Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans en France, intredit aux - 18 ans lors de sortie aux Etats-Unis)
Année : 2016
Durée : 1h22
Synopsis : (1) C'est la nuit d'Halloween dans une petite ville américaine. Un grand clown dégingandé et mutique tout habillé de blanc et de noir s'attable dans une pizzeria, portant un gros sac poubelle. Il commence à"taquiner" 2 jeunes filles venues dîner. Cette nuit d'Halloween va être sanglante (1).
La critique :
Il faut se rendre sur le site SensCritique et en particulier sur le lien suivant : https://www.senscritique.com/liste/Mechant_clown/139785 pour déceler la liste foisonnante et exhaustive (86 films répertoriés tout de même !) des longs-métrages horrifiques à caractère clownesque. Hélas, nos chers trublions, nantis d'un nez rouge et d'oripeaux aux extravagantes colorations, n'ont pas vraiment pour velléité de provoquer quelques rictus imbéciles. A contrario, ils sont souvent synonymes de sociopathie, de roublardise et d'obséquiosité déviante pour appâter des proies à priori ingénues. De nombreux films d'horreur se sont enjoués de cet oxymore.
Les thuriféraires de ce registre cinématographique ne manqueront pas de notifier des oeuvres telles que le triptyque Camp Blood amorcé par les soins de Brad Sykes, 100 Tears (Marcus Koch, 2007), Dead Clowns (Steve Sessions, 2004), Amusement (John Simpson, 2008), Le Clown de l'Horreur (Jean Pellerin, 1999), ou encore Dark Clown (Conor McMahon, 2012).
Evidemment, la populace se réclamera du téléfilm en deux parties intitulé "Il" Est Revenu (Tommy Lee Wallace, 1990) pour exhorter les vieilles peurs de jadis. Par ailleurs, ce feuilleton d'épouvante, adapté d'un célèbre opuscule de Stephen King, a fait l'objet d'un remake, Ca (Andy Muschietti, 2017), une nouvelle version qui a remporté le pactole lors de sa sortie en salles, en attendant la suite... Que soit. Dixit les propres aveux de Stephen King, le clown méphistophélique de Ca (Gripsou pour les intimes...) est directement inspiré par les vils desseins d'un serial killer américain tristement notoire. Son nom ? John Wayne Gacy.
Pour mémoire, ce tueur en série collectionnait les victimes dans sa demeure opulente sous le nez et la barbe (si j'ose dire...) de son épouse et de sa famille.
Tout le monde ignorait ses sinistres forfaitures, même son propre voisinage. Pis, le bonhomme replet est décrit comme un bon patriarche et un individu totalement intégréà notre société morne et contemporaine. Corrélativement à ses activités criminelles, John Wayne Gacy se consacre aux jeunes enfants et se grime en clown pour flagorner son jeune audimat. Le mal peut donc revêtir plusieurs visages, entre autres ceux de la félonie et de la fourberie. Pourtant, le remake d'Andy Muschietti, en dépit de ses scores mirobolants au box-office, a déçu certains laudateurs du cinéma horrifique.
Nonobstant sa déférence relative au roman d'origine, Ca n'était pas cet uppercut décrié et adoubé par certaines critiques un peu trop dithyrambiques. Lors de sa chronique de Circus of the Dead (Billy "bloody Bill" Pon, 2017), le chroniqueur Inthemoodforgore relatait un film d'horreur indépendant et confidentiel, mais aussi une oeuvre gore et virulente qui estourbissait durablement les persistances rétiniennes.
En termes d'exactions et d'ignominies, Circus of the Dead faisait donc référence dans une concurrence apoplectique en termes de clowns échevelés et psychopathes à leurs heures perdues. Dans son érudition teintée de panégyrisme, Inthemood omettait de mentionner un autre diptyque. Ce dernier se segmente évidemment en deux films. Le premier se nomme All Hallow's Eve (Damien Leone, 2013). Le second s'intitule Terrifier (Damien Leone, Damien Leone, 2016). Aujourd'hui, c'est le cas de Terrifier qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes.
Pourquoi avoir opté pour le second chapitre en guise de première chronique ? Tout simplement parce que le blog a découvert ce nouveau clown luciférien de façon totalement aléatoire jusqu'à s'enquérir de l'existence d'un premier opus.
