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Instinct de Survie (Certains jours, mieux vaut éviter la plage)

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Affiche-Instinct-de-survie

 

Genre : Thriller, Survival

Année : 2016

Durée : 1h27

 

L’histoire : Nancy part surfer sur une plage secrète et paradisiaque du Mexique. Le rêve se transforme en cauchemar lorsqu’elle est attaquée et blessée par un requin. Réfugiée sur un rocher, elle doit tenter d’atteindre la berge située à 200 mètres. Mais le monstre rôde toujours, bien déterminéà ne pas abandonner sa proie.   

La critique :

On ne le répètera jamais assez sur ce blog, mais Les Dents de la Mer de Steven Spielberg a été un véritable phénomène dans le domaine de l’horreur donnant naissance à un sous-genre à part entière : le film de requin. Une recette qui a rapidement montré ses limites sur les années, le « genre requin » donnant souvent naissance à des œuvres médiocres allant du très moyen au nanar. Si bien qu’à la longue, les producteurs ont fini par assumer le ridicule de leurs œuvres à travers des nanars volontaires tels que Sharknado, la série des Mega Shark ou encore Two Headed Shark Attack. Des films fauchés se torchant avec le réalisme et sombrant toujours dans le grotesque et la connerie.

Mais dans cet océan pollué, on trouvait quelques larmes d’eau pure. Des œuvres qui tentaient intelligemment de renouveler le genre. Cela commença avec Open Water de Chris Kentis en 2003 qui tenta un nouveau concept de survival avec des requins sans beaucoup de succès. Mais il ouvrait là un filon repris sept ans plus tard par un certain Andrew Traucki, auteur de Black Water, qui donna naissance àThe Reef, un survival ultra réaliste et ultra efficace mettant en scène un groupe de naufragés pourchassés par un requin blanc.

Joli coup de queue de Billard ! Car The Reef devenait le meilleur film de requin jamais vu depuis Les Dents de la Mer et même la nouvelle référence du genre. Un nouveau souffle offrant en fait un concept ultime et attrayant. Il n’était donc pas étonnant de voir des réalisateurs ambitieux se jeter sur le filon, comme ce fut le cas jadis avec celui ouvert par le film de Spielberg.

 

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Et dans les films reprenant le concept « Shark Survival », Instinct de Survie réalisé par Jaume Collet-Serra s’est imposé comme la référence de l’année 2016. Le film a en effet disposé d’une large campagne de promotion sur le net et notamment sur Youtube. Les amateurs attendaient donc ce nouveau film de pied ferme. Qu’en est-il au final du résultat ?

Attention SPOILERS !

Nancy, une jeune étudiante en médecine américaine dont la mère est décédée d’un cancer, décide de retourner sur la plage où cette dernière venait surfer. Un lieu paradisiaque et secret aux alentours de Tijuana au Mexique. Les vagues sont superbes, le soleil magnifique et les autres surfeurs sympas.

Tout va bien pour Nancy jusqu’à ce qu’elle soit attaquée par un grand requin blanc qui la blesse à la jambe. Réfugiée in extremis sur un rocher la jeune femme tente de soigner au mieux sa blessure et cherche un  moyen de regagner la berge. Mais entre elle et la plage se trouvent 200 mètres d’eau où rôde le squale bien décidéà achever sa proie, alors que la nuit tombe. Pour Nancy, c’est le début d’un long et terrifiant cauchemar.

 

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Voilà donc pour les hostilités. Comme je le mentionnais plus haut, Instinct de Survie (également connu sous le nom « The Shallows ») a bénéficié d’une grande promotion sur le net. La BA séduisante annonçait clairement un survival costaud dans la lignée de The Reef. Qu’en est-il finalement ? Et bien en toute honnêteté, le résultat est en demie teinte et Instinct de Survie, loin d’être la claque annoncée, se révèle être un film assez moyen.

Il possède pourtant des qualités et c’est d’ailleurs par là que je veux commencer. Premièrement, l’héroïne principale est suffisamment sympathique et crédible pour qu’on s’y attache. C’est d’ailleurs Blake Lively qui tient le rôle phare. Ensuite, le film est vraiment chiadé visuellement, Collet-Serra nous offrant de très belles images (c’est même parfois un peu trop tape à l’œil). Le film sait également bien gérer la mise en place qui précède le commencement dramatique du film. On ne s’éternise pas mais on prend le temps qu’il faut pour tout bien mettre en place et placer le spectateur dans le contexte avant de le happer. Quand l’intrigue du film est véritablement lancée, le réalisateur sait tenir le spectateur jusqu’à la fin, trouvant assez d’idées pour nous faire vibrer. Le tout est assez bien rythmé.

Mais venons-en à la grande star du film, à savoir le requin. Qu’en est-il ?

