Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 1990
Durée : 1h26
Synopsis : (1) Duane et son monstrueux frère siamois Belial ont survécu à la chute que l'on pensait mortelle à la fin de Basket Case. Transportés à l'hôpital, ils s'en échappent et sont activement recherchés par la police et les médias, l'étrange couple ayant tué plusieurs médecins responsables de leur séparation forcée. Ils sont recueillis par Ruth et sa fille Susan dans une grande demeure transformée en havre pour une communauté de « freaks » en tout genre. Malheureusement, une journaliste zélée découvre leur cachette ; face à la menace, l'ensemble de la communauté est décidéà réagir de manière prompte et radicale... (1)
La critique :
Le cinéma underground ne coalise pas seulement le "Mondo", le death movie, le shockumentary, le "porno gore", ou encore le splatter movie. Le cinéma trash affectionne également les films d'horreur urbains, un genre impudent et virulent qui vient renâcler du côté de la plèbe. Abel Ferrara est l'un des tous premiers réalisateurs à se polariser sur cette populace en décrépitude via Driller Killer (1979). L'année suivante, c'est au tour de William Lustig de suivre les pas frénétiques, puis les forfaitures sanguinolentes d'un psychopathe, dans le bien nomméManiac (1980).
La firme Troma se centrera elle aussi sur cette caste de miséreux et de besogneux en disgrâce avec son long-métrage le plus populaire, The Toxic Avenger (Lloyd Kaufman et Michael Herz, 1984). Frank Henenlotter n'a jamais caché son engouement ni son appétence pour cette ochlocratie qui se tapit quelque part dans les ténèbres, et plus précisément dans les tréfonds d'une cité tentaculaire.
Mieux, le metteur en scène américain n'aurait jamais imaginé toiser les firmaments de la gloire via son tout premier long-métrage, Basket Case, soit Frère de Sang (1982) dans la langue de Shakespeare. Frank Henenlotter prise, sacralise et déifie le cinéma d'épouvante, une dilection qu'il n'aura de cesse de corroborer tout au long de sa filmographie rougeoyante. Les thuriféraires du cinéaste indépendant n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles qu'Elmer le remue-méninges (1988), Frankenhooker (1990), ou encore Sex Addict (2008).
Mais depuis la fin des années 2000, Frank Henenlotter semble avoir délaissé le cinéma underground et semble se focaliser davantage sur les documentaires. Preuve en est avec Herschell Gordon Lewis - The Godfather of Gore (2010) et That's Sexploitation ! (2013).
Pourtant, c'est bien le tout premier Basket Case qui reste son film le plus proverbial. Le scénario est aussi simplissime que lapidaire. Duane, un jeune homme d'une vingtaine d'années, débarque à New York avec un panier en osier qui inquiète et intrigue ses voisins. Ce panier contient son propre frère siamois, Belial, une créature monstrueuse et particulièrement revêche. Duane tente comme il peut de réfréner les ardeurs sociopathiques de son frangin. Ce dernier cherche à se venger de ses chirurgiens et médicastres qui les ont séparés à la naissance.
Le carnage peut enfin commencer... A l'origine, rien ne prédestinait cette série B (série Z...) impécunieuse à caracoler en tête de peloton lors de son exploitation en vidéo. Grisés par ce succès inopiné, les producteurs exhortent Frank Henenlotter à réaliser une trilogie.
Peu enthousiaste, le metteur en scène s'affaire à contrecoeur à l'ouvrage. Basket Case 2 - Frère de Sang 2 (1990) sortira huit ans après le premier volet et Basket Case 3 - Frère de Sang 3 (1992) sera produit dans la foulée. Formellement, Basket Case 2 - soit le film qui nous intéresse aujourd'hui - fait donc office de long-métrage de commande. Dixit les propres aveux de Frank Henenlotter, le premier épisode n'était pas conçu ni réalisé pour envisager une ou plusieurs suites consécutives. Que soit. Pour ce second opus, Frank Henenlotter dispose d'un budget beaucoup plus confortable. Paradoxalement, Basket Case 2 ne rencontrera pas les mêmes ferveurs ni le même succès populaire.
