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Le Survivant - 1971 (28 mois plus tard)

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survivant 1971

Genre : science-fiction 

Année : 1971

Durée : 1h38

 

Synopsis : Dans un futur proche. La surface de la Terre a été ravagée par les guerres biologiques. Robert Neville, un ancien scientifique, est le dernier des hommes. A Los Angeles, dans sa solitude planétaire, il essaye de survivre en trouvant de la nourriture et en évitant de devenir fou. Les seuls autres êtres vivants, atteints par les épidémies, sont des sortes de mutants, sensibles à la lumière, qui rôdent la nuit dans les rues désertes. Bientôt, Robert rencontre Lisa et s'aperçoit que d'autres que lui ont survécu... 

La critique :

A l'origine, le roman de science-fiction I Am Legend, de Richard Matheson, narre les pérégrinations d'un homme esseuléà la surface de notre planète atomisée par une Troisième Guerre mondiale. L'individu en déveine, scientifique de son état, doit se colleter et se départir avec une terre stérile, amorphe, vidée de sa substance et désormais peuplée de vampires. Il était donc logique, voire inévitable que le célèbre opuscule de Richard Matheson soit adapté au cinéma via The Last Man On Earth, réalisé par la diligence d'Ubaldo Ragona et Sidney Salkow en 1964.
Au moment de sa sortie en vidéo, le long-métrage sort sous plusieurs intitulés alternatifs, entre autres Je Suis Une Légende et Le Dernier Homme sur Terre. En outre, Richard Matheson n'a jamais caché son désappointement sur cette adaptation qu'il juge atone et soporifique.

Le célèbre cacographe fustige et vilipende le choix de l'acteur principal, Vincent Price, notamment pour son stoïcisme qui ne sied guère à ce médicastre à la recherche d'un vaccin thaumaturgique et capable d'endiguer une inoculation exponentielle. A contrario, pour certains thuriféraires du cinéma de science-fiction, The Last Man On Earth (Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2015/08/22/31872784.html) reste, à ce jour, la meilleure adaptation officielle de l'éminent opuscule. Pourtant, sur la forme, le film d'Ubaldo Ragona et Sidney Salkow s'apparente à une série B impécunieuse et mollassonne. De surcroît, cette bisserie accessoire compte plus de cinq décennies au compteur et souffre désormais d'une certaine caducité. C'est probablement la raison pour laquelle les producteurs américains envisagent de financer une nouvelle version, sobrement intitulée Le Survivant, soit The Omega Man dans la langue de Shakespeare, et réalisée par Boris Sagal en 1971.

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La genèse de ce nouveau remake survient lors d'un voyage en avion effectué par Charlon Heston, encore auréolé par l'immense succès de La Planète des Singes (Franklin J. Schaffner, 1968). Le comédien, effaré, découvre le roman de Richard Matheson et souhaite incarner le personnage principal dans une adaptation cinématographique. L'acteur ignore l'existence d'une première version et n'a cure du film originel. Surtout, Charlton Heston souhaite une adaptation très différente de son illustre épigone. Le choix du comédien s'oriente vers Boris Sagal, un réalisateur spécialisé dans les séries télévisées. Le metteur en scène peut s'enhardir de posséder une filmographie aussi foisonnante qu'exhaustive. Les laudateurs de Boris Sagal n'omettront pas de stipuler des séries télévisées telles que Les Accusés (1961), Les règles du jeu (1968), Madigan (1972), Columbo (épisodes : Dites-le avec des fleurs, 1972 et Candidat au crime, 1973), L'homme de fer (1974), ou encore Mme Columbo (1979).

En soi, The Omega Man constitue presque son seul et unique passage derrière une oeuvre cinématographique. A l'instar de The Last Man On Earth, Le Survivant n'éludera pas les anathèmes ni les invectives de circonstance. Les amateurs patentés de l'opuscule originel tancent et vitupèrent une oeuvre beaucoup trop éloignée du format initial. Toujours est-il que ce concept, basé sur un homme esseulé sur notre vaste planète, va influencer et générer toute une pléthore d'épigones, entre autres un ixième remake, Je Suis Une Légende (Francis Lawrence, 2007, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2016/01/18/32625466.html) ; ainsi que plusieurs succédanés, notamment 28 Jours plus tard (Danny Boyle, 2002) et 28 Semaines plus tard (Juan Carlos Fresnadillo, 2007).