 

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Contrairement àThe Reef qui avait, avec brio, combiné les images d’un vrai requin avec celles des acteurs, le squale d’Instinct de Survie est conçu uniquement en CGI. Ce qui n’est pas forcément bon signe d’habitude. Et pourtant, il faut reconnaître que le résultat est vraiment bluffant, car le monstre de service est très bien foutu. Incontestablement c’est du très beau travail, et c’est sans doute le plus beau requin numérique que je n’ai jamais vu dans un film. Et quel animal ! Un grand blanc mesurant entre 6 et 7 mètres de long. Clairement on y croirait !

Le film est également assez généreux. On aura du sang de la chique et du molard. Des morts violentes, des bancs de méduses très venimeuses, une mer qui va se déchaîner sur la fin dans un  contexte apocalyptique. Bref on en a tout de même pour notre argent.

Les éléments sont également bien exploités et je pense notamment à la bouée, ou à ce cadavre de baleine déversant de l’huile.

 

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Je noterai également un élément sympa, que certains verront peut-être comme un défaut : l’histoire de ce goéland blessé coincé lui aussi sur le rocher et qui se lie un peu à notre héroïne. C’est plutôt bien amené, car à aucun moment, le réalisateur n’en fait trop et ça reste purement secondaire dans l’intrigue principale, évitant toute surenchère émotionnelle.  

Au vu de ces qualités, Instinct de Survie semble remplir le quota. Cela dit, le film a malheureusement ses défauts.   

On notera d’abord que tous les personnages sont très stéréotypés et parfois même assez clichés. De ce fait, on s’attachera moins aux protagonistes secondaires et à leur sort.

Le film délivre également la marchandise, mais de manière peu réfléchie. Par exemple, les trois morts humaines du film se cumulent sur une durée de quelques minutes successives, alors qu’il aurait sans doute mieux valu les répartir au mieux sur la durée de l’heure et demie pour ponctuer le tout.

On notera également l’histoire de la mort de la mère sous exploitée et surtout complètement inutile et malvenue dans le film, tombant souvent comme un cheveu sur la soupe.

 

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Ensuite, on pourra également noter un changement de direction du film en termes de réalisme au niveau du requin. Je m’explique : la première apparition du squale, le montrant attaquer Nancy en surf, est vraiment très crédible et réaliste (notamment par rapport aux vidéos d’attaques qu’on possède), et en ce sens, le film semble marcher sur les traces de The Reefégalement hyper réaliste. Mais bien vite, le film commence à surenchérir et le requin, si crédible qu’il soit dans on  aspect visuel et son animation, ne l’est plus dans son comportement monstrueux.
Il ne s’agit pas là de me joindre à l’éternelle rengaine, toujours alimentée par la sortie de ce genre de film, qui nous rappelle que le requin n’est pas un mangeur d’homme assoiffé de sang dans la réalité. Cela dit, là oùThe Reef misait sur un réalisme total en mettant en scène un squale très crédible, n’attaquant pas systématiquement et ayant un comportement totalement imprévisible, Instinct de Survie finit par montrer un pur monstre hollywoodien qui se jette sur le premier pied mis dans l’eau. Son agressivité semble même surpasser celle du requin des Dents de La Mer. Je pense notamment aux scènes finales avec la bouée ou aux attaques successives, le requin n’est ici plus tellement un prédateur dangereux qu’une machine à tuer démoniaque et calculatrice. Or ce n’est pas vraiment ce qu’on s’attend à voir dans un survival de ce type, dont le principal argument est le réalisme.                     

Et cela s’applique en fait au dernier quart d’heure du film qui perd le ton initié par The Reef pour aller dans un ton plus proche de celui de Peur Bleue (j’exagère à peine). Le final part un peu trop en délire sans tomber pour autant dans le ridicule.

Le film semble alors se perdre en cour de route et ne plus assumer son concept initial.

 

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Mais le plus gros défaut reste évidemment un certain air de « déjà vu ». Il se produit plus ou moins ce qu’on pouvait légitimement redouter. Tout comme le concept lancé par Les Dents de La Mer s’est rapidement épuisé, celui initié par The Reef n’a pas tenu plus longtemps. Clairement, il paraît difficile de renouveler la recette du « Shark Survival », et malgré des efforts de la part du réalisateur : rien de neuf à l’horizon d’Instinct de Survie. Le concept reste exactement le même.     

Le film était donc plus ou moins condamné. Il en résultera légitimement une certaine déception à laquelle on pouvait s’attendre.  

Après, le tout reste largement regardable. Et même s’il est loin, très loin de transcender le genre, Instinct de Survie fait probablement partie des 5 meilleurs films de requins qu’il m’ait été donné de voir, ce qui n’est cependant pas très significatif au vu de la concurrence désastreuse dans ce registre.

Instinct de Survie se révèle donc être un film sympa mais qui n’apporte rien de neuf à un genre déjà bien usé.   

 

Note :10,5/20

 

vince Vince

 


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