Genre : death movie, shockumentary, horreur, gore, trash, extrême (interdit aux - 18 ans)
Année : 1992
Durée : 29 minutes
Synopsis : Mortuary Of The Dead n'est pas un ouvrage cinématographique classique ni habituel puisqu'il s'agit d'une vidéo qui a circulé longtemps et de façon peu scrupuleuse en VHS et sur des circuits confidentiels, pour être ensuite promulguée en tant que référence trash par l'entremise de la Toile et des réseaux sociaux. Ce susdit "film", ou plutôt court-métrage, nous entraîne dans les coursives de la morgue, et plus précisément dans un laboratoire attenant avec ses étagères, ses bocaux de verre, ses foetus humains, ainsi que divers organes précieusement conservés pour des analyses en laboratoire. Bienvenue dans les limbes infernaux de la mort ! Bienvenue dans l'univers mortifère de Mortuary of the Dead !
La critique :
Depuis les toutes premières prémisses de son existence, Cinéma Choc vous assène et vous inflige toute une pléthore de films venus de nulle part, si ce n'est des tréfonds d'un cinéma obscur et d'une diffusion encore plus nébuleuse. Bienvenue dans le cinéma underground ! Récemment encore, l'auteur Inthemoodforgore (Inthemood pour les intimes), dans sa polymathie teintée de panégyrisme, nous affligeait la chronique d'Ensuring Your Place In Hell (Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2019/03/30/37198938.html), un OFNI (objet filmique non identifié) décrit et décrié comme le monstre ectoplasmique du cinéma underground. Provenance du susdit film ? Inconnue...
Le ou les réalisateurs qui sévissent derrière cette forfaiture sur pellicule ? Là aussi, mystère... La date de tournage ?
Derechef, Ensuring Your Place In Hell reste sujet à l'énigme et évidemment à la controverse. Ce n'est un secret pour personne. La Toile et les réseaux sociaux recèlent et regorgent de longs-métrages nébuleux et nimbés par des légendes urbaines. Pour souvenance, la saga Guinea Pig se délectait elle aussi de cette mythologie fantasmagorique en jouant allègrement sur le tropisme du snuff movie. On se remémore encore de l'uppercut déchargé par Devil's Experiment (Satoru Ogura, 1985) et Flowers of Flesh and Blood (Hideshi Hino, 1985) en leur temps.
Dans le cas du dernier film susdénommé, la duperie matoise sera fructueuse et exhortera l'acteur Charlie Sheen à avertir le FBI. Résultat : l'enquête diligentée ne débouchera nulle part, si ce n'est sur un camouflet et sur cette vague impression que le film repose sur les boniments éhontés de son metteur en scène mutin.
Que soit. Depuis ses tous premiers ânonnements dans le cinéma underground, le shockumentary, le death movie et le "Mondo" se sont allègrement sustentés de cette frontière ténue entre la fiction et la réalité. Déjà, vers l'orée des années 1960, Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Max Cavalara, 1962) s'auréolait d'un montage factice en explorant les us et les coutumes de peuplades séculaires. Quinze ans plus tard, c'est au tour de Faces of Death, soit Face à la Mort (John Alan Schwartz, 1978) dans la langue de Molière, de se subvertir à la faucheuse en proposant d'analyser des accidents routiers et sportifs, les activités méphistophéliques d'une secte satanique, des autolyses, des supplices pratiqués sur des animaux, et même les coursives alambiquées de la sentence capitale.
Mais, à l'instar de Mondo Cane, toutes les séquences de Faces of Death - ou presque - sont savamment fomentées et régentées par un John Alan Schwartz madré.
Si Face à la Mort s'octroie la couronne novatrice du death movie, c'est pourtant The Act of Seeing With One's Own Eyes (Stan Brakhage, 1971) qui fait office de pionnier en la matière. Cette fois-ci, point de trucage éhonté ni d'acteurs anonymes et amateurs pour ourdir certaines hâbleries outrancières. Les morts présentées et amoncelées dans une morgue sont hélas bien réelles. Pour Stan Brakhage, pas question de réaliser un death movie indigent et visant mordicus la complaisance et la surenchère. Brutal, nihiliste et viscéral, The Act of Seeing with One's Own Eyes fait désormais référence dans le cinéma underground, même plus de quarante-cinq ans après sa sortie.
Qu'ils se nomment Traces of Death (Damon Fox, 1993), Faces of Gore (Todd Tjersland, 1999), True Gore (M. Dixon Causey, 1987), ou encore Inhumanities (Harvey Keith, 1989), tous ces death movies ont fait voeu d'allégeance et d'obédience au court-métrage de Stan Brakhage.
