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Greta - La Tortionnaire de Wrede (Dyanne Thorne, l'égérie de la "Nazisploitation")

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Genre : horreur, gore, trash, érotique, "Nazisploitation" (interdit aux - 18 ans au moment de sa sortie, interdit aux - 16 ans aujourd'hui)
Année : 1977
Durée : 1h35

Synopsis : La doctoresse Greta del Pino est directrice de Las Palomas, une institution carcérale située dans une république fasciste d'Amérique centrale. Son institution tend officiellement à corriger les déviances sexuelles de ses malades : homosexualité, nymphomanie, sadomasochisme... En réalité, ce centre sert de prison politique pour les ennemies du régime. Ainsi parmi les vrais malades, se côtoient des révolutionnaires marxistes et des criminelles de droit commun. 

 

La critique :

Après avoir abordéSS Camp 5 - L'Enfer des Femmes (Sergio Garrone, 1977, Source : ), la "Nazisploitation" effectue derechef sa résurgence sur Cinéma Choc ! Pour souvenance, ce sous-registre du cinéma bis et d'exploitation explose littéralement à la face du monde via le succès impromptu de Portier de Nuit (Liliana Cavani, 1974, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2016/08/13/34167113.html). A l'époque, la sortie de cette dramaturgie à consonance "nazillarde" estourbit durablement les persistances rétiniennes. Tout d'abord honni, vouéà l'opprobre et aux gémonies, le film de Liliana Cavani est probablement l'un des crus les plus probants de la "Nazisploitation".
En sus, Portier de Nuit se distingue, entre autres, par une mise en scène soyeuse et cérémonieuse, ainsi que par cet oaristys amoureux qui se noue (et se dénoue) entre une ancienne déportée des camps de la mort et son vil tortionnaire.

A tort, Salo ou les 120 Journées de Sodome (Pier Paolo Pasolini, 1975, Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2015/06/04/31798508.html) qui sortira un an plus tard, sera lui aussi affilié au courant de la "Nazisploitation". Seule analogie furtive, cette ultime épitaphe du metteur en scène italien repose sur ce syllogisme sadique et mortuaire ; une rhétorique morbide qui consiste à séquestrer de jeunes éphèbes (femmes et garçons) dans une demeure opulente, afin d'assouvir les fantasmagories satyriasiques d'une oligarchie tyrannique et potentat.
Qu'ils se nomment Salon Kitty (Tinto Brass, 1976), Des filles pour le bourreau (Cesare Canevari, 1977), Nathalie dans l'enfer nazi (Alain Payet, 1978), Holocauste : Armées secrètes du IIIe Reich (Luigi Batzella, 1977), Les Déportées de la Section Spéciale SS (Rino di Silvestro, 1976), Elsa Fraülein SS (Mark Stern, 1977), ou encore Hôtel du plaisir pour SS (Bruno Mattei, 1977), toutes ces productions adventices ne sont, in fine, que des palimpsestes de Portier de Nuit et de Salo ou les 120 Journées de Sodome.

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Toutes ces pellicules dénotatives et transgressives obéissent peu ou prou à la même ritournelle. Des hommes et des femmes sont manu militari écroués dans un camp de la mort germanique. Généralement, le camp de détention est régi par l'impérium d'une figure tutélaire (un homme ou une femme), à la fois lubrique, sadomasochiste et tortionnaire. L'une des figures proéminentes de ce tropisme sadique se nomme Ilsa, une femme fallacieuse, turpide et libidineuse qui s'adonne sans sourciller aux supplices et aux parties d'agapes et de priapées avec ses propres détentionnaires.
La saga se décline en plusieurs épisodes bien distincts, notamment Ilsa, la louve des SS (Don Edmonds, 1975), Ilsa, la gardienne du harem (Don Edmonds, 1976), Ilsa, la tigresse du goulag (Jean Lafleur, 1977) et Greta, la tortionnaire de Wrede (Jesùs Franco, 1977).

Aujourd'hui, c'est la section intitulée Greta, la tortionnaire de Wrede qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes éparses. Certes, cette ultime forfaiture ne concerne pas directement Ilsa, mais arbore la même actrice (Dyanne Thorne) sur son oriflamme aguicheuse et virulente. En l'espace de quelques années, la comédienne est devenue la nouvelle égérie de la "Nazisploitation". Pour l'anecdote superfétatoire, ce long-métrage est sorti sous plusieurs cryptonymes, entre autres Ilsa, Ultimes Perversions, ou encore Le Pénitencier des femmes perverses.
Derrière ce pur produit du cinéma d'exploitation, on trouve une figure prédominante du cinéma bis : Jesùs Franco. Le metteur en scène ibérique peut s'enorgueillir d'une filmographie éclectique et foisonnante, escomptant plus de 200 films !

