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Black Panther - 2018 (Le nouveau roi du Wakanda)

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Genre : science-fiction, action
Année : 2018
Durée : 2h15

Synopsis : Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier… 

La critique :

Depuis la sortie pour le succès pharaonique de X-Men (Bryan Singer, 2000) vers l'orée des années 2000, les super-héros n'ont de cesser de pulluler et de proliférer dans les salles de cinéma. Depuis, les firmes Marvel et DC Comics se disputent la couronne de la société la plus lucrative et la plus hégémonique, un match aisément remporté par Marvel. Parmi les productions les plus éloquentes, les thuriféraires n'omettront pas de stipuler des oeuvres telles qu'Iron Man (Jon Favreau, 2008), Watchmen, les gardiens (Zack Snyder, 2009), The Dark Knight (Christopher Nolan, 2008), Spider-Man (Sam Raimi, 2002), X-Men - Le Commencement (Matthew Vaughn, 2011), ou encore Logan (James Mangold, 2017) parmi les métrages les plus notables et éventuellement les plus notoires.
Après vingt ans de bons et loyaux services au sein de Marvel ou de DC Comics, que faut-il retenir de cette profusion de super-héros sur nos écrans ?

Réponse, pas grand-chose ou alors peu ou prou, tout du moins des pellicules analogiques qui tentent de coaliser un large public, soit de 7 à 77 ans. Mieux, nos justiciers dotés de pouvoirs faramineux (à l'exception de Batman et d'une petite poignée d'irréductibles...) ont formé des ligues pour lutter contre les forces du mal, le tout avec l'assentiment de la scène internationale et surtout de l'Oncle Sam. Le premier Avengers (Joss Whedon, 2012) a triomphé dans le monde entier et devait inéluctablement se muer en une franchise opulente et mercantiliste. Que ce soit Avengers - L'ère d'Ultron (Joss Whedon, 2015), Avengers - Infinity War (Anthony et Joe Russo, 2018), ou encore Avengers - Endgame (Anthony et Joe Russo, 2019), tous ces chapitres consécutifs corroboreront l'omnipotence de Marvel sur l'univers des super-héros. Que soit. 

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Sévèrement effarouché, DC Comics répondra de façon timorée avec le piètre Justice League (Zack Snyder, 2017), un blockbuster plantureux (pléonasme...) et condamnéà dépérir dans les affres de la désuétude. Marvel peut dormir placidement sur ses deux esgourdes. Il n'a rien à craindre - ou presque - de son plus farouche adversaire. Mais Marvel doit veiller à son édifice, désormais vacillant et menacé par une autre firme potentat, Walt Disney "himself". Après avoir racheté les droits de la saga Star Wars, la société fastueuse a pour velléité de préempter l'univers des super-héros. Dans cette série de rixes et de martialités, ce registre cinématographique a vu la gente féminine se regimber contre le (pseudo) diktat du patriarcat. Ainsi, Captain Marvel (Ryan Fleck et Anna Boden, 2019), Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017), Catwoman (Pitof, 2004) et autres Elektra (Rob Bowman, 2005) épousent les rudiments et les linéaments de la doxa féministe.

Il était donc temps de rendre allégeance à la communauté Afro-Américaine. C'est dans ce contexte qu'est produit et réaliséBlack Panther (Ryan Coogler, 2018). Mais bien avant cette production fastueuse, d'autres longs-métrages avaient déjà mis en exergue la communauté africaine. Que ce soit Blade (Stephen Norrington, 1998), Hancock (Peter Berg, 2008), ou encore l'inénarrable Meteor Man (Robert Townsend, 1993), tous ces films ont pour aspérité de vanter les prouesses et les mérites de la communauté Afro-Américaine au nom du pacifisme, du multiculturalisme et du "vivre ensemble", dont les politiques irénistes nous abreuvent à satiété depuis de nombreuses années.
Indubitablement, Black Panther s'inscrit dans ce syllogisme oecuménique. Le projet du film ne date pas d'hier et remonte à la décennie 1990.

