Genre : fantastique, action, science-fiction
Année : 2019
Durée : 3h01
Synopsis : Thanos ayant anéanti la moitié de l’univers, les Avengers restants resserrent les rangs dans ce vingt-deuxième film des Studios Marvel, grande conclusion d’un des chapitres de l’Univers Cinématographique Marvel.
La critique :
Il faut se rendre sur le site SensCritique et en particulier sur le lien suivant : https://www.senscritique.com/liste/Marvel_Chronologie/419455 pour dénicher, glaner et déceler la liste chronologique et exhaustive des films de super-héros produits par Marvel, une firme presque hégémonique, qui doit néanmoins se colleter et départir avec la société, elle aussi omnipotente, DC Comics. Depuis la sortie et le succès pharaonique d'Iron Man (Jon Favreau, 2008), Marvel a enchaîné les productions dispendieuses et faramineuses, parvenant à conquérir un public éclectique, de 7 à 77 ans. Dans ce florilège de blockbusters clinquants, les thuriféraires de ce registre cinématographique n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que L'incroyable Hulk (Louis Leterrier, 2008), Thor (Kenneth Brannagh, 2011), Captain America : first avenger (Joe Johnston, 2011), Les gardiens de la galaxie (James Gunn, 2014), Ant-Man (Peyton Reed, 2015), Doctor Strange (Scott Derrickson, 2016), ou encore Black Panther (Ryan Coogler, 2018) parmi les longs-métrages notables et éventuellement notoires.
Hélas, tous ces blockbusters, de qualité erratique, n'ont pas toujours convaincu. Certaines suites consécutives suintent surtout la vacuité et l'inanité narrative. Ainsi, Ant-Man et la Guêpe (Peyton Reed, 2018), Spider-Man : Homecoming (Jon Watts, 2017), ou encore Captain America : Civil War (Anthony et Joe Russo, 2016) n'ont pas spécialement laissé un souvenir indélébile, loin de là. Mais peu importe. Pour Marvel, ce qui compte, c'est d'amorcer des franchises lucratives, et la firme peut toujours escompter sur le succès mirobolant de la saga Avengers, amorcée par Joss Whedon en 2012. Contre toute attente, cette production voluptuaire parvient à régénérer l'univers des super-héros en coalisant Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, La Veuve Noire et Oeil de Faucon.
Cette fois-ci, ce n'est pas seulement l'Amérique qui est menacée par des forces maléfiques et inexpugnables, mais le monde dans sa pérennité et son intégralité.
Le premier chapitre pétaradait dans tous les sens et offrait un divertissement jubilatoire. Il était donc logique qu'un second volet, Avengers : l'ère d'Ultron (Joss Whedon, 2015), soit réalisé trois ans plus tard. A contrario de son auguste devancier, Avengers : l'ère d'Ultron ne parvenait guère à rééditer les fulgurances extravagantes de son homologue. Dès ce deuxième opus, on croyait déjà la franchise atone et moribonde. Gravissime erreur ! Avec les années, Marvel s'est paré de scénaristes et de grimauds orfèvres. Marvel nous promet alors un troisième opus en apothéose.
Ce sera Avengers : Infinity War (Anthony et Joe Russo, 2018). Cette fois-ci, nos héros ne sont plus les guerroyeurs tonitruants de jadis et subissent une défaite cinglante contre un certain Thanos, un "bad guy" cupide, obséquieux, tyrannique mais finalement humain.
Le troisième chapitre se concluait alors sur une note mélancolique. Naguère triomphants, Captain America et ses acolytes devaient faire sécession et même disparaître dans la pénombre. Dans cette sénilité ostentatoire, le "capitaine américain" laissait apparaître une barbe drue, Hulk ne parvenait plus à se métamorphoser en une créature robuste et féroce pendant qu'Iron Man se rêvait en bon père de famille. L'époque a changé, Marvel aussi. Dès lors, inutile de préciser que l'on attendait le quatrième et dernier épisode, soit Avengers : Endgame (Anthony et Joe Russo, 2019), avec un certain empressement.
En l'occurrence, ce quatrième volet battra tous les records au box-office américain et à travers le monde puisqu'il parvient à dépasser les chiffres, déjà astronomiques, de Titanic (James Cameron, 1997), Avengers : Infinity War, et Star Wars VII : Le Réveil de la Force (J.J. Abrams, 2015).
Mieux, Avengers : Endgame reçoit même les plébiscites et les satisfécits unanimes d'une presse extatique. Certaines critiques évoquent carrément le meilleur film de super-héros de ces dix dernières années. Reste à savoir si le film mérite (ou non) de tels dithyrambes. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... Toujours est-il qu'Avengers : Endgame corrobore la prééminence de Marvel sur DC Comics, toujours à la recherche d'un second souffle après plusieurs fiascos et déconvenues commerciales. La distribution d'Avengers : Endgame se compose de Robert Downey Jr., Chris Evans, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Mark Ruffalo, Jeremy Renner, Don Cheadle, Paul Rudd, Brie Larson, Karen Gilan, Bradley Cooper, Josh Brolin, Zoe Saldana, Tom Holland, Chadwick Boseman, Evangeline Lilly, Tilda Swinton, Vin Diesel, Samuel L. Jackson, Gwyneth Paltrow, Jon Favreau, Robert Redford, Natalie Portman et Michael Douglas.
