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Le Monstre Evadé de l'Espace (Le xénomorphe venu d'une autre planète)

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Genre : science-fiction, policier, épouvante, horreur
Année : 1988
Durée : 3 heures

Synopsis : Jack Breslin est un policier qui enquête sur de violents meurtres et des victimes à qui on a arraché des organes. Il découvre que ces crimes ont été perpétrés par un extra-terrestre insectoïde appelé« xénomorphe », ayant la capacité de changer de forme, et une force physique exceptionnelle. Le monstre s'est échappé d'un vaisseau-prison. Jack Breslin fait équipe avec Ta'Ra, une belle extra-terrestre médecin-officier qui était à bord du vaisseau. Elle possède des pouvoirs surhumains, dont la télépathie et des capacités physiques hors du commun. 

La critique :

Le cinéma de science-fiction a toujours prisé et encensé l'invasion extraterrestre, qu'elle soit explicite ou insidieuse. Au tout début de sa carrière, Steven Spielberg imagine des êtres affables, amènes, pacifistes et anthropomorphes. Impression corroborée par Rencontres du Troisième Type (1977) et E.T. L'Extra-Terrestre (1982). Mais le réalisateur thaumaturgique sera marquéà tout jamais par les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Désormais, le monde entier ne scrutera plus les cieux de la même manière. Nos chers aliens ne sont plus des êtres avenants et croquignolets, mais des entités nanties d'intentions spécieuses et belliqueuses. 
Steven Spielberg adoptera un point de vue antagoniste avec La Guerre des Mondes (2005), un remake éponyme d'un vieux film de science-fiction de 1953.

Dixit les propres aveux de "Spielby" lui-même, l'auteur métronome s'est toujours passionné pour les vieux films de science-fiction des années 1950. Durant cette même décennie, l'invasion extraterrestre est corrélée avec les relents nucléaires de la Guerre Froide. Sur le fond, les aliens bellicistes préfigurent cette menace rougeoyante et communiste. Certains témoignages sont formels et dogmatiques : des OVNIS (objets volants non identifiés) ont été aperçus dans la mystérieuse zone 51. Des films tels que Le jour où la Terre s'arrêta (Robert Wise, 1951), La chose d'un autre monde (Christian Nyby, 1952), Les survivants de l'infini (Jack Arnold et Joseph M. Newman, 1955), ou encore Les envahisseurs de la planète rouge (William Cameron Menzies, 1953) sont autant de longs-métrages iniques, partiaux et propagandistes. Pourtant, toutes ces séries B subalternes vont inspirer toute une pléthore d'épigones, d'avatars et de remakes d'une qualité erratique. 

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C'est par exemple le cas de La Chose d'un autre Monde qui fera l'objet d'une nouvelle version, The Thing (John Carpenter, 1982), quelques décennies plus tard. En sus, ces productions voluptuaires relatent, bon gré mal gré, cette impression malaisante et anxiogène qui exhale de la société occidentale après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette dynamique est toujours omniprésente. Preuve en est avec Le monstre évadé de l'espace, soit Something Is Out There dans l'idiome de Shakespeare, et réalisé par les soins de Frak Lupo en 1988. L'artiste éclectique sévit essentiellement en tant que producteur et et scénariste, en particulier dans l'univers de la série télévisée.
On lui doit - entre autres - des séries telles que L'agence tous risques (1983 - 1987), Rick Hunter (1984), Riptide (1984 - 1986), La malédiction du loup-garou (1987 - 1988), Un flic dans la mafia (1987 - 1999), Duo d'enfer (1989 - 1990), ou encore Raven (1992 - 1993).

Le Monstre Evadé de l'Espace ne déroge pas à la règle puisqu'il s'agit d'une mini-série télévisée qui se subdivise en deux téléfilms de 90 minutes environ. Contre toute attente, cette mini-série remporte les vivats et les satisfécits de l'audimat. Ce dernier exulte et pousse aussi des cris d'orfraie devant le monstre hétéromorphe qui apparaît furtivement dans Something is out there. Opportunistes, Frank Lupo et ses sectateurs décideront de transmuter les deux téléfilms en une vraie série télévisée de dix épisodes. Toutefois, Frank Lupo et ses condisciples ne souhaitent pas réitérer cette commination provenant d'une autre planète. Ainsi, la série se polarisera davantage sur les pouvoirs omniscients de Ta'Ra, ainsi que sur des enquêtes fantastiques, voire nébuleuses.
Le Monstre Evadé de l'Espace a abandonné son xénomorphe pour se centrer exclusivement sur les aptitudes télépathiques de son héroïne.