Même remarque concernant Basket Case 3. Pis, cette suite achale et désappointe les laudateurs du matériel originel.
Dans l'ensemble, les avis sont plutôt pondérés, même si certains aficionados continuent de louer les facéties et les impertinences de ce second chapitre. Reste à savoir si Basket Case 2 justifie - ou non - son visionnage. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... La distribution de ce deuxième épisode se compose de Kevin Van Hentenryck, Annie Ross, Kathryn Meissle, Heather Rattray, Jason Evers, Ted Sorel, Beverly Bonner et Matt Mitle. Contrairement à son glorieux aîné, Basket Case 2élude la profusion de gore et embarque son audimat pour une toute nouvelle histoire. Le scénario reprend donc là où les choses s'étaient arrêtées dans le premier opus.
Attention, SPOILERS ! (1) Duane et son monstrueux frère siamois Belial ont survécu à la chute que l'on pensait mortelle à la fin de Basket Case.
Transportés à l'hôpital, ils s'en échappent et sont activement recherchés par la police et les médias, l'étrange couple ayant tué plusieurs médecins responsables de leur séparation forcée. Ils sont recueillis par Ruth et sa fille Susan dans une grande demeure transformée en havre pour une communauté de « freaks » en tout genre. Malheureusement, une journaliste zélée découvre leur cachette ; face à la menace, l'ensemble de la communauté est décidéà réagir de manière prompte et radicale... (1) Indubitablement, Basket Case 2 - Frère de Sang 2 est un hommage à peine déguiséàFreaks, la monstrueuse Parade (Tod Bowning, 1931), un chef d'oeuvre sérénissime auquel il faut voeu d'obédience. Mais Basket Case 2 prête aussi allégeance à la trilogie formée par Le monstre est vivant (Larry Cohen, 1974), Les monstres sont toujours vivants (Larry Cohen, 1979) et La vengeance des monstres (Larry Cohen, 1987).
Dans Basket Case 2, c'est donc la figure décharnée du "freaks", donc du monstre humain, qui prévaut et prédomine. C'est sans doute pour cette raison que Frank Henenlotter se polarise autant sur son nouveau bestiaire et choisit d'évincer Duane et son frère Bélial. Un choix plutôt déconcertant, d'autant plus que les deux frangins sont censés constituer les deux stars proéminentes de cette suite. C'est à la fois la principale argutie de Basket Case 2, mais aussi sa principale carence. En outre, le film dérive allègrement vers la comédie sardonique et corrosive.
Les monstres réverbèrent - bon gré mal gré - nos pulsions archaïques et primitives. A ce sujet, les médias en prennent pour leur grade et Frank Henenlotter prend un malin plaisir àégratigner cette oligarchie, qu'il juge spécieuse et fallacieuse.
Pourtant, de prime abord, cette nouvelle galerie de créatures dolichocéphales se montrent plutôt courtoise et affable. Mieux, Bélial s'accointe et s'acoquine avec son pendant féminin, un oaristys amoureux qui tangente subrepticement vers une saynète de copulation pour le moins déroutante ! Au détour de leurs forfaitures et de leurs pérégrinations, Duane et Bélial comprennent qu'ils seront toujours rabroués et ostracisés de la société contemporaine pour cette curieuse filiation anatomique. Tel semble être le principal leitmotiv de Basket Case 2. Si on se surprend à encore à tressaillir via quelques séquences à la fois âpres et truculentes, Basket Case 2 - Frère de Sang 2 ne réitère jamais - ou alors peu ou prou - la verve et la luminescence de son auguste antécesseur.
Maigre consolation, Frank Henenlotter élude l'écueil du remake ou de la séquelle faisandée. Mais, le metteur en scène, visiblement peu satisfait du résultat final, optera derechef pour le gore et l'indécence via un Basket Case 3 beaucoup plus nihiliste, radical et viscéral.
Note : 10.5/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : http://www.sueursfroides.fr/critique/basket-case-2-1236