Quels que soient leurs intitulés, toutes ces pellicules rutilantes n'éludent pas la polémique, le scandale, la censure ni la controverse. Dans cette litanie de productions impudentes, vient également s'additionner Mortuary of The Dead, sorti en 1992. Qui se tapit derrière cette ixième prévarication sur pellicule ? Là encore, c'est le mystère qui plane et qui émane autour de cette vidéo larvée par les légendes urbaines. Longtemps condamnéà croupir dans les affres de la désuétude et du marché vidéo clandestin, Mortuary of The Dead est désormais disponible en vidéo.
Mieux, ce court-métrage de 29 minutes est même visible en intégralité sur YouTube. Mais depuis que cette vidéo circule ostentatoirement, elle a été soumise à une kyrielle de rectifications et de coupures. De facto, la vidéo proposée risque de mettre vos yeux vitreux à rude épreuve !
On ne peut donc décemment pas invoquer un "film", comme pourrait le définir l'idiome cinématographique ; mais plutôt une vidéo amateure qui s'est frayée un chemin tortueux dans le cinéma underground. En raison de sa confidentialité et surtout de ce qu'il montre, Mortuary of the Dead n'échappe pas à certaines rumeurs et galéjades de circonstance. Selon certains thuriféraires du cinéma trash et extrême, cette vidéo serait savamment ourdie et agencée par ses auteurs thaumaturgiques. Le leurre consisterait à faire croire au spectateur ingénu que deux cameramen se seraient introduits inopinément dans une morgue, et plus précisément dans son laboratoire attenant.
Déjà, première question : comment une équipe pluridisciplinaire peut-elle ouvrir si aisément ses portes, qui plus est à deux trublions affublés d'un caméscope ?
A contrario, selon certaines sources, la personne visible sur la vidéo serait un employé de la morgue. C'est donc sous la responsabilité et l'assentiment de ce dernier que Mortuary of The Dead aurait pu être tourné et réalisé. Reste à savoir si ce court-métrage mérite (ou non...) sa réputation déviante et sulfureuse. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... Attention, SPOILERS ! Mortuary Of The Dead n'est pas un ouvrage cinématographique classique ni habituel puisqu'il s'agit d'une vidéo qui a circulé longtemps et de façon peu scrupuleuse en VHS et sur des circuits confidentiels, pour être ensuite promulguée en tant que référence trash par l'entremise de la Toile et des réseaux sociaux. Ce susdit "film", ou plutôt court-métrage, nous entraîne dans les coursives de la morgue ; et plus précisément dans un laboratoire attenant avec ses étagères, ses bocaux de verre, ses foetus humains, ainsi que divers organes précieusement conservés pour des analyses plus poussées en laboratoire.
Bienvenue dans les limbes infernaux de la mort ! Bienvenue dans l'univers mortifère de Mortuary of the Dead ! Que montre concrètement ce fameux Mortuary of The Dead ? Est-il cet objet de sacralisation, voire de Saint-Graal déifié et adoubé sur la Toile ? A cette dernière question, la réponse est hélas positive... Certes, on peut toujours se montrer suspicieux, voire dubitatif sur les lithographies abominables qui s'empilent et se conglobent durant presque trente minutes de bobine. Toujours est-il que Mortuary of The Dead reste un death movie particulièrement putride, méphitique et malaisant qui s'adresse, de facto, à un public extrêmement averti.
Certes, l'employé de la morgue aurait pu aussi se dispenser de ses pitreries et de ses filouteries qu'il commet en toute impunité.
Dans cet amphithéâtre de la mort et de la dissection, ce sont des cadavres qui croupissent sur des tables chirurgicales. La plupart de ces macchabées présentent évidemment une rigidité cadavérique particulièrement prononcée. Pis, ce laboratoire mortuaire agglomère essentiellement des cadavres soumis à une mort que l'on imagine brutale et rédhibitoire. Ainsi, nous assistons incongrument à la vision de cette dépouille dont les membres inférieurs sont calcinés et tuméfiés, le bras droit partiellement amputé et la tête décapitée. Sur ces entrefaites, est-il absolument opportun de procéder à la liste exhaustive de toutes les putréfactions filmées ?
Une telle exégèse se révèle fastidieuse et, in fine, parfaitement futile. A lui seul, Mortuary of The Dead annexe tout un florilège de crânes, de divers organes et de foetus humains, visiblement victimes d'excroissances et de difformités. Ce laboratoire funéraire devient alors subrepticement cet antre de l'horreur et de l'épouvantable sous nos yeux écarquillés. Non, Mortuary of the Dead n'a pas usurpé sa réputation tumultueuse et estourbit durablement les persistances rétiniennes. En raison de son format, à savoir une vidéo dilettante, ce court-métrage ne peut être soumis à une quelconque notation circonstancielle. En filigrace, Mortuary of the Dead révèle sans fard les couloirs et les arcanes ineffables de l'ultime trépas, le tout sanglé par les anfractuosités de l'odontologie chirurgicale ; bref de quoi vous retourner copieusement l'estomac...
Note :?
Alice In Oliver