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Ce choix désarçonnera le public. L'audience se délitera au fil des épisodes jusqu'à disparaître des écrans-radars, pour le plus grand désarroi des producteurs. C'est d'ailleurs ce que reconnaît Frank Lupo : "Dès les premiers épisodes, on a senti qu'on s'était trop dispersé, que le public était déçu, et attendait "le monstre de la semaine (...) alors, on est revenu en arrière afin d'identifier les éléments qui avaient plu dans la mini-série, et on a écrit les épisodes suivants dans la veine de ce que cela aurait dûêtre dès le départ. On est retourné aux fondamentaux. On a fait revenir le monstre d'origine dans un double épisode, donnéà Ta'Ra des pouvoirs supplémentaires, et remis le cap sur la science-fiction".
Hélas, cette option sera promptement évincée puisque le public ne répond plus à l'appel. Les audiences sont en berne et Le Monstre Evadé de l'Espace se retrouve sur la sellette, laissant ses deux héros principaux en déveine.

En l'occurrence, la chronique du jour portera sur les deux premiers téléfilms de 90 minutes, le reste de la série ne présentant qu'un intérêt relatif (pour être gentil...). La distribution de cette mini-série télévisée se compose de Joseph Cortese, Maryam d'Abo, George Dzundza, Gregory Sierra, Kim Delaney, John Putch, Robert Webber et Joseph Cali. Attention, SPOILERS ! Jack Breslin est un policier qui enquête sur de violents meurtres et des victimes à qui on a arraché des organes. Il découvre que ces crimes ont été perpétrés par un extra-terrestre insectoïde appelé« xénomorphe », ayant la capacité de changer de forme, et une force physique exceptionnelle.
Le monstre s'est échappé d'un vaisseau-prison. Jack Breslin fait équipe avec Ta'Ra
, une belle extra-terrestre médecin-officier qui était à bord du vaisseau. 

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Elle possède des pouvoirs surhumains, dont la télépathie et des capacités physiques hors du commun. Autant l'annoncer sans ambages. Le monstre évadé de l'espace est un curieux maelström entre Alien - Le hutième Passager et The Thing, deux références auxquelles la mini-série semble faire voeu d'obédience, tout en agrémentant d'une enquête policière. On songe même parfois àHidden (Jack Sholder, 1987) par cette capacité du xénomorphe à s'immiscer à l'intérieur du corps de ses victimes. Vous l'avez donc supputé, voire même subodoré. Le Monstre Evadé de l'Espace bouffe un peu... beaucoup... énormémentà tous les râteliers. Toutefois, n'oublions pas que nous sommes en présence d'une mini-série télévisée dans laquelle un flic (Jack Breslin) doit se coaliser avec une jolie extraterrestre pour mettre un terme aux vils desseins d'une créature polymorphe.
Le duo formé par Jack Breslin et la jolie Maryam d'Abo fonctionne plutôt bien.

Le Monstre Evadé de l'Espace joue donc la carte du buddy movie avec une certaine finauderie. A l'instar de ses augustes devanciers (donc Alien et The Thing principalement), Le Monstre Evadé de l'Espace tergiverse incessamment entre l'horreur et la science-fiction. Les deux téléfilms se suivent donc sans déplaisir. Seul bémol et pas des moindres, la créature hideuse et carnassière est trop peu présente à l'écran pour ne pas ressentir une légère pointe de désappointement. Même lors de l'affrontement final, le xénomorphe continuera de se tapir dans la pénombre.
Dommage car sous ses allures d'insecte, voire de scarabée disgracieux et anthropophage, le monstre belliqueux possédait un certain nombre d'arguties dans sa besace. Derechef, Le Monstre Evadé de l'Espace souffre de la métaphore avec les références qu'il cite, sacralise et divinise. Reste une mini-série plutôt sympathique, mais qui manque parfois de fougue et d'effervescence pour susciter réellement l'adhésion, surtout sur une durée astronomique de trois heures.

 

Note : 12/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


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