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13 Jeux de Mort (13 jeux de massacre)

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Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année : 2006
Durée : 1h54

Synopsis :Peu de temps après avoir perdu son emploi et sa petite amie, Puchit reçoit un mystérieux coup de téléphone qui l'invite à participer à un jeu, avec à la clé 100 millions de baths (environ 2 millions d'euros) à gagner. Mais pour rafler la mise, Puchit doit d'abord accomplir 13 épreuves... 

La critique :

Il faut bien l'admettre et même le reconnaître. Qui sur ce blog serait capable de citer, même aléatoirement, au moins cinq films d'horreur thaïlandais ? En outre, difficile de répondre avec une certaine méticulosité et pour cause, puisque le cinéma thaïlandais d'une façon générale s'exporte avec difficulté sur nos terres occidentales en général et dans nos contrées occidentales en particulier. Pourquoi ? Encore une fois, difficile de répondre avec une précision clinique, mais la raison est sans doute à la fois cultuelle et culturelle. En résumé, ce qui suscite l'effroi et les tressaillements en Thaïlande est de l'ordre de la légende urbaine. Or, la France et ses territoires attenants ne partagent pas du tout les mêmes mythes ni les mêmes légendes. En sus, l'épouvante n'est, à fortiori, pas vraiment le registre de prédilection du cinéma thaïlandais. Evidemment, les thuriféraires de ce registre cinématographique contrecarreront à raison cette dernière assertion.

Ils notifieront probablement le lien suivant : http://www.vodkaster.com/films/films-d-horreur-thai/g-23-393, et donc des films tels que Alone (Parkpoom Wongpoom et Banjong Pisanthanakun, 2006), The Eye (Danny et Oxide Pang, 2002), The Eye 3 (Danny et Oxide Pang, 2006), Shutter (Barjong Pisanthanakun et Parkpoom Wongpoom, 2004), Ghost Game (Sarawut Wichiensarn, 2006), Opapatika (Thanakorn Pongsuwan, 2007), ou encore Le Pensionnat (Songyos Sugmakanan, 2006) parmi les oeuvres notables et éventuellement notoires.
Vient également s'additionner 13 Jeux de Mort, réalisé par les soins de Chookiat Sakveerakul (A vos souhaits !) en 2006. Il faut se rendre sur le site IMDb (Source : https://www.imdb.com/name/nm1840848/) pour déceler quelques informations élusives sur ce metteur en scène asiatique.

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Le cinéaste reste surtout populaire sur ses terres thaïlandaises via des productions telles que The Love of Siam (2007), Green Fictions (2013), Home (2012) et The Eyes Diary (2014). A l'aune de cette filmographie évasive, on peut donc subodorer un cinéaste éclectique capable d'obliquer, selon son humeur versatile, vers la comédie, le drame, l'horreur ou encore le cinéma d'action. En l'occurrence, pour 13 Jeux de MortChookiat Sakveerakul (Atchoum ! Oui, je sais, c'est lourd...) se tourne vers le gore et en particulier vers le torture porn.
Inutile de le rappeler. Mais à la même époque, Saw (James Wan, 2004) et Hostel (Eli Roth, 2006) triomphent au box-office américain et engendrent de nombreux épigones du même acabit. Si 13 Jeux de Mort n'a pas bénéficié d'une exploitation dans les salles obscures, il a pu néanmoins s'expatrier au-delà de ses frontières asiatiques pour sortir en DTV (direct-to-video) chez nous.

