Genre : Shockumentary, documentaire, trash, pornographie (interdit aux - 16 ans ou interdit aux - 18 ans selon les pays)
Année : 2005
Durée : 47 minutes
Synopsis : The Dark Side of the Porn est une série documentaire sur l'industrie du divertissement pour adultes. A travers le segment intituléThe Real Animal Farm, le documentaire revient sur le film pornographique zoophile danois, Animal Farm, réalisé par la diligence (si j'ose dire...) d'Ole Ege entre la fin des années 1970 et l'orée des années 1980. Distribué en 1981 sur le marché pornographique courant, le long-métrage suscite manu militari l'ire de la censure. Bodil Joensen, la performeuse principale du film, devient la comédienne à abattre. Cette dernière ne s'en remettra jamais et décédera quelques années plus tard dans l'indifférence générale.
La critique :
Certes, le cinéma pornographique va acter et officialiser sa naissance dès l'orée de la décennie 1970, mais cette industrie existait déjà de façon officieuse dans certaines salles indépendantes et réservées au public majeur. En vérité, on trouve déjà les premiers reliquats du porno avec l'émergence du noble Septième Art dès le début du XXe siècle. Certes, il ne s'agit encore que de vagues gestes évasifs, mais suffisamment licencieux pour être cloués au pilori par les censeurs. Tel est, par ailleurs, le principal leitmotiv du documentaire français Polissons et Galipettes (Michel Reilhac et Cécile Babiole, 2002). Dès ses premiers balbutiements, la pornographie affiche une mine radieuse et luxuriante en s'accaparant le désir au masculin. Ainsi, hommes et femmes copulent joyeusement à travers diverses bacchanales dans lesquelles il est question, entre autres, d'échangisme, de candaulisme, de fétichisme, d'onanisme, de relations saphiques consenties et de libertinage.
Sous l'égide de certaines figures proéminentes, notamment Brigitte Lahaie (Suprêmes Jouissances, Chaleurs Intimes et Couplesen chaleur tournées dans la foulée), la pornographie est à la fois aiguillée et émaillée par l'arrivée du féminisme dans notre sphère sociologique et sociétale. Jusqu'ici rabrouées et ostracisées, les femmes s'abandonnent corps et âme pour satisfaire les satyriasis de leurs époux à travers des parties d'agapes et de priapées. Au-delà de ses ébats sexuels, la pornographie des années 1970 reste relativement classique et conventionnelle et tente de disséminer des scénarii souvent polarisés sur la prétendue chasteté d'une belle héroïne, éprise d'indépendance et à la recherche de la félicité sexuelle ; une dialectique qui s'étendra jusqu'à l'orée des années 1980.
La pornographie connaît alors son avènement via l'explosion de la VHS et des vidéoclubs.
Dans ces antres infernaux, on trouve un rayon enceint de façon ostentatoire et qui contient toute une litanie de titres délicieusement impudiques. Corrélativement, la société doit se colleter avec le divorce de masse et un désir masculin subrepticement menacé par un égalitarisme à tous crins. Les hommes, jusqu'ici autocratiques, sont assujettis à certaines normes et moralines régentées par le diktat de puissants oligarques. L'adultère est réprimandé par la sphère médiatique et cinématographique. Le patriarcat est prié d'épouser le rôle matriarcal sous les précieuses instigations d'un féminisme de plus en plus impérial. Le désir est en berne et la gente masculine exhorte l'industrie pornographique à obliquer vers des directions de plus en plus érubescentes et extrêmes.
De simples libertinages, les productions tangentent alors vers le sadomasochisme, l'underground et diverses ignominies concentrées sur pellicule.
Voilà un épiphénomène qui semble être le principal apanage de The Dark Side of the Porn, une série de documentaire sur l'évolution de l'industrie pornographique. Si cette série reste inédite dans nos contrées hexagonales, elle a connu sa quintessence et son heure de gloire sur les terres britanniques. Aujourd'hui, c'est le segment intituléThe Real Animal Farm qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes. Attention, SPOILERS ! The Dark Side of the Porn est une série documentaire sur l'industrie du divertissement pour adultes.
A travers le segment intitulé The Real Animal Farm, le documentaire revient sur le film pornographique zoophile danois, Animal Farm, réalisé par la diligence (si j'ose dire...) d'Ole Ege entre la fin des années 1970 et l'orée des années 1980.
