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K3 - Prison Of Hell (QHSF : quartier de haute sécurité pour femmes)

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k 3 prison of hell

Genre : horreur, gore, trash, extrême, pornographie (interdit aux - 18 ans)
Année : 2009
Durée : 1h46

Synopsis : Sur une île prison, deux femmes subissent sévices et tortures. Quand elles parviennent à s'évader dans la jungle, grâce à l'aide de la femme médecin de la prison, le cauchemar continue... 

 

La critique :

Exempt notre pays aux linéaments hexagonaux, le cinéma gore européen peut s'enhardir de posséder quelques nations sérénissimes et référentielles en termes de trash, d'impudence et d'érubescence. Si l'Espagne semble avant tout gager sur l'épouvante de jadis via ces morts-vivants qui assaillent des habitants dans un immeuble de la capitale madrilène (Rec, Jaume Balaguero et Paco Plaza, 2007), l'Italie et l'Allemagne peuvent s'enorgueillir de détenir la couronne clinquante du cinéma underground. Naguère, c'était la nation transalpine qui haranguait outrageusement les débats via les cryptonymes de Dario Argento (Suspiria, Phenomena, Inferno, Les Frissons de l'Angoisse...), Ruggero Deodato (Le Dernier Monde Cannibale et Cannibal Holocaust), Lucio Fulci (L'Enfer des Zombies, L'au-delà et Frayeurs), Umberto Lenzi (Cannibal Ferox et La Secte des Cannibales), ou encore Mario Bava (Le Masque du Démon et La Baie Sanglante).

Aujourd'hui, c'est plutôt la nation germanique qui fait figure de sommité, voire de véritable bréviaire via les monogrammes de Timo Rose (Barricade et Fearmakers), Marian Dora (Melancholie Der Engel, Cannibal et Debris Documentar), Olaf Ittenbach (Black Past, The Burning Moon et Premutos : Falling Angel), ou encore Andreas Schnaas (la franchise Violent Shit, Anthropophagous 2000 et Zombie '90 Extreme Pestilence). Vient également s'agréger un certain Andreas Bethmann, une autre figure tutélaire du cinéma trash germanique.
Le metteur en scène allemand, souvent acteur pour l'occasion, n'a jamais caché son extatisme ni son effervescence pour le cinéma bis horrifique. Ses principales références se nomment Jesus Franco et Joe d'Amato.

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Si le premier nom mentionné a fait preuve par le passé d'une once de finasserie et de sagacité, assez relative tout de même, Jesus Franco peut au moins se targuer d'escompter quelques titres insolites dans une filmographie à la fois éclectique, erratique et exhaustive. Les thuriféraires du metteur en scène n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que L'horrible Docteur Orloff (1962), Les Nuits de Dracula (1970), Eugénie de Sade (1970), Les Expériences érotiques de Frankenstein (1973), ou encore La Comtesse Noire (1974).
En revanche, le nom de Joe d'Amato fait davantage polémique puisque le cinéaste rital est souvent agencé, voire agglutiné avec le nanar et le navet sévèrement décrépit. Des longs-métrages tels que La nuit fantastique des morts-vivants (1977), Les plaisirs d'Hélène (1980) ou encore Porno Holocaust (1981) ne plaident guère en sa faveur.

A contrario, Blue Holocaust (1979), Anthropophagus (1980) et Horrible (1981) restent sans doute des oeuvres un peu trop mésestimées alors qu'elles manifestent quelques relents de finauderie, de nonchalance et de perspicacité. Il n'est donc pas étonnant qu'Andreas Bethmann se réclame et se perçoive comme un avatar, voire un disciple énamouré de Joe d'Amato. En outre, dans le cinéma trash germanique, Andreas Bethmann transparaît comme la figure hiératique du gore, accoupléà une pornographie subalterne. Certains laudateurs du cinéma underground invoquent même le néologisme du "porno gore" pour qualifier le style véhément d'Andreas Bethmann.
Son credo ? Toujours la même ritournelle, à savoir une jeune gourgandine victime des satyriasis d'un régime phallocratique et donc du courroux masculin. 

