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En Eaux Troubles (Jason Statham Vs. Mégalodon)

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en eaux troubles

Genre : horreur, action 
Année : 2018
Durée : 1h54

Synopsis :Au cœur de l’océan Pacifique, le sous-marin d’une équipe de chercheurs a été attaqué par une créature gigantesque qu’on croyait disparue : le Mégalodon, un requin préhistorique de 23 mètres de long. Le sauveteur-plongeur Jonas Taylor doit risquer sa vie pour sauver les hommes et les femmes prisonniers de l'embarcation… et affronter le prédateur le plus terrible de tous les temps.   

La critique :

Selon le propre aveu de Steven Spielberg, aucun film d'agression animale, en particulier à consonance aquatique, n'est en mesure de faire vaciller l'hégémonie de Les Dents de la Mer (1975). A la rigueur, seul le bien nomméPiranhas (Joe Dante, 1978), une modeste série B impécunieuse, serait apte à contrarier l'omnipotence de Jaws (soit le titre original de Les Dents de la Mer). Depuis, les productions horrifiques à versant aquatique se sont multipliées en coalisant squales, ophidiens, crocodiliens et autres poissons féroces et voraces. Ainsi, les thuriféraires du genre citeront aisément des films tels que Solitaire (Greg McLean, 2007), Black Water (Andrew Traucki et David Nerlich, 2007), Open Water (Chris Kentis, 2004), Le Crocodile de la Mort (Tobe Hooper, 1977), The Reef (Andrew Traucki, 2011), ou encore Primeval (Michael Katleman, 2007) parmi les oeuvres notables et éventuellement notoires.

Ce registre cinématographique s'est même nimbé d'une certaine truculence via d'étonnantes rotondités paléontologiques. Impression corroborée par les productions SyFy, Nu Image ou encore Asylum qui ont fait des requins et autres créatures sous-marines gargantuesques leurs principaux leitmotivs. En outre, c'est la sortie de Peur Bleue (Renny Harlin, 1999) qui sonne le tocsin des monstres sous-marins et préhistoriques sur le cinéma horrifique. Plus c'est gros, plus c'est bon, tel semble être l'apanage des requins et autres poissons du même acabit depuis presque deux décennies maintenant.
On ne compte même plus les DTV (direct-to-video) horrifiques qui arborent des requins et autres reptiliens sur leur affiche harangueuse, pour le plus grand désarroi de certains cinéphiles. A fortiori, En Eaux Troubles, réalisé par les soins de Jon Turteltaub en 2018, s'achemine peu ou prou dans cette même rhétorique. 

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Seule dissimilitude et pas des moindres, En Eaux Troubles bénéficie d'une distribution massive dans les salles obscures et semble promis à une belle carrière commerciale. A l'instar de Les Dents de la Mer, The Meg (titre original du film) s'inspire à son tour d'un opuscule, Meg : A Novel of Deep Terror de Steve Alten. A l'origine, le projet de réaliser En Eaux Troubles remonte à 1997, soit l'année de publication du roman originel. De prime abord, c'est la firme Walt Disney Studios qui souhaite s'accaparer du sujet. Mais le scénario est rectifié, corrigé puis prorogéà maintes reprises.
Le script échoit même entre les mains d'Eli Roth, le réalisateur d'Hostel (2006). Toutefois, les producteurs souhaitent une production tout public et non un film gore qui verse allègrement dans les diverses érubescences.

C'est dans ce contexte que le long-métrage échoue à Jon Turteltaub. Le nom de ce cinéaste rime invariablement avec les productions enfantines, doucereuses et sirupeuses puisqu'on lui doit, entre autres, Ninja Kids (1992), Rasta Rockett (1993), Phénomène (1996), Benjamin Gates et le trésor des templiers (2004), Benjamin Gates et le livre des secrets (2008), ou encore L'Apprenti Sorcier (2010).
Autant dire que l'on tient un véritable tâcheron en la matière et que l'on peut, de facto, craindre le pire pour cette nouvelle production d'agression sous-marine.
Derechef, En Eaux Troubles avalise le succès des requins et autres monstres aquatiques sur le cinéma horrifique puisque le film culmine au box-office américain. Même les critiques et la presse se montrent plutôt affables et clémentes envers cette production dispendieuse et nantie d'un budget de 130 millions de dollars. 

