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Robowar - 1988 (Toute ressemblance avec Predator serait purement fortuite)

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Robowar_1988

Genre : action, science-fiction 
Année : 1988
Durée : 1h32

Synopsis :L’armée américaine a fabriqué un robot tueur dont elle a perdu le contrôle. La machine, invincible, s'est réfugiée dans une forêt avec la volonté d'exterminer l'espèce humaine. Un commando est envoyé pour le détruire.   

La critique :

Pour ceux et celles qui suivent ponctuellement l'actualité du blog Cinéma Choc (soit trois ou quatre personnes dans le monde, tout au plus...), ils savent que le nom de Bruno Mattei revient régulièrement sur le site, et que son monogramme est à la fois synonyme de "nanardise", de bisserie d'une vacuité abyssale, voire de série Z sévèrement décrépie. Hélas, le cinéaste transalpin nous a quittés en 2007 suite à une tumeur au cerveau laissant derrière lui une filmographie pour le moins soporifique (pour être gentil...). Bruno Mattei est souvent considéré comme le ou l'un des parangons de toutes ces productions frivoles et funambulesques qui ont estourbi les persistances rétiniennes d'amateurs de fariboles cinématographiques.
Son crédo ?
Copier les blockbusters à succès et se les approprier via de pellicules impécunieuses, souvent tournées aux Philippines et/ou dans des endroits insulaires et analogues, qui plus est avec des comédiens amateurs.

Après avoir embrassé les genres érotiques voire pornographiques, le tout sous couvert de nazisme (Hôtel du plaisir pour SS en 1977) et de tortures ordurières, Bruno Mattei se tourne vers le gore, le trash et l'horreur. A la même époque, ce sont Zombie (George A. Romero, 1978) et Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980) qui caracolent en tête dans les vidéoclubs. Il n'en faut pas davantage pour flatter l'opportunisme du metteur en scène italien. C'est dans ce contexte qu'il réalise Virus Cannibale (1980). Puis c'est au tour de Mad Max (George Miller, 1979) de connaître son pendant avarié avec Les Rats de Manhattan (1984). Les Dents de la Mer (Steven Spielberg, 1975) sera lui aussi galvaudé par l'inénarrable Cruel Jaws (1995). Même Terminator 2 : le Jugement Dernier (James Cameron, 1991) fera les frais d'une version surannée via un improbable Terminator 2 : Spectres à Venise (1990).

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Durant les années 1980, une autre référence du cinéma d'action et de science-fiction cartonne au box-office américain. Son nom ? Predator, réalisé par les soins de John McTiernan en 1987. Ce long-métrage, grimé en survival homérique, convoque la faune et la flore lors d'une partie de chasse durant laquelle des soldats américains aguerris deviennent les proies béates d'un redoutable extraterrestre anthropomorphe. Evidemment, un tel feu d'artifice ne pouvait qu'inspirer un Bruno Mattei extatique. En outre, le metteur en scène transalpin réalise son Predatorà lui, à savoir Robowar ou Robot da Guerra de son titre original, et sorti en 1988.
Pour cette énième imposture cinématographique, Bruno Mattei sévit sous son cryptonyme de prédilection, à savoir Vincent Dawn.

Rappelons qu'à l'origine, le film de John McTiernan s'inspire lui aussi d'un autre survival, Les chasses du Comte Zaroff (Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel, 1934). Bon autant préciser que Robowar n'a pas du tout les mêmes aspérités cinéphiliques et flirte allègrement avec la série B (série Z...) désargentée. Autant l'annoncer d'emblée. Vous risquez souvent de lire l'intitulé de "Predator" durant cette chronique, mais il faut bien combler le vide intersidéral laissé par Robowar. La distribution du film se compose de Reb Brown (un autre fleuron bien connu du cinéma bis), Catherine Hickland, Massimo Vanni, Romano Puppo, Mel Davidson, Max Laurel et Claudio Fragasso dans le rôle du Preda... pardon dans le rôle d'Omega-1, le robot claudicant du film. Attention, SPOILERS !
L’armée américaine a fabriqué un robot tueur dont elle a perdu le contrôle. 

