Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 1997
Durée : 1h29
Synopsis : Afin de réaliser un documentaire sur une peuplade inconnue d'Amazonie, l'anthropologue Cale et son équipe s'enfoncent dans la jungle. Ils portent secours à Paul Sarone, chasseur de serpent dont l'embarcation est en panne. Il profite de la faiblesse de Cale pour prendre le commandement de l'équipe et s'enfoncer plus avant dans la forêt, à la poursuite du plus grand des reptiles, l'anaconda, qui broie ses victimes avant de les gober tout entières.
La critique :
Retour à l'agression animale dans les colonnes éparses de Cinéma Choc. Aujourd'hui, c'est l'agression aquatique qui est à l'honneur. Que les adulateurs du blog (mais enfin, qui sont-ils ?) se rassérènent. A travers cette chronique, nous ne commettrons pas l'offense d'itérer la genèse ni l'historique de ce sous-registre du cinéma d'exploitation. Il sied tout de même de rappeler que ce genre connaît ses premières lettres de noblesse via Les Dents de la Mer (Steven Spielberg, 1975). En l'occurrence, "Spielby" (pour les intimes...) n'a jamais caché son engouement ni son effervescence pour un autre classique voluptuaire, Les Oiseaux (Alfred Hitchcock, 1963).
Mais contrairement àThe Birds, Jaws - de son titre originel - ne met en pas en exergue une menace ineffable.
Pour Steven Spielberg, le vrai requin, ce n'est pas ce poisson plantureux qui se tapit dans les tréfonds de l'océan et tortore quelques touristes infortunés de passage, mais ce sont plutôt ces édiles politiques qui sacrifient la plèbe au nom du lucre et de la saison estivale. A l'époque, Les Dents de la Mer fait office de blockbuster somptuaire et peut s'enhardir d'un budget dispendieux. Mais suite au succès pharaonique de Jaws dans les salles, l'agression aquatique s'acoquine avec les séries B impécunieuses. Dixit les propres aveux de "Spielby" lui-même, seul le film Piranhas (Joe Dante, 1978) est en mesure de faire ciller l'hégémonie rogue de Les Dents de la Mer.
Depuis, le cinéma bis peut escompter toute une pléthore de productions horrifiques - peu ou prou - analogiques.
Requins, serpents venimeux et crocodiliens affamés sont les nouvelles égéries du cinéma d'épouvante. Les thuriféraires de ce sous-registre du cinéma d'exploitation n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles que la saga Lake Placid (initiée par Steve Miner en 1999), Orca (Michael Anderson, 1977), Frankenfish (Mark A.Z. Dippé, 2004), La mort au large (Enzo G. Castellari, 1981), Peur Bleue (Renny Harlin, 1999), Open Water - En eaux profondes (Chris Kentis, 2004), The Reef (Andrew Traucki, 2011), ou encore Bait (Kimble Randall, 2012) parmi les longs-métrages notables et éventuellement notoires. Evidemment, nos amis les reptiles ne pouvaient pas échapper bien longtemps au cinéma horrifique. Là aussi, on trouve toute une litanie de pellicules désargentées.
On pourrait, entre autres, mentionner les titres suivants : Des serpents dans l'avion (David R. Ellis, 2006), Des serpents à bord (Fred Olen Ray, 2010), Snake Island (Wayne Crawford, 2012), ou encore Mega Snakes (Tibor Takacks, 2007).
Autrement dit, les bons films de serpent se comptent sur les doigts atrophiés de la main. Vient également s'additionner Anaconda, le prédateur, réalisé par la diligence de Luis Llosa en 1997. A la fois cinéaste, producteur et scénariste péruvien, Luis Llosa est un pur produit (si j'ose dire...) du cinéma bis. On lui doit notamment des films tels que Crime Zone (1988), Les aventuriers de l'Amazone (1993), Sniper (1993), ou encore L'Expert (1994). Vous l'avez donc compris. On tient là un véritable tâcheron du cinéma d'action, un vrai ! En l'occurrence, Anaconda, le prédateur reste l'oeuvre la plus proverbiale de Luis Llosa. Certes, Anaconda, le prédateur sera nominé aux Razzie Awards dans les catégories plus mauvais film, plus mauvais scénario et plus mauvais réalisateur.
