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Stockholm Syndrome - 2008 (L'esclavagisme sexuel est toujours d'actualité)

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stockholm syndrome 2008

Genre : horreur, gore, trash, extrême, rape and revenge (interdit aux - 18 ans)
Année : 2008
Durée : 1h15

Synopsis : Quelque part, dans une zone rurale désaffectée, une organisation criminelle et clandestine kidnappe et séquestre des jeunes femmes pour les supplicier, les violer, les humilier et les rudoyer. L'objectif ? Les métamorphoser en gourgandines et en vulgaires tapineuses destinées à satisfaire les satyriasis d'une clientèle exigeante et plantureuse. Qui pourra mettre un terme à cet esclavagisme sexuel des temps modernes ?    

 

La critique :

Il est curieux, voire truculent de considérer le torture porn comme un sous-genre du cinéma bis et d'exploitation horrifique qui serait apparu vers l'orée des années 2000. C'est d'ailleurs la définition attribuée par un certain Dylan25 sur le site SensCritique : "Un des sous-genre cinématographique et d'exploitation du cinéma d'horreur. Ce sous-genre apparaît vers le début des années 2000" (Source : https://www.senscritique.com/liste/Le_Torture_Porn/457845). Mieux, l'auteur en question notifie et stipule toute une pléthore de productions gore et érubescentes, pourtant antérieures àSaw (James Wan, 2004), Hostel (Eli Roth, 2006) et leur panoplie de succédanés.
A l'origine, ce mouvement cinématographique rutilant s'inspire et se nourrit d'un certain Blood Feast (Herschell Gordon Lewis, 1963), soit Orgie Sanglante dans nos contrées hexagonales.

Par ailleurs, Eli Roth lui-même n'a jamais caché son extatisme pour ce classique du cinéma gore et diligenté par les soins d'Herschell Gordon Lewis. Depuis, ce courant cinéphilique outrecuidant s'est largement imposé et démocratisé via l'arrivée massive de films impudents, entre autres Massacre à la Tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974), La dernière maison sur la Gauche (Wes Craven, 1972), La Colline a des Yeux (Wes Craven, 1977), Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980), ou encore Oeil pour Oeil (Meir Zarchi, 1978). Certes, à la lisière des années 2000, le torture porn s'exhumera de sa sépulture, essentiellement en théorisant les rémanences et les réminiscences de films trash et d'horreur des années 1970. Ainsi, Massacre à la Tronçonneuse et ses avatars font l'objet de remakes, de préquelles ou encore de séquelles de qualité erratique. 

stockholm_syndrome_1

Alors, pourquoi officialiser la naissance de ce genre incongru au début des années 2000 ? Sans doute pour appâter et flagorner un audimat peu exigeant en termes de qualités cinématographiques... En vérité, le torture porn représente surtout cette manne providentielle aux yeux des producteurs lucratifs et mercantilistes. Pas besoin de gros capitaux ni de prébendes plantureuses pour coaliser un casting de bras cassés et pour situer l'effroi quelque part dans les méandres et les anfractuosités ténébreuses d'une immense cave transmutée en "Luna Park" de l'horreur.
Ainsi, ce registre cinématographique verra naître des pellicules peu ou prou insolites et iconoclastes. Les thuriféraires du genre n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que The Human Centipede (Tom Six, 2009), Grotesque (Koji Shiraishi, 2009), Martyrs (Pascal Laugier, 2008), A Serbian Film (Srdjan Spasojevic, 2010), Excision (Richard Bates Jr., 2012), Wolf Creek (Greg McLean, 2005), ou encore The Bunny Game (Adam Rehmeier, 2010) parmi les fleurons notables et éventuellement notoires.

Evidemment, Stockholm Syndrome, réalisé par les soins de Ryan Cavalline en 2008, n'a pas de telles velléités populaires, ni pour ambition d'inscrire son cryptonyme dans cette véritable floraison de gore et de condescendance. Pour la faribole superfétatoire, le syndrome de Stockholm se définit comme "un phénomène psychologique observé chez des otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et qui ont développé une sorte d'empathie, de contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci, selon des mécanismes complexes d'identification et de survie" (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_de_Stockholm). Dès lors, inutile de préciser que Ryan Cavallin s'attaque à un sujet spinescent et alambiqué, surtout pour une série B aussi désargentée. 
La gageure s'avère plutôt nébuleuse pour ce metteur en scène issu du cinéma indépendant.