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Certes, ce n'est pas En Eaux Troubles qui risque de contrarier la suprématie de Les Dents de la Mer, mais le film s'apparente à une production probe, cohérente et en déférence vis-à-vis des codes inhérents du genre. La distribution du long-métrage se compose de Jason Statham, Li Bingbing, Winston Chao, Jessica McNamee, Ruby Rose, Rainn Wilson, Cliff Curtis et Robert Taylor. Attention, SPOILERS ! (1) Jonas Taylor est un ancien capitaine de la Marine et un plongeur spécialisé dans les eaux profondes. Il est recruté pour plonger dans l'océan Pacifique, pour sauver une équipe de scientifiques coincée dans l'épave d'un submersible attaqué et endommagé par un requin préhistorique de vingt mètres de long, connu sous le nom de Mégalodon.
Engagé par un océanographe chinois
, Taylor devra surmonter ses peurs et affronter une seconde fois le prédateur qu'il a auparavant rencontré lors d'une expédition pour sauver des hommes et des femmes piégés dans les profondeurs de l'océan (1).

Production horrifique à tonalité aquatique, la comparaison avec Les Dents de la Mer fait désormais office de catalyseur chimérique. Sauf catastrophe sous-marine et cinématographique, le film d'horreur de "Spielby" n'est pas prêt de céder sa couronne hiératique à ses concurrents pourtant apoplectiques. Seule particularité d'En Eaux Troubles, le long-métrage est le résultat d'une coalition entre producteurs américains et chinois. En sus, le film ne s'inspire pas seulement de Jaws, mais vient également renifler du côté d'Abyss (James Cameron, 1989) via cette introspection de la faune sous-marine et de tréfonds inconnus de l'homme. C'est d'ailleurs la première partie de The Meg.
Malicieux, Jon Turteltaub subodore l'existence putative d'une vie extrémophile. Hélas, cette dernière n'est ni cellulaire ni microbienne. 

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Au contraire, elle s'auréole même d'extravagance et de gigantisme en convoquant les aléas et les rémanences de la Préhistoire via la rémanence d'un Mégalodon. Sa taille ? 25 mètres ! Pour capturer un tel animal, Jason Statham et son escouade devront redoubler d'efforts et se montrer particulièrement intrépides, tout en mettant leur propre vie en danger. C'est la seconde partie du film, hélas de facture beaucoup plus conventionnelle. Cette fois-ci, le métrage adopte son rythme de croisière tout en se montrant plutôt philanthrope lorsqu'il s'agit de dévoiler la complexion proéminente de son requin à l'appétit pantagruélique. Dommage que Jon Turteltaub n'ait pas étayé davantage cet affrontement titanesque entre l'homme et l'animal, un peu à la manière d'un Moby Dick
Mais le film de Jon Turteltaub n'a pas de telles aspérités littéraires et préfère lutiner avec le blockbuster homérique qui vise continûment l'action à satiété et la surenchère.

De même, nous n'aurons pas non plus de réflexion sur cet univers silencieux, à la fois immense et infinitésimal masqué par le vide et notre propre méconnaissance. N'est pas Steven Spielberg qui veut. En l'occurrence, Jon Turteltaub opte pour les saynètes d'action ad nauseam et pour un blockbuster grimé en bisserie opulente. Malencontreusement, le métrage est victime de ses propres frilosités. Certes, le carnage humain a bien lieu, mais les flots d'hémoglobine sont les grands absents de cette production régentée et agencée pour flagorner un large audimat.
Pas question d'effaroucher le grand public ni d'imiter les affabulations sanguinolentes de Jaws en son temps, une production pourtant plantureuse qui n'hésitait pas à sacrifier ses touristes sur l'autel d'un capitalisme captieux et pernicieux. En outre, En Eaux Troubles est son parfait antagoniste, soit cette production qui confédère Américains et Chinois pour amasser des pécunes et des bénéfices. Seule petite consolation, Jon Turteltaub réalise ici probablement son meilleur office, ce qui n'était pas trop difficile non plus. Pour le reste, The Meg s'apparente à une production finalement bienséante qui tergiverse entre l'horreur, l'action et le fantastique, et qui devrait logiquement ravir un public peu exigeant en termes de qualités cinéphiliques. Les autres y verront une oeuvre sans grande fulgurance en dépit de certaines apparences et de son requin à la taille cyclopéenne. Allez, par miséricorde, nous lui accorderons une mention "assez bien". C'est très (trop ?) généreux.

Note :12/20

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(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/En_eaux_troubles_(film,_2018)


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