De surcroît, le long-métrage est aisément disponible en streaming et même en français sur le site YouTube. Mais plus que Saw et Hostel en habituelles ritournelles, 13 Jeux de Mort s'achemine davantage sur les dialectiques professées par le diptyque Red Room et Red Room 2, tous les deux réalisés par Daisuke Yamanouchi en 1999 et 2000, et Death Tube (Yôhei Fukuda, 2010). Ces trois films (donc Red Room, Red Room 2 et Death Tube...) ont pour accointance de mettre à rude épreuve des individus souvent sclérosés et surtout appâtés par le lucre et la cupiditéà travers des séries de défis cruels, quitte à mettre leur vie, ainsi que celles des autres, en danger.
Derechef, 13 Jeux de Mort s'inscrit dans cette rhétorique factieuse et funeste. Pour mémoire, le diptyque formé par Red Room et le film Death Tube avaient durablement estourbi les persistances rétiniennes en sacrifiant ses protagonistes d'infortune via des tortures turpides et souvent abjectes.

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Via 13 Jeux de MortChookiat Sakveerakul saura-t-il rééditer la même performance ? Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... Inutile de mentionner la distribution du film, à moins que vous connaissiez les noms de Krissada Terrence, Achita Wuthinnounsurasit, Sarunyu Wongkrachang, Nattapong Arunnate et Alexander Rendel ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS ! Peu de temps après avoir perdu son emploi et sa petite amie, Puchit reçoit un mystérieux coup de téléphone qui l'invite à participer à un jeu, avec à la clé 100 millions de baths (environ 2 millions d'euros) à gagner.
Mais pour rafler la mise, Puchit doit d'abord accomplir 13 épreuves...
A l'aune de cette exégèse pariculièremen lapidaire, difficile à fortiori de s'égayer, voire de s'enthousiasmer pour 13 Jeux de Mort. A tort, le film de Chookiat Sakveerakulest souvent comparéàBattle Royale (Kinji Fukasaku, 2000) pour cette intempérance à effaroucher ses divers protagonistes.

Or, les deux métrages ne partagent presque aucune accointance. Sur le fond, 13 Jeux de Mort s'apparente surtout à une allégorie moderne de soumission à une autorité, une expérience scientifique et psychologique diligentée par Stanley Milgram dans les années 1960. Il est donc à la fois question de docilité, de remords, d'expiation et de conscience individuelle à travers les épreuves prodiguées par une mystérieuse entité. Tel Big Brother dans le roman 1984, cette organisation obséquieuse et énigmatique épie et scrute en catimini les moindres faits et gestes de Puchit, son nouveau candidat.
Pour remporter un fabuleux pactole, quelles limites l'intéressé est-il prêt à franchir ? Certes, 13 Jeux de Mort possède de solides arguties dans sa besace. Hélas, ces mêmes thématiques auraient mérité un bien meilleur étayage. 

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En l'occurrence, Chookiat Sakveerakul préfère se polariser sur les interminables facondes et les larmoiements de son héros en déveine. Une chimère. Dans le même genre, on lui préférera justement Death Tube et le diptyque formé par Red Room (trois films précédemment mentionnés). Sur la forme, 13 Jeux de Mort se montre beaucoup moins éloquent dans sa trame narrative, un brin longuette et rébarbative. On note également quelques fadaises, des digressions scénaristiques, ainsi que certaines épreuves fastidieuses. A contrario, le métrage fait parfois montre d'ingéniosité via des épreuves scabreuses et malencontreuses, toutes se concluant (ou presque) par la mort, l'agonie et/ou la désolation. C'est par exemple le cas lorsque Pusit doit s'immiscer au fond d'un puits pour sauver les restes putrescents d'un vieillard cadavérique, le tout sous la complicité béate de sa propre famille.
13 Jeux de Mort ne justifie son visionnage que pour son profond nihilisme. Personne ne trouve grâce aux yeux de Chookiat Sakveerakul. 13 jeux de mort est donc une oeuvre profondément misanthrope qui flagornera sans doute les néophytes en matière de gore et de tripailles. Dans ce domaine, 13 Jeux de Mort excelle et se montre suffisamment philanthrope pour satisfaire les pulsions primitives de son audimat sardonique. Cependant, les habitués du genre lui préféreront amplement Death Tube, ainsi que les deux films de Daisuke Yamanouchi. Toujours la même antienne...

Note :10/20

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