Il faut se rendre sur le site IMDb (Source : https://www.imdb.com/name/nm1680236/) pour dénicher et déceler quelques informations élusives sur ce cinéaste. Selon nos sources, Ryan Cavallin aurait débuté sa carrière cinématographique vers l'orée des années 2000. On lui doit notamment Demon Slaughter (2003), Dead Body Man (2004), Dead Body Man 2 : Separation Anxiety (2005), Day of the Ax (2007) et plus récemment Mountain Devil (2017). Evidemment, Stockholm Syndrome n'a pas bénéficié d'une sortie dans les salles obscures et semble condamner àécumer les rayons et les circonvolutions méconnues de sites comme Amazon ou EBay.
Pis, le long-métrage n'est même pas sorti en France, mais bénéficie d'une réputation sulfureuse sur la Toile et les réseaux sociaux, entre autres pour sa violence et son âpreté rédhibitoire. 

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La distribution du film risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Jason Senior, Eddie Benevich, Lisa Marano, Michael A. Migliore, Frank Marano et Todd Humes ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS ! Quelque part, dans une zone rurale désaffectée, une organisation criminelle et clandestine kidnappe et séquestre des jeunes femmes pour les supplicier, les violer, les humilier et les rudoyer. L'objectif ? Les métamorphoser en gourgandines et en vulgaires tapineuses destinées à satisfaire les satyriasis d'une clientèle exigeante et plantureuse.
Qui pourra mettre un terme définitif à cet esclavagisme sexuel des temps modernes ? Tel est, par ailleurs, le préambule de Stockholm Syndrome. Une voix monocorde nous avise sur ce commerce hélas prospère et luxuriant. 

Pis, le nombre de victime s'accroît et alarme à peine les autorités compétentes. Pour le reste, le film s'appesantit, in fine, assez peu sur cette métamorphose psychologique et sur ce long travail de reprogrammation de l'esprit. Dès lors, difficile de comprendre et de discerner l'intitulé de cette oeuvre, à savoir Stockholm Syndrome (au cas où vous n'auriez toujours pas suivi...), puisque Ryan Cavalline élude de baguenauder sur ce chemin escarpé et n'a visiblement pas la présomption d'obliquer vers cette direction sibylline. En l'occurrence, Stockholm Syndrome revêt à la fois les apparats d'un rape and revenge et d'un torture porn au cheminement plutôt classique et rudimentaire.
De prime abord, les ravisseurs arborent un visage factieux, spécieux et grivois pour abuser, apostropher et mutiler leurs victimes d'infortune, le tout dans une ambiance joviale sur fond de divers supplices, avec pour principaux leitmotivs la nécrophilie (plutôt discrète dans ce long-métrage...) et la profusion d'hémoglobine.

Certes, Ryan Cavalline fait montre d'une relative dextérité dans son sens aiguisé de la mise en scène et n'a pas à rougir de la métaphore avec certaines productions adventices et peu ou prou du même acabit. Néanmoins, Stockholm Syndromeélude sciemment son sujet principal, donc l'esclavagisme sexuel, pour mieux se polariser sur des séries de tortures absconses, certes réalisées avec une certaine érudition, mais finalement sans grand intérêt. Certes, les nombreuses extractions chirurgicales, notamment un avortement forcé, justifient l'ultime réprobation, à savoir une interdiction aux moins de 18 ans ; et devraient logiquement satisfaire l'appétit pantagruélique des laudateurs de sensations extrêmes et sanguinolentes. A contrario, la principale carence de Stockholm Syndrome reste, indubitablement, son scénario exsangue et incapable d'étayer un sujet de base pourtant passionnant. 
Ryan Cavalline aurait dû probablement opter pour le torture porn accessoire plutôt que nous affubler de cette organisation capitaliste et criminelle incapable de réfréner ses ardeurs sociopathiques. Cependant, le long-métrage est sans doute victime de la pingrerie de ses financeurs et d'un budget visiblement anomique, ne permettant pas à son auteur démiurgique d'affiner et de peaufiner quelques bonnes idées éparses. Allez, par mansuétude, on accordera à ce métrage factice une mention à peine passable... Mais clairement, Stockholm Syndrome mérite moins, beaucoup moins...

Note : 09/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


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