Distribué en 1981 sur le marché pornographique courant, le long-métrage suscite manu militari l'ire de la censure. Bodil Joensen, la performeuse principale du film, devient la comédienne à abattre. Cette dernière ne s'en remettra jamais et décédera quelques années plus tard dans l'indifférence générale. Vous l'avez donc compris. Via cette nouvelle segmentation du filon pornographique, Cinéma Choc aborde un ixième cas de censure et surtout un long-métrage, Animal Farm, désormais introuvable, que ce soit sur la Toile, les réseaux sociaux et même en vidéo.
Autant l'annoncer sans ambages. Nous n'avons pas pu visionner ce long-métrage sulfureux et auréolé par le sceau de la réprobation et pour cause... Puisque Animal Farm peut s'enhardir d'être le film prodrome en matière de zoophilie.
Visiblement tourné entre la fin des années 1970 et l'orée des années 1980, le métrage sort finalement en 1981 et profite de l'accession du porno pour circuler impunément sur le marché vidéo. C'est dans ce contexte qu'il va se forger et s'ériger une réputation harangueuse, notamment en Angleterre, pays dans lequel la censure s'acharne à narguer et à conspuer le film. En réalité, Animal Farm appartient au cycle virulent de la pornographie underground et contient des saynètes explicites de zoophilie. Selon certaines saillies rédhibitoires de l'époque, le long-métrage fait même l'apologie de la bestialité. Les véritables origines du film restent difficiles à déterminer.
Si le film sort en 1981, certaines séquences auraient déjàété tournées dès le début des années 1970, puis reprises vers la fin de cette même décennie.
Le métrage commence de prime abord à circuler dans certains milieux clandestins, puis finit par sortir sur le marché courant de la vidéo, déclenchant de facto les acrimonies de circonstance. Pour la première fois dans l'industrie cinématographique, le spectateur hébété assiste à des relations impudentes et interdites entre une jeune femme (incarnée par Bodil Joensen) et plusieurs animaux de la ferme, notamment une fellation pratiquée sur un cochon et des relations "charnelles" (si j'ose dire...) avec des poulets et des chevaux. Indubitablement, Animal Farm ne recule derrière aucune excentricité. Grimée des oripeaux de performeuse, Bodil Joensen incruste des oeufs de poulets et des anguilles dans sa cavité vaginale, de quoi estourbir durablement les persistances rétiniennes.
Bientôt, c'est le reste de la ferme qui vient lui aussi coïter dans la boue et la paille et sous les criailleries des animaux éberlués.
Dans le cadre de la série The Dark Side of the Porn, plusieurs artistes éminents du milieu pornographique sont interviewés, notamment David Kerekes, Phil Tonge, Germaine Greer et Ben Dover. Tous ces protagonistes appartiennent à la contre-culture de l'époque et ont visionnéAnimal Farm. Tous décrivent un long-métrage extrême et déviant, soit le film pionnier en matière de zoophilie. Suite à ce film et à sa performance, la comédienne Bodil Joensen écope de la couronne, peu enviable, de la "reine de la bestialité". Cette réputation la poursuivra inlassablement et l'actrice s'engoncera dans une spirale infernale, notamment dans la consommation d'alcool et de substances illicites. Alors qu'elle s'abandonne à la prostitution pour vivre de maigres subsides, Bodil Joensen décède finalement d'une cirrhose du foie, due (évidemment...) à ses accoutumances dipsomaniaques.
La comédienne mourra alors dans l'oubli, infatigablement affiliée à cette production pornographique malheureuse. Presque quarante ans après sa sortie, Animal Farm reste encore cette pellicule indécente et acrimonieuse, crachant toute sa bile à l'industrie cinématographique pour ses convenances et ses bienséances. Vitupérée, déshonorée, semoncée et gourmandée en son temps, cette production apparait désormais comme un film gentiment désuet, à cause justement de l'éruption du porno sur la Toile. Désormais, cette industrie, sous le joug de promoteurs industriels anonymes, propose toute une litanie de saynètes brutales et rutilantes, renâclant à la fois du côté de la zoophilie, de la nécrophilie et autres dérives encore plus archaïques et extrêmes.
Bref, on tient là un documentaire iconoclaste qui aborde sans doute le ou l'un des films les plus transgressifs (régressifs ?) de l'industrie cinématographique. En conclusion, le documentaire ne montre aucune séquence ostensible de zoophilie, mais essaime quelques extraits épars d'Animal Farm ; ce qui explique une animadversion en forme de variable, soit une interdiction aux moins de 16 ans, voire aux moins de 18 ans, selon les pays.
Note : 15/20
Alice In Oliver