Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 1989
Durée : 1h37
Synopsis : Curt est le fils du colonel Sinclair, un scientifique qui a dédié sa vie à un étrange projet de recherche. Jumlie est une splendide adolescente dont Curl est éperdument amoureux. Quand Julie meurt dans un accident, Curt utilise le projet de son père pour la ramener à la vie.
La critique :
Dans les années 1980, le réalisateur américain, Brian Yuzna, est devenu le véritable chantre du cinéma bis horrifique. A la fois producteur, cinéaste et scénariste, il se passionne rapidement pour l'univers d'H.P. Lovecraft et son ambiance à la fois morbide et vespérale. Plusieurs séries B (aujourd'hui) notoires ont contribuéà façonner son style si particulier, notamment Re-Animator (en tant que producteur), Aux portes de l'au-delà (toujours en tant que producteur), Society (1989), Necronomicon (1993) et Le Dentiste (1996). Vient également s'ajouter Le Retour des Morts-Vivants 3, sorti en 1989.
Cette production gore et horrifique s'inscrit dans le sillage et la tonalité de séries B confectionnées par les soins de Peter Jackson (en particulier Bad Taste) ou les frères Chiodo (Les Clowns Tueurs venus d'ailleurs).
Surtout, Le Retour des Morts-Vivants 3 sort dans un contexte peu favorable aux morts-vivants sortis d'outre-tombe. A l'époque, le genre "zombies" est en pleine décrépitude et ne fait plus recette. Pour Brian Yuzna, il s'agit donc de relancer les inimitiés. Une opiniâtreté qui va finir par payer puisque le film cartonne dans les vidéos-clubs. Le but est aussi de renouer avec l'esprit grivois et licencieux du premier chapitre, réalisé par les soins de Dan O'Bannon en 1985.
La distribution du film réunit Kent McCord, James T. Callahan, Sarah Douglas, Melinda Clarke, J. Trevor Edmond et Anthony Hickox. En outre, le scénario de Le Retour des Morts-Vivants 3 est plutôt laconique et se résume en trois petites lignes. Attention, SPOILERS !
Curt est le fils du colonel Sinclair, un scientifique qui a dédié sa vie à un étrange projet de recherche. Jumlie est une splendide adolescente dont Curl est éperdument amoureux. Quand Julie meurt dans un accident, Curt utilise le projet de son père pour la ramener à la vie. Encore une fois, le but de Brian Yuzna est de renouer avec l'esprit gore et égrillard du premier volet.
Ainsi, à l'instar de son modèle, le début du film se déroule lui aussi dans une morgue transformée en curieux laboratoire scientifique (le secteur 12). Des savants se livrent à tout un tas d'expériences sur des dépouilles humaines. L'objectif ? Redonner la vie à la mort (qui était déjà la thématique principale de Re-Animator) et même transformer les zombies en êtres doués d'intelligence.
Evidemment, suite à un malencontreux accident, les morts-vivants s'évadent du secteur 12, semant le chaos et la désolation quelque part dans les bas fonds de la ville. Sur ce dernier point, Brian Yuzna doit composer avec un budget famélique. Peu de séquences se déroulent véritablement en extérieur. Sur la forme, Le Retour des Morts-Vivants 3 s'apparente (plus ou moins) à une sorte de huis-clos dans les quartiers déshérités et au sein de la populace.
Exempte la fameuse scène où Julie se jette du haut d'un pont, la plupart des scènes sont tournées dans un espace limité, étriqué et confinéà quelques mètres carrés. Le Retour des Morts-Vivants 3, c'est aussi ce vif intérêt pour la plèbe et les déshérités sociaux. Si le film se focalise largement sur la romance amoureuse entre Curt et sa fiancée (donc Julie), le long-métrage nous invite à sonder le côté obscur de la ville.
En vérité, Le retour des Morts-Vivants 3 se détache nettement du premier chapitre réalisé par Dan O'Bannon. Fini le combat entre humains et zombies dans une morgue ! Brian Yuzna transforme sa star principale, Melinda Clarke, en véritable égérie et reine des zombies. D'ailleurs, l'affiche du film montre une jeune femme au teint livide et au corps infesté de pics et d'aiguilles.
Mordue par une créature cannibale, l'héroïne se transmue peu à peu en zombie à l'appétit pantagruélique, au grand dam de son énamouré. Dès lors, les péripéties s'enchaînent à une vitesse fulgurante. Brian Yuzna s'amuse comme un gosse derrière la caméra et s'ébaudit de ses protagonistes. Surtout, le cinéaste confère à sa morte vivante principale une aura à la fois gothique, sexuelle et comminatoire. La "Belle" arbore une tenue largement dépoitraillée.
En outre, Melinda Clarke se montre peu farouche et entreprenante. Gare toutefois à ne pas trop émoustiller ses appétences ! Dès lors, Brian Yuzna multiplie les séquences les plus truculentes et rocambolesques. Toutefois, le film n'est pas exempt de tout reproche. Rien à redire sur les maquillages, très impressionnants pour l'époque. Visiblement, l'essentiel du budget est passé dans la confection de nos chers macchabées. Brian Yuzna nous propose un véritable bestiaire de créatures protéiformes et destinées à servir les vils desseins de l'armée. En revanche, on fermera (volontairement) les yeux sur le jeu catastrophique des acteurs et sur les nombreuses répliques absconses.
Certes, à juste titre, les fans de Brian Yuzna souligneront l'aspect comique, un brin "nanar" et parodique du film. Ensuite, il faudra patienter un long moment avant d'assister à une débauche d'hémoglobine. A l'exception de ses vingt dernières minutes en apothéose, Le Retour des Morts-Vivants 3 ne parvient pas (ou trop rarement) à retrouver le panache et la folie jubilatoire du premier volet.
Mais ne soyons pas trop sévères. On tient là un vrai bon film de "genre" et une série B tout à fait recommandable.
Note : 13/20