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La machine, invincible, s'est réfugiée dans une forêt avec la volonté d'exterminer l'espèce humaine. Un commando est envoyé pour le détruire. Très vite, le soldat Murphy Black et son escouade découvrent, hagards, que la machine n'est autre qu'un ancien militaire victime des affabulations scientifiques du gouvernement américain... A l'aune de cette exégèse, difficile de s'égayer, voire de s'enthousiasmer pour cette photocopie, à peine dissimulée, du fameux Predator. Il est même étonnant que Bruno Mattei n'ait pas subi de poursuites judiciaires pour ce remake officieux, qui plus est, sorti à peine un an après le long-métrage de John McTiernan.
Même l'affiche du film arbore orgueilleusement ses velléités en montrant ostentatoirement et en premier plan des militaires tonitruants ; et en arrière-plan un cyborg de combat.

Budget anomique oblige, pas question pour Bruno Mattei de créer un costume d'extraterrestre guerroyeur. Il suffit de nantir le pauvre acteur, en l'occurrence Claudio Fragasso (également "scénariste", c'est un bien grand mot, du film), d'oripeaux de motard. Pour le reste, Robowar se contente de mimer son auguste modèle sans jamais barguigner ni s'interroger sur sa vacuité narrative. Naguère, le cinéma bis d'exploitation transalpin avait déjà marché dans le sillage et le continuum de Mad Max, Zombie, Alien : le huitième passager, Les Dents de la Mer et autres Cannibal Holocaust.
A l'instar du film de John McTiernan, l'androïde est capable lui aussi de se fondre et de s'évaporer dans la nature. Pour Bruno Mattei, c'est l'occasion ou jamais de spolier à satiété plusieurs saynètes du film original, à savoir l'assaut d'un village subalterne, la rencontre inopinée avec des guérilleros, une série de pièges destinés à capturer le cyborg intrépide, une machine à priori invulnérable et même des protagonistes qui ressemblent trait pour trait aux originaux, le talent et la sagacité en moins.

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Pis, Bruno Mattei affuble nos héros d'infortune d'une blondinette qui ne sert strictement à rien, si ce n'est à chevroter dans le vide et àévoquer un monstre énigmatique qui sévit insidieusement dans la forêt.Ça vous rappelle quelque chose ? Si votre réponse se résume toujours et encore àPredator, vous visez évidemment dans le mille ! Magnanime, Bruno Mattei nous gratifie de nombreuses séquences d'action dont il a le secret via des mannequins en mousse, des déflagrations à profusion, des militaires qui mitraillent béatement sur tout ce qui bouge, si bien que l'on ne sait plus très bien qui tire sur qui et surtout pourquoi. Et peu importe finalement. On comprend mieux pourquoi Robowar est auréolé d'une réputation peu flatteuse, souvent considéré comme le "Predator du pauvre", selon le propre aveu du site Nanarland. Et le robot de guerre dans tout cela ?
Disons qu'il traîne lamentablement son "museau". On a toutes les peines du monde à croire que cette machine indestructible se déplace aussi aisément dans une nature hostile à l'aune de sa carcasse vacillante. Mais une série Z estampillée "Bruno Mattei" ne serait pas digne du cinéaste ingénu sans certaines répliques et dialogues abscons et d'une bêtise insondable. Et ne parlons même pas du jeu soporifique et approximatif des comédiens. Le pauvre Reb Brown, en mode monolithique, est chargé d'évincer le charisme et la robustesse d'Arnold Schwarzenegger.
Dire qu'il n'y parvient guère est un doux euphémisme ! Voilà pour les belligérances et pour ce pamphlet de "nanardise" victime de sa cancrerie et, in fine, de ses propres calamités. Continue ???

Côte :Nanar

 

 

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