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Le Mystère Andromède (Protocole d'annihilation d'un micro-organisme)

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Genre : anticipation, science-fiction 

Année : 1971

Durée : 2h11

 

Synopsis : La population de la petite ville du Nouveau Mexique, Piedmont, est entièrement décimée suite au crash d’un mystérieux satellite. Seuls un vieillard et un nouveau-né ont tout de même survécu à l’attaque. Face à cet étrange phénomène, une équipe de scientifiques se rend sur place afin d’étudier les raisons de cette épidémie. Mais ces derniers découvrent qu’il s’agit d’un virus extraterrestre, prêt à se propager sur toute la Terre... 

 

La critique :

Le cinéma de science-fiction a toujours prisé et encensé l'invasion extraterrestre, qu'elle soit explicite ou insidieuse. Au tout début de sa carrière, Steven Spielberg imagine des êtres affables, amènes, pacifistes et anthropomorphes. Impression corroborée par Rencontres du Troisième Type (1977) et E.T. L'Extra-Terrestre (1982). Mais le réalisateur thaumaturgique sera marquéà tout jamais par les attentats terroristes du 11 septembre 2001. Désormais, le monde entier ne scrutera plus les cieux de la même manière. Nos chers aliens ne sont plus des êtres avenants et croquignolets, mais des entités nanties d'intentions spécieuses et belliqueuses. 
Steven Spielberg adoptera un point de vue antagoniste avec La Guerre des Mondes (2005), un remake éponyme d'un vieux film de science-fiction de 1953.

Dixit les propres aveux de "Spielby" lui-même, l'auteur métronome s'est toujours passionné pour les vieux films de science-fiction des années 1950. Durant cette même décennie, l'invasion extraterrestre est corrélée avec les relents nucléaires de la Guerre Froide. Sur le fond, les aliens bellicistes préfigurent cette menace rougeoyante et communiste. Certains témoignages sont formels et dogmatiques : des OVNIS (objets volants non identifiés) ont été aperçus dans la mystérieuse zone 51. Des films tels que Le jour où la Terre s'arrêta (Robert Wise, 1951), La chose d'un autre monde (Christian Nyby, 1952), Les survivants de l'infini (Jack Arnold et Joseph M. Newman, 1955), ou encore Les envahisseurs de la planète rouge (William Cameron Menzies, 1953) sont autant de longs-métrages iniques, partiaux et propagandistes. Pourtant, toutes ces séries B subalternes vont inspirer toute une pléthore d'épigones, d'avatars et de remakes d'une qualité erratique. 

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C'est par exemple le cas de La Chose d'un autre Monde qui fera l'objet d'une nouvelle version, The Thing (John Carpenter, 1982), quelques décennies plus tard. En sus, ces productions voluptuaires relatent, bon gré mal gré, cette impression malaisante et anxiogène qui exhale de la société occidentale après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et puis, il y a le cas pandémique et viral, une situation à laquelle nous sommes hélas coutumiers. Tel est le sophisme de Le Mystère Andromède, réalisé par la diligence de Robert Wise en 1971. A l'origine, le long-métrage est l'adaptation d'un opuscule, La Variété Andromède, de Michael Crichton. Par ailleurs, le célèbre cacographe vient ajouter sa plume, ainsi que son érudition, dans le scénario du film. Quant à Robert Wise, le producteur, monteur et metteur en scène américain peut s'enorgueillir d'une filmographie plutôt éloquente.

A la fois fructueux et éclectique, Robert Wise peut également s'enhardir d'avoir visité et scruté toute une pléiade de genre disparates. On lui doit - entre autres - des oeuvres telles que La malédiction des hommes-chats (1943), Le récupérateur de cadavres (1945), Né pour tuer (1947), Secrets de femmes (1950), Le Jour où la Terre s'Arrêta (déjà susmentionné dans ces lignes), Les rats du désert (1953), Hélène de Troie (1956), West Side Story (1961), La Maison du Diable (1963), La mélodie du bonheur (1965), La Canonnière du Yang-Tsé (1966), L'odyssée de Hindenburg (1975), Audrey Rose (1977), ou encore Star Trek, le film (1979).
Le Mystère Andromède fait désormais office de film culte, voire même de classique proverbial. Par ailleurs, le film fera l'objet d'un remake, La Menace Andromède (Benjamin Bratt et Daniel Dae Kim, 2008), sous la forme d'un feuilleton télévisé en deux épisodes.

