. A ce niveau, comment ne pas mentionner la mort du facteur par un camion en plastique le renversant pour lui briser violemment le crâne à plusieurs reprises contre la bordure ? Grand moment de solitude. Comment aussi ne pas parler du camion donnant vie à une combinaison de sécurité qui massacrera deux agents du service de décontamination à la hache ?
Le top du top qui nous laisse limite la bouche ouverte. Aucune attache quelconque aux personnages, on officie dans le néant le plus pur. Dans ce gloubi-boulga, les camions s'amuseront à tourner autour du resto, et même à communiquer entre eux via leurs phares et leur klaxon, nous décochant un fou rire involontaire. Ils se mettront même àépargner sans raison apparente l'héroïque mari qui fera office de diplomate en leur remplissant leur réservoir d'essence. Les camions qui s'exciteront quand le connard de redneck de service tirera dans un des phares d'un pauvre camion.

Non franchement, Thomson, par pitié, arrête ce massacre ! Se pose la question du comment ai6je pu être amusé devant un tel piètre résultat ? Eh bien, je n'en sais rien car même au niveau de la mise en scène, c'est d'une mollesse. On se fait royalement chier car il ne semble guère y avoir d'évolution. Les Camions de l'Enfer semble se transmuer en un semblant de huit clos durant une bonne partie du visionnage, sauf que rien ne nous tient en laisse. Rien non plus ne nous amuse. Et tant qu'à faire, la fin se terminera en queue de poisson avec succès nous laissant là, avec une tronche d'enterrement. Une tronche indiquant que nous aimerions refaire un bond de 1h35 précises dans le temps pour visionner un film de qualité. Peut-être, l'on se risquera à dire que les décors de campagne sont plutôt jolis à observer et donnent envie de s'y balader durant un road-trip mais le point positif s'arrêtera là.
Ok, ça filme encore bien les scènes mais pas de quoi sauter au plafond. Arrivé avec les étoiles dans les yeux pour retrouver un temps ma jeunesse d'antan, elles explosent façon supernova en me laissant-làà la fin, déçu, amer, attristé. Dans la vie d'un cinéphile, il y a des jours ainsi et le dimanche 29 juillet de l'an 2018, un navet de haut niveau fut visionné par mes soins, indépendamment de ma volonté.

 

Note : Poubelle

 

 

orange-mecanique   Taratata

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Trending Articles