Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 2007
Durée : 1h31
Synopsis : (1) Seule survivante d'un groupe d'explorateurs dévorés par des zombies, Sarah est retrouvée par la Tyler Corporation. Devant le refus du conseil d'administration d'admettre l'existence des morts-vivants, Sarah s'exile dans un monastère bouddhiste. Mais ses cauchemars la hantent, et lorsqu'elle apprend que la Tyler Corporation a perdu tout contact avec une colonie insulaire, elle accepte de monter une escouade de militaires pour aller voir de quoi il retourne. Sur place, tout le monde semble avoir disparu (1).
La critique :
Bruno Mattei ou cet esthète du cinéma bis. Alors qu'il commence sa carrière en tant que monteur, le spécialiste de la série Z paillarde et égrillarde passe tardivement derrière la caméra. Dans un premier temps, Bruno Mattei se spécialise essentiellement dans les productions érotiques de seconde zone. Puis dans les années 1980, les choses s'accélèrent. Le réalisateur italien se lance dans le cinéma d'exploitation. C'est dans ce contexte qu'il signe plusieurs films d'action et de science-fiction.
Ces longs-métrages sont des productions impécunieuses mais aussi des avatars de plusieurs grands films à succès. En 1980, Bruno Mattei réalise Virus Cannibale. Opportuniste, le cinéaste délivre un nanar d'une bêtise insondable, une sorte de croisement avarié entre Cannibal Holocaust (sorti la même année) et Orange Mécanique (Stanley Kubrick, 1972).
Par la suite, Bruno Mattei abandonne les zombies et les cannibales pour se concentrer sur des productions plus consensuelles. Qu'à cela ne tienne, au début des années 2000, nos chers macchabées et morts-vivants au look dégingandé sont en pleine effervescence et effectuent un retour impromptu par l'intermédiaire de la vidéo. Bruno Mattei exploite évidemment le filon avec Mondo Cannibale (ou Horror Cannibal) et Land Of Death (Horror Cannibal 2), tous les deux réalisés la même année (donc en 2003).
A nouveau, le cinéaste et producteur italien exploite de nombreux fims à succès. Predator (John McTiernan, 1987) et Aliens, le Retour (James Cameron, 1986) restent ses cibles de prédilection. C'est dans cette logique que se situe Zombie : La Création (ou Zombies : The Beginning), réalisé en 2007.
C'est aussi le tout dernier film réalisé par Bruno Mattei. Comme un symbole. Le générique final se termine sur une photographie du réalisateur italien, souvent considéré comme le digne épigone d'Ed Wood, soit le pire cinéaste de toute l'histoire du cinéma. Zombie : La Création est aussi la suite de L'Île des Morts-Vivants (sorti la même année). Pour des raisons de budget, il réunit plus ou moins le même casting. En l'occurrence, le nom des "acteurs" (vraiment un terme à guillemeter...) risque de ne pas vous évoquer grand-chose. Bref, si vous connaissez les noms d'Yvette Yzon, Alvin Anson, Paul Holme, James Gregory Paolleli et B.B. Johnson, merci de me téléphoner de toute urgence !
A l'instar de Mondo Cannibale, Zombie : la Création nous propose une relecture (pour le moins) très personnelle d'Aliens, le Retour.
Attention, SPOILERS ! (1) Seule survivante d'un groupe d'explorateurs dévorés par des zombies, Sarah est retrouvée par la Tyler Corporation. Devant le refus du conseil d'administration d'admettre l'existence des morts-vivants, Sarah s'exile dans un monastère bouddhiste. Mais ses cauchemars la hantent, et lorsqu'elle apprend que la Tyler Corporation a perdu tout contact avec une colonie insulaire, elle accepte de monter une escouade de militaires pour aller voir de quoi il retourne.
Sur place, tout le monde semble avoir disparu (1). Avec Zombie : la Création, Bruno Mattei tire sa révérence. Cet ultime nanar en guise de friandise résume parfaitement l'oeuvre truculente et pittoresque du "zeddard" italien. Premier constat : le montage catastrophique de cette série Z d'infortune.
Mise en scène digne d'un mauvais épisode (pléonasme) de la série télévisée Amour, Gloire et Beauté, acteurs confinés dans leur amateurisme, répliques grivoises et plusieurs séquences de divers documentaires sous-marins sont assénées par la caméra tremblottante de Bruno Mattei (qui sévit ici sous le pseudonyme de Vincent Dawn). La suite ? Le cinéaste italien, fidèle à son "style" (là aussi un terme à guillemeter...) licencieux et anomique, nous propose une photocopie d'Aliens, le Retour, version zombies et cannibales. Matois, le réalisateur ajoute même quelques enfants montrueux, des extraterrestres et une créature pondeuse. Les morts-vivants anthropophages sont donc les substrats d'étranges cocons en caoutchouc. On croit rêver ! Ainsi, Yvette Yzon (mais quel nom improbable !) est une sorte d'avatar d'Ellen Ripley, le charisme et le talent en moins.
Même le captaine Hicks (interprété par l'excellent Michael Biehn dans Aliens, le retour...) est ici évincé par un certain Thompson. Mutin, Bruno Mattei... Enfin Vincent Dawn nous propose plusieurs séquences de photocopiage dont il a le secret. C'est par exemple le cas lorsqu'Ellen Ripley... Pardon... lorsqu'Yvette Yzon se retrouve prisonnière dans un compartiment étroit et infesté de zombies.
Pour le reste, que dire ? Si ce n'est que Zombie : la Création brille surtout par sa vacuité et son inanité. Une sorte de néant total et de vide inextricable que le cinéaste tente de combler par l'apparition (impromptue) de bébés zombies et cannibales. Faute de budget, il faudra se contenter de poupées en plastique maladroitement activées par des techniciens avinés.
Bref, vous l'avez compris. Bruno Mattei fait du... Bruno Mattei ! Egal à lui-même et à son style inimitable, le cinéaste termine son film en apothéose. Vindicative et furibonde, la jolie Yvette Yzon extermine la reine des aliens... pardon... des zombies et des cannibales sous le regard hébété du spectateur ébaubi.
Côte :Nanar
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-zombiesthebeginning-zombie-la-creation.html