Hélas ou heureusement (vous choisirez...), Anaconda, le prédateur ne remportera aucune de ces sinistres récompenses.
Paradoxalement, cette réputation calamiteuse concourt àériger la réputation du film en vidéo. Contre toute attente, Anaconda, le prédateur rapporte suffisamment de pécunes et de prébendes aux producteurs pour financer trois nouveaux chapitres. Ainsi, Anacondas - A la poursuite de l'orchidée de sang (Dwight H. Little, 2004), Anaconda 3 - L'Héritier (Don E. FauntLeRoy, 2008) et Anaconda 4 - Sur la piste du sang (Don E. FauntLeRoy, 2009) verront le jour dans la foulée. Certes, auprès des critiques spécialisées, Anaconda, le prédateur fait office de pellicule modique et aventureuse. Mais auprès des aficionados du cinéma bis, le film de Luis Llosa est davantage révéré et encensé comme l'un des meilleurs films de serpent réalisés à ce jour.
Reste à savoir si Anaconda, le prédateur justifie - ou non - qu'on s'y attarde. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film se compose de Jennifer Lopez, Ice Cube, Jon Voight, Jonathan Hyde, Eric Stoltz, Owen Wilson, Kari Wuhrer, Vincent Castellanos et Danny Trejo. Attention, SPOILERS ! Afin de réaliser un documentaire sur une peuplade inconnue d'Amazonie, l'anthropologue Cale et son équipe s'enfoncent dans la jungle. Ils portent secours à Paul Sarone, chasseur de serpent dont l'embarcation est en panne. Il profite de la faiblesse de Cale pour prendre le commandement de l'équipe et s'enfoncer plus avant dans la forêt, à la poursuite du plus grand des reptiles, l'anaconda, qui broie ses victimes avant de les gober tout entières. Autant l'annoncer sans ambages.
Ce n'est pas Anaconda, le prédateur qui fera ciller l'omnipotence de Les Dents de la Mer sur le cinéma d'horreur aquatique.
Même Piranhas de Joe Dante peut placidement dormir sur ses deux esgourdes. Non, Anaconda, le prédateur n'est pas ce cataclysme filmique tancé et vitupéré par une presse beaucoup trop acrimonieuse. Dans le même genre, on a vu largement pire. Heureusement aussi, on a vu beaucoup mieux... La principale carence d'Anaconda, le prédateur tient dans son scénario exsangue et en forme de timbre-poste. A cette principale défectuosité, on pourra également pester et tonner contre un casting de bras cassés, Jon Voight en tête. Visiblement, le comédien infortuné est à la peine.
A sa décharge, l'acteur est entouré par des figures archétypales et des comédiens tous aussi cabotins. En sus, cette série B plutôt opulente (tout du moins, pour l'époque...) pâtit d'images de synthèse falotes et obsolescentes.
Aujourd'hui, difficile de ne pas gloser ni s'esclaffer devant le design approximatif du crotale (enfin... l'anaconda...) de service ! Mais au moins, Anaconda, le prédateur se pare de paysages chatoyants et d'une belle photographie. Si on peut légitimement maronner contre une introduction un peu trop longuette et fastidieuse, Anaconda, le prédateur adopte enfin son rythme de croisière à partir de la 45e minute. Auparavant, cette pellicule surannée se contente de se polariser sur d'interminables verbiages et sur des péripéties soporatives.
Mention spéciale à Eric Stolz, déjàévincé et renvoyé dans ses pénates après avoir été mordu par une infame bestiole (un brachycère, en l'occurrence).Certes, il serait sans doute aisé de qualifier Anaconda, le prédateur de nanar avarié. Paradoxalement, ce film d'agression aquatique se situe dans la moyenne du genre. En résumé, ce n'est pas le fiasco ni la catastrophe annoncée, loin de là. Après, de làà crier au génie, il y a une marche, voire un fossé que nous n'oserons pas franchir. Allez par pure miséricorde, nous attribuerons à cette série B adventice une mention passable, ni plus ni moins.
Note : 10/20