1h 02mn

2012Réalisé par Bill Cate

Production : Toxic Filth Video

Toxic Filth Video est une boîte de production proposant pléthore de films, prêts à apporter de la méchancetéà votre téléviseur (Brrrrrr). Leur crédo, je cite : « Je vais faire des séries limitées d'horreur/gore /extrême /folie invisible et difficile à trouver ... PAS pour des mecs qui suce de la merde ». La dernière phrase me laisse dubitatif quant au message délivré, mais admettons cela (liberté d’expression, ouais !), il est vrai que leur catalogue s’orne de titres quelque peu nauséeux (ami de la poésie abstiens-toi, ici tu plonges dans la fange obscure de ton être, existes-tu d’ailleurs ?) Des titres phares (?) de leur catalogue : Different Night, Same Torture : Plus rien n'est sacré, tout est perdu.
Suite à l'appel des morts, un homme est attiré par l'acre de Dieu. La nuit apporte, comme beaucoup auparavant, une mélancolie sans fin, à ses pertes dans le passé, des tombes familières et un rêve sans sommeil (j’ai rien compris !)

Withering Rose Twice : De l'esprit méchant de Vick Campbell vient un conte envoûtant...

Une femme surprend son mari en train de frapper sa meilleure amie, à partir de là, c'est une spirale descendante de jalousie, de tromperies et la situation dégénère en paranormal ! Un dernier pour la route tant la jaquette est hallucinante : CFB 4 CuntFuck Corp est de retour avec le Best of CFB 1-3 avec quelques nouveaux clips exclusifs ajoutés juste pour cette version. Avouez, cette jaquette, ce chat géant, cette donzelle au côté de notre gentil félin, on achète le dvd, non ?

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Voici en action le fameux réalisateur aux commandes de son nouveau film (source Facebook) :

Synopsis :

Film expérimental, Kano Vision explore la variété des façons dont un homme tente de réprimer son homosexualité. Peu importe ce qu’il essaie ou dans quels extrêmes il se met, il ne semble pas pouvoir couper son désir d’homme. Le besoin est-il ancré dans son cerveau ? À quel point sa quête de liberté est-elle désespérée ? Est-il si désespéré qu’il envisagera de retirer littéralement son cerveau ? Un homme peut-il changer sa nature ?

La critique :

Chers amis du cinéma ultra expérimental UNDERGROUND, voici un met de choix, une sucrerie acidulée aux multiples effets secondaires ! Bref, une hyper rareté tirée à 50 exemplaires dans l’univers, la copie d'INTHEMOOD en est la dernière, chanceux donc ! Dès lors, où vous appuyez sur « Play » de votre lecteur dvd, Kano Vision s’impose comme une mosaïque d'abstractions sensorielles : La texture du film d’abord, est celle d’ un Super 8 mm dégradé. Une agression sonore assourdissante où la dissociation auditive d'un bruit statique rythmé et de grognements d’humains et d’animaux parvient à créer un certain malaise. La composition austère d'un personnage masqué, dont les bras signalent un rituel insidieux. Aucune parole ne sera proférée pendant le film.
Trip hallucinatoire aux images évocatrices, maelström d’images où des hommes se masturbent avec des viandes d’animaux, où un homme cagoulé invoque une divinité maléfique, où des images pornographiques gays parsèment le film, où deux hommes nus s’enduisent de sang d’animaux pratiquant un rituel satanique et ce, sous couvert de bruits incongrus, installant une atmosphère malaisante. Une femme au sourire inquiétant malaxera une viande tel un succube aux pouvoirs maléfiques. Des images saccadées de viandes, de phallus et parfois de croix gammées rougeoyantes fondent sur l’écran. Un homme seul (Kano) déambule dans la ville, puis est conviépar une femme noire sur un matelas posé sur une voix de chemin de fer, elle sera son châtiment ultime !

Bien que chaotique à première vue, il devient vite évident que chacun de ces éléments se confondent pour annoncer l’arrivée de l’Enfer sur Terre. On baigne en permanence dans du sang, de la chair, sous couvert d'occultisme, diablement nébuleux dans sa trame, Kano Vision, de par sa structure dantesque, est d'une certaine (mais imparfaite) efficacité retentissante de par le sentiment de crainte éprouvé par le spectateur, l’hypnotisant par une débauche d’images sacrilèges. Est-ce un rituel satanique, une incantation ? Sommes-nous dans une zone infernale qui doit permettre au mal de régner sur Terre ? "Lorsque vous sortirez de cette intermédiaire zone, de l'autre côté, vous constaterez que les réponses aux questions ne sont pas tout à fait ce que vous attendiez, mais le sont-elles jamais ?".
Kano Vision est à la fois horrible et hypnotique, surréaliste, impénétrable, le rendant assez fascinant mais vite redondant tant le réalisateur nous assène des mêmes scènes le long du film. Il en devient abscons tant aucune explication rationnelle ne nous sera livrée. Certes, Kano Vision est un métrage ésotérique, mais il aurait gagnéàêtre un court métrage. De facto, sa vision reste assez frustrante, n’est pas Kenneth Anger qui veut !

Reste une volonté de tourner un métrage inédit. En cela, Cate peut être fier de son film. Personnellement, je n’ai pas accrochéà cette imagerie gay parfois répétitive. Kano vision est un film que vous ne verrez jamais (je provoque), seules 50 copies ont été réalisées, l’underground de l’underground en somme, peu facile d’accès de par sa construction narrative, de par ses agressions sonores, Kano vision est inégal mais il permet à son réalisateur de libérer son propre message (comprenne qui pourra). En cela, nous ne pouvons qu’être clément dans sa notation. Faîtes des films avec votre mobile, caméra, pc, tout est bon pour s’exprimer. Le cinéma, c’est aussi cela, des œuvres confidentielles ou de parfaits inconnus s’échinent à créer quoique qu’il en coûte, merci à eux…

NOTE :10/20

 CLINT MATTEI

Une nouvelle fois, merci à INTHEMMOOD du prêt de cet inédit filmique.