Attention, SPOILERS ! (1) Le Titan Thanos ayant réussi à s'approprier les six Pierres d'Infinité et à les réunir sur le Gantelet doré, il a pu réaliser son objectif de pulvériser la moitié de la population de l'Univers d'un claquement de doigts. Les quelques Avengers et Gardiens de la Galaxie ayant survécu, Captain America, Thor, Natasha Romanoff, Bruce Banner, War Machine, Nébula et Rocket, espèrent réparer le méfait de Thanos. Ils le retrouvent mais il s'avère que ce dernier a détruit les pierres et Thor le décapite. Cinq ans plus tard, alors que chacun essaie de continuer sa vie et d'oublier les nombreuses pertes dramatiques, Scott Lang, alias Ant-Man, parvient à s'échapper de la dimension subatomique où il était coincé depuis la disparition du Docteur Hank Pym et de sa femme Janet Van Dyne et de sa fille Hope Van Dyne. Lang propose aux Avengers une solution pour faire revenir à la vie tous les êtres disparus, dont leurs alliés et coéquipiers : récupérer les Pierres d'Infinité dans le passé grâce à l'univers quantique.
Pour ce faire, à l'aide des connaissances scientifiques de Bruce Banner et de Tony Stark, ils vont se scinder en plusieurs groupes pour partir chercher les gemmes dans diverses époques passées… (1) Vous l'avez donc compris. Via Avengers - Endgame, on tient pour le moment le blockbuster le plus opulent de l'histoire du noble Septième Art. De facto, ce quatrième et ultime chapitre doit atteindre son paroxysme. Le film débute là oùAvengers - Infinity War s'était terminé, à savoir sur la défaite cuisante des Avengers, incapables de réfréner les ardeurs impériales et impérieuses de Thanos. Rien ni personne ne pourra endiguer ce phénomène cosmique.
La Terre comme l'ensemble de l'univers sont condamnés à dépérir, inéluctablement... Après une première heure en forme de désenchantement, l'espoir ressurgit subrepticement en jouant de cette variable formatée par l'espace, le temps et les univers parallèles.
Mutins, Anthony et Joe Russo multiplient les clins d'oeil et les références aux précédents épisodes par l'entremise de flashbacks, une méthode qui n'est pas exempte de tout grief. Via ce théorème temporel, Avengers - Endgame joue la carte de la nostalgie, un peu trop peut-être... A tel point que cette seconde partie laisse entrevoir quelques fêlures. Là oùAvengers - Infinity War avait surpris l'ensemble des laudateurs de la franchise, Avengers - Endgame se révèle beaucoup plus conventionnel, même si ce spectacle détonne sur ces trois heures (et une minute...) de bobine.
Certes, la fantasmagorie, les élucubrations spatiales et la truculence font partie des abonnés présents et ravira des spectateurs déjà conquis. Cependant, nonobstant toutes ces matoiseries finaudes, Avengers - Endgame reste un blockbuster lambda, certes habilement fomenté par des frères Russo sagaces et clairvoyants.
Bien conscients de l'aspect rudimentaire de cette ixième aventure, les deux frangins essaiment quelques saynètes savamment troussées et n'hésitent pas à sacrifier quelques super-héros prédominants en cours de route. En l'état, difficile d'en dire davantage... Dans Avengers - Infinity War, on nous avait promis un renouvellement en forme de sénescence. Thor transparaît comme la parfaite synthèse de cette décrépitude. Le dieu du tonnerre n'est plus cette figure flamboyante de naguère. Mais, en dépit de son allure ventripotente et de ses accoutumances dipsomaniaques, le héros retrouve de sa superbe lors d'une dernière heure en apothéose.
Nos super-héros décrépits retrouvent, le temps de quelques belligérances, cette vaillance et cette opiniâtreté de jadis. Ils peuvent désormais écouler des jours paisibles, nous aussi. Désormais, la question qui nous taraude concerne le nouveau syllogisme amorcé par Marvel. Via ses nouvelles productions, d'ores et déjà annoncées, la firme potentat osera-t-elle clouer davantage ses super-héros sur le pilori de l'apathie et de la décadence ? Si Avengers - Endgame remplit doctement son office, il ne réitère aucunement - ou alors peu ou prou - les thématiques, pourtant captivantes, de son épigone.
C'est donc un léger désappointement qui transparaît lors du générique final, même si l'entreprise ravira les panégyristes de toujours. Que Marvel se rassérène, la firme absolutiste a encore de beaux jours devant elle...
Note : 12.5/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Avengers:_Endgame