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A l'époque, le comédien Wesley Snipes aspire à enfiler les oripeaux de la panthère noire, mais le projet est différéà moult reprises. Black Panther reste alors dans les archives de Marvel. En 2005, Wesley Snipes est toujours à la recherche d'un réalisateur idoine pour parfaire une telle adaptation. Mais, derechef, le tournage essuie un camouflet. Wesley Snipes se désiste, mais le projet Black Panther n'est pourtant pas abandonné, loin de là... La machine (si j'ose dire...) est relancée en 2015. Les producteurs requièrent alors l'omniscience de Ryan Coogler pour porter le film à l'écran. Le metteur en scène ressort tout juste du succès (surprise...) de Creed - L'Héritage de Rocky Balboa (2015).
Bonne pioche pour le cinéaste en verve ! Non seulement, Black Panther toise les firmaments du box-office américain, mais le blockbuster est unanimement encensé par les critiques et la presse spécialisée.

Mieux, aux yeux de certains laudateurs, Black Panther fait office de production iconoclaste et dénotative, surtout dans l'univers galvaudeux des super-héros. Reste à savoir si le long-métrage mérite - ou non - de tels dithyrambes. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution du film se compose de Chadwick Boseman, Lupita Nyong'o, Danai Gurira, Michael B. Jordan, Martin Freeman, Daniel Kaluuya, Letitia Wright, Martin Freeman, Winston Duke, Sterling K. Brown, Angela Bassett, Forest Whitaker, Andy Serkis et Isaac de Bankolé. Attention, SPOILERS ! (1) Après avoir participéà l'affrontement entre Iron Man et Captain America, le prince T'Challa retourne chez lui dans la nation africaine reculée et technologiquement avancée du Wakanda, pour servir son pays en tant que nouveau roi.
Cependant, le pouvoir de T'Challa va bientôt être défié par des membres de son propre pays. 

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Quand deux ennemis conspirent pour détruire le Wakanda, la Panthère noire doit s'allier à l'agent de la CIA Everett K. Ross et aux membres du Dora Milaje, les forces spéciales du Wakanda, pour éviter que le pays ne soit emporté dans un conflit mondial (1). Autant l'annoncer sans ambages. On pouvait légitimement se montrer dubitatif envers cette production grandiloquente qui affichait d'étonnantes aspérités. Sur le fond, Black Panther fait sans doute partie des longs-métrages les plus ambitieux de "l'écurie" Marvel. Indiscutablement, on n'attendait pas de telles fulgurations de la part d'une production aussi luxuriante. Stakhanoviste, Ryan Coogler privilégie le fond sur la forme, un choix qui se révèle fructueux tant Black Panther estampille à lui seul la majorité des films de super-héros actuels. Black Panther s'illustre essentiellement par les thématiques qu'il aborde avec beaucoup de finauderie et de sagacité. Certes, il est question ici d'une communauté africaine affublée d'une force de frappe prééminente.

Mais il est aussi (et surtout) question de cet impérium militaire qui pourrait tomber entre les mains et les vils desseins de forces belliqueuses et comminatoires. Or, dans Black Panther, le peuple du prince T'Challa n'a pas de telles présomptions séditieuses, si ce n'est de conserver son havre de paix. Pas question non plus d'utiliser cette technologie ni cet armement pour assouvir ses ambitions guerroyeuses à travers le monde. Mais ce choix politique a aussi ses écueils et ses corollaires. Le prince T'Challa devra composer avec le passé tumultueux de son patriarche et revêtir la couronne du nouveau roi du Wakanda ; soit autant de prérogatives qui échappent au souverain noviciat.
Qui pouvait prédire que Marvel signerait et s'enticherait d'un pur produit de Blaxploitation ? Personne ou presque... Evidemment, Black Panther s'inscrit et s'achemine vers cette doxa dominante, à la fois transie par l'universalisme, le cosmopolitisme et cette nouvelle hégémonie communautaire. Mais il faudrait faire la fine bouche pour ne pas reconnaître - ni discerner - les arguties de ce long-métrage qui transpire la dichotomie, surtout parmi une concurrence exsangue. Toutefois, le film de Ryan Coogler n'est pas exempt de tout grief. Outre
 son aura idéologique très prononcée, Black Panther pâtit d'effets spéciaux curieusement surannés, un comble pour un blockbuster de cette éminence. Pour une fois, on jubile presque d'impatience à l'idée de voir émerger un second chapitre, à condition de fermer les mirettes sur la propagande à peine dissimulée du film...

 

Note : 13.5/20

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_Panther_(film)

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