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Les laudateurs du cinéaste n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que L'horrible Docteur Orloff (1962), Le diabolique Docteur Z (1966), Les nuits de Dracula (1970), La fille de Dracula (1972), ou encore La chute de la maison Usher (1982) parmi les longs-métrages notables et notoires. En l'occurrence, Dyanne Thorne, qui revêt derechef les oripeaux d'une directrice d'une institution carcérale, reniera le film. La comédienne médusée s'estime leurrée par le scénario, puis le tournage de Greta, la tortionnaire de Wrede.
De surcroît, cette ultime segmentation est régulièrement ostracisée et tancée par les louangeurs originels de la célèbre franchise. Via cette quatrième et dernière prévarication, Jesùs Franco souhaite s'éloigner de ses sinistres citérieurs.

Le réalisateur délaisse sciemment le gore et la véhémence pour davantage de lascivités, de salacités et de saphisme ad nauseamFormellement, Greta, la tortionnaire de Wrede s'approxime davantage à un film érotique qu'à un long-métrage extrême, trash et underground. Que soit. En raison de ses saynètes outrecuidantes et de son appétence pour les trivialités, Greta, la tortionnaire de Wrede se soldera, de prime abord, par l'ultime réprobation ; à savoir une interdiction aux moins de 18 ans. L'animadversion sera minorée à postériori.
Le film est logiquement interdit aux moins de 16 ans aujourd'hui. Hormis Dyanna Thorne, déjà susdénommé dans nos lignes, la distribution du long-métrage se compose de Tania Busselier, Lina Romay, Eric Falk, Howard Maurer, Angela Ritschard et Jesùs Franco lui-même. 

Attention, SPOILERS ! (1) La doctoresse Greta del Pino est directrice de Las Palomas une institution carcérale, dans une république fasciste d'Amérique centrale. Son institution tend officiellement à corriger les déviances sexuelles de ses malades : homosexualité, nymphomanie, sadomasochisme... En réalité, ce centre sert de prison politique pour les ennemies du régime. Ainsi parmi les vrais malades, se côtoient des révolutionnaires marxistes et des criminelles de droits communs. Un jour, le Docteur Arcos voit surgir dans son cabinet une jeune femme blessée par balle.
Dans son délire, elle parle à Arcos de Las Palomas et des tortures que la directrice fait subir aux prisonnières : électrochocs, coups de fouet, humiliations diverses, viols commis par des femmes... Quand Greta arrive dans le cabinet d'Arcos, ce dernier se voit obligé de rendre la malade aux autorités. 
 

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Quelques mois plus tard, après qu'on lui a annoncé la mort de la jeune femme, il décide de prévenir une ONG des agissements suspects de l'institut. La sœur de la jeune femme soi-disant décédée de ses blessures va obliger Arcos à la faire interner à Las Palomas pour comprendre ce qui est réellement arrivéà sa jeune sœur. Arcos lui invente un faux passé, et lui propose d'y rester un mois. À sa sortie, elle devra témoigner des atrocités de Greta. Recherchant la vérité, elle subira les pires humiliations imaginables (1). Autant l'annoncer sans ambages. Greta, la tortionnaire de Wrede ne réitère aucunement les extravagances et les fulgurations de ses illustres homologues.
Pour ceux et celles qui prisent et affectionnent la boucherie massive, merci de quitter prestement votre siège et de retourner gentiment dans vos pénates !

Jesùs Franco privilégie davantage le saphisme dans une série de bacchanales entre gardes-chiourmes et détentionnaires. Mutin, Jesùs Franco dissémine encore, çà et là, quelques saynètes caustiques et corrosives qui flagorneront peut-être encore les appréciateurs de la saga Ilsa, mais guère davantage. En revanche, le metteur en scène ne badine pas avec les viols qu'il multiplie à satiété ; ce qui explique sans doute l'ultime réprobation de rigueur. Très en verve pour l'occasion, Ilsa, transmutée ici en Greta, s'acoquine, supplicie, semonce, invective et manie le fouet, la matraque, ainsi que la sentence capitale avec toujours autant de perniciosité et de turpitude.
Côté gore, il faudra faire preuve de longanimité et attendre un bon moment avant de voir ces captives, lors d'un assaut final, se jeter sur leur bourreau pour la tortorer jusqu'aux extrémités de l'os, rien que ça ! L'épilogue, par ailleurs en apothéose, se conclut dans l'anthropophagie et les cris d'orfraie. En tant que pur produit de la "Nazisploitation", Greta, la tortionnaire de Wrede se laisse visionner avec un ennui poli. On lui préférera de loin Portier de Nuit, ainsi que les autres segmentations concernant les débauches et les délires orgiaques d'Ilsa. Bref, vous l'avez donc compris. On tient là un cru mineur de Jesùs Franco, plutôt sibyllin pour l'occasion.

 

 

Note : 10/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Greta,_la_tortionnaire


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