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Tigerland (Le monde est une vallée de larmes)

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Tigerland (1)

Genre : drame, guerre
Année : 2001
Durée : 1h41

Synopsis : En 1971, à Fort Polk, dans un camp d'entraînement de la Louisiane profonde, les futurs soldats s'entraînent avant leur départ au combat sur le sol vietnamien. À cet endroit, les nouvelles recrues doivent oublier leur humanité et leurs émotions pour se préparer à affronter les pires atrocités. Le deuxième classe Jim Paxton est un idéaliste qui rêve de devenir écrivain, Miter veut prouver qu'il est un homme, tandis que Wilson affiche un enthousiasme certain à l'idée de monter à l'assaut. Mais l'arrivée d'un jeune Texan se prénommant Roland Bozz va bousculer les habitudes de la Compagnie. 

La critique :

Le nom de Joel Schumacher, réalisateur, producteur et scénariste américain, rappelle de biens mauvais souvenirs aux thuriféraires du justicier de Gotham puisque le metteur en scène s'est chargé de dévoyer la saga fantastique vers d'étonnantes tortuosités à travers Batman Forever (1995) et Batman § Robin (1997). La filmographie de Joel Schumacher brille avant tout par ses versalités erratiques, culminant parfois vers des productions notoires et éventuellement notables, parfois encore vers des productions présomptueuses et harangueuses. La carrière cinématographique de Joel Schumacher débute vers l'orée des années 1980 via The Incredible Shrinking Woman (1981), une comédie fantastique qui rend évidemment hommage à L'Homme Qui Rétrécit (Jack Arnold, 1957). 
Pour le metteur en scène, il faudra faire preuve de longanimité et patienter jusque 1987 pour connaître son premier grand succès au box-office avec Génération Perdue.

A posteriori, Joel Schumacher enchaînera alors avec L'expérience interdite (1990), Chute Libre (1993), 8 millimètres (1999), Phone Game (2002), Bad Company (2002), Le fantôme de l'opéra (2004), Le Nombre 23 (2007), Blood Creek (2009) et Effraction (2011), son dernier long-métrage en date. Depuis cette ultime réalisation, peu ou prou de nouvelles de l'intéressé si ce n'est une participation à la série House of Cards (2013 - 2014). Il faut néanmoins préciser que le metteur en scène ne fait pas spécialement l'unanimité auprès des critiques et de la presse spécialisée. 
Par exemple, Le fantôme de l'opéra et Le nombre 23 sont unanimement conspués et gourmandés par des critiques pour le moins sarcastiques. Quant à Batman Forever et Batman § Robin, mieux vaut esquiver le sujet...

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Pourtant, vers l'orée des années 2000, Joel Schumacher est encore un cinéaste en état de grâce puisqu'il ressort à peine du tournage de 8MM, un thriller qui lui a permis de s'octroyer un simulacre de popularité. Mais le metteur en scène n'a jamais caché son appétence pour les films de guerre, en particulier pour la guerre du Vietnam. A lui seul, ce conflit amalgame toute une pléthore de chefs d'oeuvre et de classiques somptuaires. Au hasard, nous pourrions stipuler Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979), Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987), Voyage au bout de l'enfer (Michael Cimino, 1978), ou encore Platoon (Oliver Stone, 1987) parmi les oeuvres les plus proverbiales.
En fait, tout a été dit, glosé, pontifié et péroré sur le conflit vietnamien. On pouvait légitimement se montrer circonspect à l'aune de Tigerland.

Sur la forme, le long-métrage de Joel Schumacher s'approxime à un resucé de Full Metal Jacket, un classique auquel il fait voeu d'allégeance. A l'instar du film de Stanley Kubrick, Tigerland se polarise lui aussi sur un centre d'entraînement. Face à l'ennemi "vietcong", l'Oncle Sam est en sévère déliquescence. L'Amérique ne supportera pas la moindre défection ni insubordination face à cet antagoniste jugé inférieur. En outre, les critiques se montrent plutôt pondérées à l'égard de Tigerland. Pour certains laudateurs, on tient là un bon film de guerre, en tout cas l'un des métrages les plus éloquents de Joel Schumacher. Pour d'autres, beaucoup plus sarcastiques, Tigerland brillerait avant tout par sa vacuité et son inanité. Reste à savoir si ce drame justifie - ou non - son visionnage.
Réponse à venir dans les lignes éparses de cette chronique...

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La distribution du film se compose de Colin Farrell, Matthew Davis, Clifton Collins Jr., Tom Guiry, Shea Whigham, Russell Richardson, Nick Searcy, Afemo Omilami, James MacDonald, Keith Ewell, Matt Gerald et Stephen Fulton. Attention, SPOILERS ! En 1971, à Fort Polk, dans un camp d'entraînement de la Louisiane profonde, les futurs soldats s'entraînent avant leur départ au combat sur le sol vietnamien. À cet endroit, les nouvelles recrues doivent oublier leur humanité et leurs émotions pour se préparer à affronter les pires atrocités. Le deuxième classe Jim Paxton est un idéaliste qui rêve de devenir écrivain, Miter veut prouver qu'il est un homme, tandis que Wilson affiche un enthousiasme certain à l'idée de monter à l'assaut. Mais l'arrivée d'un jeune Texan se prénommant Roland Bozz va bousculer les habitudes de la Compagnie. A l'aune de cette exégèse, difficile de s'enthousiasmer pour Tigerland...

Et pour cause... Puisque la trame narrative réitère les scansions dramatiques de Full Metal Jacket. Là aussi, nous sommes en présence de soldats formés et sommés de se sacrifier pour la patrie américaine. Et tant pis, si la guerre est terminée (ou presque...), si le sort des Etats-Unis est déjà scellé et promis à une défaite cinglante. C'est la principale argutie de Tigerland. Même à l'agonie, l'Amérique continue de soudoyer une jeunesse chancelante. Autre dissimilitude et pas des moindres, Tigerland se montre beaucoup moins acrimonieux que Full Metal Jacket. Mutin, Joel Schumacher se centralise sur un seul et unique protagoniste, Roland Bozz, un "adulescent" en insurrection.
Certes, cet individu faraud se gausse de l'autorité militaire, ainsi que des injonctions (parfois paradoxales) de ses hiérarques.

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Pourtant, Roland Bozz est bien le meilleur soldat de sa troupe. A ce sujet, Joel Schumacher n'élude pas certains archétypes habituels. Surtout, Tigerland perd de sa verve et de sa vitalité lorsqu'il embarque dans une simulation de guerre bien réelle. Sur ces entrefaites, Roland Bozz devient presque un personnage subsidiaire et on se contrefout impérieusement du sort de Jim Paxton, le prétendu héros du film... Surtout, au fil de toutes ces pérégrinations, on se demande quel message tente d'essaimer un Joel Schumacher en cruel manque d'inspiration. "Le monde est une vallée de larmes", s'écrie un Roland Bozz dépité. Hélas, une telle homélie aurait mérité un bien meilleur étayage.
Non, Tigerland ne possède pas l'entregent ni la virulence d'un Full Metal Jacket, Platoon et autres Voyage au bout de l'Enfer. En résumé, nous sommes devant un film de guerre probe, sincère et honnête, mais qui ne parvient jamais (ou trop rarement) à transcender son sujet. Chronique succincte aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film.

 

Note : 12/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


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