Et croyez-nous sur parole, le diptyque cogne et tabasse là oùça fait mal ! Quant àAll Hallow's Eve, n'ayez crainte. Le premier opus sera chroniqué dès demain ! A l'instar de son auguste devancier, Terrifier a écopé de l'ultime réprobation lors de sa sortie aux Etats-Unis. En raison de sa violence outrancière, le métrage n'a évidemment pas bénéficié d'une exploitation dans les salles obscures. En revanche, en France, les deux films sont "seulement" (si j'ose dire...) interdits aux moins de 16 ans. Il faut se rendre sur le site IMDb (Source : https://www.imdb.com/name/nm2093171/) pour s'arroger quelques informations élusives sur Damien Leone. Le cinéaste orfèvre a démarré sa carrière cinématographique en tant que maquilleur et technicien des effets spéciaux.
On lui doit aussi des films tels que The 9th Circle (2008) et Frankenstein Vs. The Mummy (2015).
Pas besoin de s'appesantir davantage sur cette filmographie évasive pour comprendre que Damien Leone affectionne tout particulièrement le cinéma trash et extrême ! Certes, Terrifier n'a pas bénéficié d'une distribution pharaonique, même via le support vidéo. Pourtant, depuis la sortie remarquée de All Hallow's Eve, le film s'est érigé une solide réputation sur la Toile et les réseaux sociaux. Reste à savoir si le long-métrage mérite de telles courtisaneries. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution du film se compose de David Howard Thornton, Jenna Kanell, Catherine Corcoran, Samantha Caffidi, Katie Maguire et Pooya Mohseni.
Attention, SPOILERS ! C'est la nuit d'Halloween dans une petite ville américaine. Art, un grand clown dégingandé et mutique, tout habillé de blanc et de noir, s'attable dans une pizzéria, portant un sac poubelle.
Hilare, il commence à taquiner Dawn et Tara, deux copines qui sont venues se sustenter. Cette nuit d'Halloween va être sanglante ! Certes, à l'aune de cette exégèse, difficile de s'enthousiasmer, voire de s'égayer pour le paradigme ânonné par Terrifier. Autant l'annoncer sans ambages. La force de Terrifier ne repose pas vraiment sur son scénario, plutôt cachectique en l'occurrence. Toutefois, ce second chapitre, toujours réalisé par les soins de Damien Leone, peut s'enorgueillir d'un boogeyman à la fois malaisant et terrifiant. En outre, ce deuxième volet n'a pas usurpé son intitulé !
Toute la puissance de Terrifier est résumé dans son affiche, à la fois simplissime et tétanisante puisque cette dernière arbore le visage égrillard et émacié de son croquemitaine. Terrifier se nimbe volontairement de mystère.
A l'instar de All Hallow's Eye, nous n'aurons aucune information (ou presque) sur ce mystérieux bateleur grimé en clown sardonique et maniaque. Est-ce une créature issue des ténèbres ? C'est la thèse la plus probable... Un monstre qui sourd de nulle part ? Un zombie ? Ou une sorte d'avatar de Michael Myers qui s'ébaudit de ses proies seulement les soirs d'Halloween ? Autant de questions qui ne trouveront pas de réponse... Toujours est-il que ce boogeyman mutile, supplicie et décapite avec une frénésie jubilatoire. Dans le rôle d'Art le clown, Howard Bob Thorton magnifie un personnage sordide qui s'illustre à la fois par sa présence comminatoire, son apparent mutisme pour mieux disséquer ses victimes à postériori. Terrifier ne fait pas seulement preuve de barbarie ni de sauvagerie.
Indubitablement, la seule présence de ce clown terrifie et suscite bien les tressaillements attendus. Seul petit bémol, le film doit composer avec un budget anomique et fait donc office de série B désargentée. Hélas, cette absence de prébende et de pécune se fait parfois sentir tout au long de cette pellicule plutôt élusive (à peine une heure et vingt minutes de bobine). Toutefois, il serait particulièrement vachard de ne pas reconnaître l'esthétisme et la somptuosité de cette bisserie iconoclaste qui rappelle, par certaines accointances, les séries B de naguère ; un peu à la manière d'un Maniac (William Lustig, 1980), le nez rouge, les pitreries et les rodomontades en plus.
La note finale fera donc preuve de gratitude, mais pour une fois que l'on tient un film d'horreur moderne de cette trempe, il serait dommage de faire la fine bouche et de ne pas montrer quelques bonnes grâces.
Note : 15/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : https://www.senscritique.com/film/Terrifier/16633440 (critique du film par Dagrey)