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Les amateurs patentés du metteur en scène (mais enfin, qui sont-ils ?) citeront notamment Der Todesengel (1998), Demon Terror (2000), Rossa Venezia (2003), Angel of Death 2 (2007), Exitus Interruptus (2006), Exitus 2 - House of Pain (2008), Help Me I Am Dead (2013), ou encore Terror Creek (2014) parmi les oeuvres les plus notables et éventuellement notoires. Vient également s'additionner K3 - Prison of Hell, sorti en 2003, une pellicule qui corrobore cette affection lubrique pour la pornographie, l'extrême, les parties d'agapes et de priapées et la torture ad nauseam
Si certains auteurs germaniques parviennent aisément à concilier les deux (Marian Dora, entre autres...), Andreas Bethmann semble un peu trop malhabile pour dissimuler ses intentions matoises, à savoir un cinéaste qui utilise le porno et le gore pour assouvir ses propres pulsions archaïques.

A l'aune d'une filmographie tout de même peu reluisante, le trash et la débauche transparaissent ici comme des intercesseurs cathartiques pour euphémiser les ardeurs concupiscentes, ainsi que les pulsions fétichistes et sadomasochistes d'une sorte de trublion du cinéma underground. Par ailleurs, Andreas Bethmann est régulièrement semoncé, persiflé et gourmandé pour son incompétence crasse. Reste à savoir si K3 - Prison of Hell permet (ou non) au réalisateur d'ériger et/ou de se façonner une once de crédibilité. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film se compose d'Andreas Bethmann lui-même (donc à la fois devant et derrière la caméra), 
Suzi-Anne, Candy Sue, Bianca-Germany, Jana Lastovichova, Thomas Kercmar, Arnie et Miss Aleist. Attention, SPOILERS ! 

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Sur une île transformée en prison, Anne et Suzanne subissent sévices et tortures de la part de leurs geôliers échevelés. Quand elles parviennent à s'évader dans la jungle, grâce à l'aide de la femme médecin de la prison, le cauchemar continue... Vous l'avez donc compris. Première carence et pas des moindres, K3 - Prison of Hell ne brille guère par sa trame scénaristique et narrative. En l'occurrence, le film d'Andreas Bethmann lutine et s'acoquine avec cette mouvance de la "prison exploitation". Le synopsis ? Toujours la même antienne...
Une ou plusieurs jeunes femmes érotomanes sont incarcérées, puis violentées, violées, rudoyées et tourmentées par des garde-chiourmes libidineux. K3 - Prison of Hell ne déroge pas à la règle et obéit à cette dialectique infrangible. Lors de la chronique du film sur le site Horror.com (Source : http://www.horreur.com/index.php?q=node/5480), l'auteur, Nicolas Beaudeux évoque l'incapacité béante d'Andreas Bethmann à concilier horreur, trash et pornographie.

En l'état, difficile de ne pas corroborer ses saillies rédhibitoires tant ce film, d'un rare dilettantisme, suinte l'inanité et la vacuité intersidérale. Une question se pose alors en filigrane : K3 - Prison Of Hell est-il un "naveton" avarié pour autant ? Si on scrute et si on se polarise sur le caractère lascif du film, la réponse serait plutôt négative puisque K3 - Prison Of Hell s'assimile à une véritable conjonction d'impudicités sexuelles qui louvoient entre le saphisme, le fétichisme, le sadomasochisme, le candaulisme et les fellations à satiété. A l'aune de cette pellicule outrecuidante, on se demande encore pourquoi Andreas Bethmann n'a pas tout simplement opté pour la pornographie.
Concernant le trash et le gore, K3 - Prison Of Hell se montre plutôt pingre sur la durée puisque l'on ne décèle presque aucune saynète un tantinet sanguinolente, hormis - peut-être - une gourgandine bâillonnée et suppliciée par l'opinel acéré de son tortionnaire. 
Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout... Certes, le film se montre beaucoup plus philanthrope quand il s'agit de dévêtir et de dépoitrailler ses comédiennes avenantes et nymphomanes. Certes, ces dernières se révèlent particulièrement ravissantes et sensuelles, mais n'exonèrent aucunement les défectuosités pléthoriques du film. Par pure miséricorde, nous éluderons de qualifier cette nouvelle forfaiture de navet faisandé, mais c'est sans doute très (trop...) généreux...

 

Note : 07/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


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