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Hormis Charlton Heston, déjà susdénommé dans cette chronique, la distribution de The Omega Man se compose d'Anthony Zerbe, Rosalind Cash, Paul Koslo, Eric Laneuville et Lincoln Kilpatrick. Attention, SPOILERS ! Dans un futur proche. La surface de la Terre a été ravagée par les guerres biologiques. Robert Neville, un ancien scientifique, est le dernier des hommes. A Los Angeles, dans sa solitude planétaire, il essaye de survivre en trouvant de la nourriture et en évitant de devenir fou. Les seuls autres êtres vivants, atteints par les épidémies, sont des sortes de mutants, sensibles à la lumière, qui rôdent la nuit dans les rues désertes. Bientôt, Robert rencontre Lisa et s'aperçoit que d'autres que lui ont survécu... Indubitablement, Le Survivant - version Boris Sagal - est un film générationnel et symptomatique d'une décennie en déliquescence, les années 1970, une décade allègrement imprimée par des bouleversement sociologiques, culturels, politiques, idéologiques et sociétaux.

Déjà, à la fin des années 1960, le film La Planète des Singes inaugurait des jours peu cléments pour son protagoniste encore humain. Le Survivant obéit - peu ou prou - à la même allégeance, impression corroborée par la sortie de Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973) deux ans plus tard, et toujours avec Charlton Heston dans le rôle principal. Manifestement, le comédien, au faîte de sa gloire, prise et affectionne ces longs-métrages contristés et eschatologiques, assez misanthropes sur la forme. A l'instar de ses glorieux affidés, Le Survivant brocarde et admoneste la folie et la barbarie des hommes, avec en filigrane une guerre bactériologique et nucléaire.
Ainsi, cette série B de science-fiction procède parfois à des réminiscences élusives pour expliquer le pourquoi du comment. 

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La guerre nucléaire a débuté en 1975. L'action du film se déroule en 1977, soit environ deux ans plus tard. Matois, Boris Sagal prend son temps pour planter un décor délabré, tuméfié et émaillé par les tribulations d'un homme devenu solitaire, taiseux et taciturne. Dans Le Survivant, il n'est point question de vampires ni de morts-vivants décrépits, mais plutôt d'êtres humains ayant subi des mutations génétiques et qui ont formé une étrange collusion, telle une secte appliquant des préceptes rigoristes. Pour ces derniers, l'Humanité s'est avilie dans l'égotisme et le consumérisme ad nauseam et ne mérite donc pas de survivre. Par sa cuistrerie et son outrecuidance, Robert Neuville préfigure cet eudémonisme que les mutants abhorrent et exècrent. Il faut donc l'éliminer pour cette apostasie et ce refus d'épouser l'impérium dicté et imposé par cette nouvelle race d'humains potentats.

Hélas, Boris Sagal tergiverse continûment et choisit de ne pas étayer davantage cette thématique, pourtant passionnante. Le metteur en scène, peu en verve derrière la caméra, se polarise alors sur d'autres survivants humains. Pour Robert Neuville, cette rencontre impromptue fait office de manne providentielle. Il est désormais possible de sauver ce qu'il reste de l'espèce humaine, à condition d'élaborer un vaccin. Heureusement, le sang du médicastre contient justement les rudiments et les linéaments de cette nouvelle panacée. Vous l'avez donc compris. Après une première demi-heure plutôt éloquente, Le Survivant s'embourbe dans d'interminables palabres. 
Heureusement, les mutants reviennent à la charge, permettant ainsi à cette série B adventice de retrouver quelques onces de luminescence. L'épilogue final, en mode martyr voire quasi sacrificiel, permet d'oblitérer substantiellement les carences de ce petit film de science-fiction sans envergure. Indiscutablement, le roman de Richard Matheson mériterait une adaptation un peu plus vétilleuse et probante. Malencontreusement, le remake de 2007, donc Je Suis Une Légende, s'aventurera lui aussi dans les ténèbres, préférant se focaliser sur le nombril d'un Will Smith présomptueux et en mode cabotinage. En l'état, Le Survivant reste une bisserie obsolescente qui ravira, paradoxalement, les aficionados des films de science-fiction des années 1970, justement pour leur même décrépitude.

Note : 10.5/20

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