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Les critiques sont unanimes et acclament le long-métrage notamment pour sa mise en scène sourcilleuse et précautionneuse. Reste à savoir si Le mystère Andromède mérite - ou non - de tels dithyrambes. Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique... La distribution du film se compose d'Arthur Hill, David Wayne, James Olson, Kate Reid, Paula Kelly, George Mitchell, Ramon Bieri, Peter Hobbs, Kermit Murdock, Richard O'Brien, Richard Bull et Eric Christmas. Attention, SPOILERS ! (1) Alors qu'ils doivent récupérer un satellite d'exploration spatiale, deux militaires constatent que le petit village de Piedmont, à proximité duquel le satellite est tombé, est jonché de cadavres.
Ils ne tardent pas eux-mêmes à succomber. Les autorités militaires, qui étaient en liaison audio constante avec les deux victimes, réagissent immédiatement et mettent la zone sous quarantaine, pendant que les plus hautes autorités de l'état sont prévenues et qu'est déclenchée l'opération "Wildfire".

"Wildfire" a été conçue pour répondre à tout risque de contamination virale ou bactérienne issue de l'espace. Les quatre têtes pensantes de l'opération "Wildfire" sont donc arrachées à leurs occupations pour se rendre sous escorte militaire dans un laboratoire secret et souterrain situé dans le désert du Nevada. Deux d'entre elles, le professeur Arthur Hill (concepteur du projet) et le fougueux docteur Mark Hall, se rendent, en combinaison hermétique, à Piedmont pour prélever des échantillons sur les cadavres et ramener le satellite qu'ils pensent être à l'origine de la contamination.
Sur place, ils découvrent que le sang des victimes s'est transformé en poudre, mais surtout ils trouvent deux survivants, un vieillard alcoolisé et un bébé hurleur... (1) 
Avant de revêtir les oripeaux de célèbre grimaud, Michael Crichton a tout d'abord exercé les prérogatives de médicastre.

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C'est sans doute pour cette raison que le scénario de Le Mystère Andromèdeépouse autant les linéaments de la science et de la médecine avec discernement et un véritable pragmatisme. Au moins, sur ce dernier point, le long-métrage de Robert Wise fait montre de déférence et respecte à la ligne (voire à la virgule près) la trame narrative de l'opuscule originel. En l'occurrence, Le Mystère Andromède s'éloigne sciemment des grands films catastrophes de son époque, très en vogue durant la décennie 1970. On ne peut pas vraiment évoquer un long-métrage inhérent à la peur de la Guerre Froide, ni d'une nouvelle métaphore sur un monde nucléaire et condamnéà subir le diktat de l'ère atomique. 
Cette fois-ci, la commination provient de l'espace et en particulier d'un univers invisible, celui des bactéries et des virus d'une taille infinitésimale.

Hélas, cette nouvelle forme de terreur provient des anfractuosités du cosmos, menaçant désormais notre vaste planète. A l'aune de la mise en scène, encore une fois d'une précision clinique et chirurgicale, on comprend mieux pourquoi le film a reçu les acclamations et les vivats de la presse spécialisée. Indiscutablement, Robert Wise est un auteur cérémonieux et polymathique qui a le souci du moindre détail. C'est probablement la raison pour laquelle la première partie de Le Mystère Andromède s'approxime autant à une sorte de protocole médical, visant l'annihilation d'un micro-organisme. Le film de Robert Wise ne cherche pas vraiment à impressionner son audimat et élude toute tentation du spectaculaire. Le long-métrage se veut à la fois pointilleux et protocolaire, avec un vrai souci de réalisme ; réitérant par ailleurs sa dilection pour le mouvement vériste. 
Dans Le Mystère Andromède, la tension est quasi permanente, voire omniprésente. Toutefois, le métrage de Robert Wise n'est pas exempt de tout grief. Le spectateur avisé devra se contenter d'un film froid, méthodique et solennel qui bannit toute forme de sarcasme et de rodomontade. De facto, difficile de s'attacher aux divers protagonistes du film, ainsi qu'à leurs tribulations disparates. Il manque tout de même une ou deux scènes jubilatoires pour susciter réellement l'adhésion. Cependant, il faudrait se montrer particulièrement rustre et vachard pour ne pas discerner les vertus et les attributs de ce film d'anticipation.

 

Note : 14.5/20

(1) Synopsis du film sur : https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/1475-mystere-andromede-le

sparklehorse2 Alice In Oliver


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