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La Fureur du Dragon (Les secrets de la boxe chinoise)

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Genre : art martiaux 
Année : 1972
Durée : 1h38

Synopsis : Un aubergiste, propriétaire d'un restaurant chinois, est assailli par un promoteur qui veut l'obliger à vendre son établissement. En désespoir de cause, l'aubergiste demande l'aide de Tang Lung alias "Dragon".

La critique :

1972. Une date éminente dans la carrière de Bruce Lee. A l'époque, l'artiste martial ressort du tournage houleux et harassant de La Fureur de Vaincre, film dans lequel il interprète un étudiant chinois vengeant la mort de son maître. A priori, le long-métrage s'inspire d'une légende locale et donc d'un fait divers qui a longtemps marqué les esprits sur le continent asiatique.
Symbole de l'insubordination chinoise contre l'envahisseur japonais, La Fureur de Vaincre obtient un immense succès dans les salles. Bruce Lee est devenu la nouvelle icône du cinéma asiatique. Pourtant, le tournage se déroule sous les invectives et les quolibets. Bruce Lee se fâche et s'empoigne avec Lo Wei, le réalisateur du film. Pis, durant certaines séquences, le Petit Dragon se bagarre régulièrement avec différents protagonistes.

L'interprète fougueux, rogue et opiniâtre discute les choix opérés par Lo Wei et se permet même (plusieurs fois) de s'installer derrière la caméra. 
Bruce Lee dirige les opérations et se découvre des velléités de cinéaste. Toujours en 1972, il tourne dans la foulée La Fureur du Dragon. L'artiste martial cesse toute collaboration avec Lo Wei. En outre, il réalise, produit et écrit le scénario du film.
A juste titre, La Fureur du Dragon est souvent considéré comme le troisième film majeur de Bruce Lee. Il s'agit aussi du premier film asiatique tourné sur le continent européen, en particulier à Rome, la capitale de l'Italie. 
Hélas, Bruce Lee n'obtient pas de visa ni d'autorisation spéciale pour réaliser le film sur le territoire italien. L'acteur, producteur et scénariste doit donc se hâter pour réaliser les séquences du film. 

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Hormis l'artiste martial, la distribution du long-métrage réunit Nora Miao, Chuck Norris, Wei Ping-ao, Chung-Hsin Huang et Bob Wall. Le scénario de La Fureur du Dragon est à la fois basique et laconique. Il se résume en deux petites lignes. Attention, SPOILERS ! Tang Lung (Bruce Lee) débarque à Rome pour prêter main-forte à sa famille dont le restaurant est convoité par la mafia locale.
Grâce à ses aptitudes au kung fu, il parviendra à tenir tête aux nombreux assaillants envoyés contre lui... Certes, La Fureur du Dragon ne brille pas vraiment par la complexité de son script. Pourtant, le long-métrage possède de nombreuses références. Ainsi, les premières minutes du film fonctionnent comme une comédie indocile et goguenarde. Le temps de quelques séquences, Bruce Lee se transforme en acteur comique.

Faute de riz, l'acteur doit se contenter d'un repas frugal et de quelques bols de soupe. Puis enfin accueilli par une certaine Chen Ching-hua (Nora Miao), Tang Lung se retrouve dans la chambre d'une prostituée romaine. Autant le dire tout de suite. Ces dix premières minutes de bobine ne sont guère éloquentes. Puis, la tension du film s'accélère dès l'arrivée de Bruce Lee dans un restaurant menacé par un homme d'affaire et ses sbires. La Fureur du Dragon se transmute presque soudainement en western spaghetti, version Clint Eastwood. A l'instar de l'acteur américain, Bruce Lee se transforme peu à peu en guerrier vaillant et solitaire, luttant inlassablement contre un capitaliste véreux.
Mieux, l'acteur érudit des arts martiaux délivre à ses nouveaux amis les secrets de la boxe chinoise. Il expédie au tapis plusieurs voyous sous le regard ébaubi de ses comparses.

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Puis, le long-métrage change à nouveau de tonalité. Un certain Colt (Chuck Norris) est engagé pour éliminer Tang Lung. Débarquéà l'aéroport, le champion de karaté offre une démonstration éblouissante à ses détracteurs. L'Américain vient de donner la leçon à un illustre guerrier japonais. Quant à la scène finale, elle se déroule dans les dédales et les coursives (labyrinthiques) du Colisée.
Bruce Lee et Chuck Norris sont donc condamnés à ferrailler lors d'un ultime combat à mort. La Fureur du Dragon est souvent cité pour cette séquence finale, il est vrai homérique. En outre, le Colisée préfigure à la fois cette mort et cette solitude inhérentes au scénario du film. Le temps d'un match, Bruce Lee et Chuck Norris se transmuent en gladiateurs des temps modernes.
Certes, La Fureur du Dragon est un long-métrage attachant.

Hélas, le film n'est pas exempt de tout reproche. Premier bémol et pas des moindres, l'amateurisme de Bruce Lee derrière la caméra. On relève de nombreuses fautes de montage. Techniquement, l'artiste martial est loin d'être un orfèvre derrière la caméra. 
A la décharge de l'acteur-réalisateur, le tournage s'est aussi déroulé dans la précipitation. Quant au jeu des acteurs, rien de très exceptionnel non plus. En l'occurrence, c'est Bruce Lee qui porte le film sur ses larges épaules.
Enfin, les adversaires du Petit Dragon brillent surtout par leur maladresse et leur incompétence. Encore une fois, seul le combat final (encore une fois contre Chuck Norris) vaut vraiment le coup d'oeil. On tient donc là un film d'arts martiaux ingénu mais indéniablement sympathique. 
Le long-métrage s'adresse avant tout aux fans irréductibles de Bruce Lee (dont je fais partie).
D'ailleurs, le public ne s'y trompera pas. La Fureur du Dragon conquerra à nouveau le continent asiatique, dépassant même La Fureur de Vaincre. Ma note finale pourra donc paraître clémente.

Note : 13.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


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