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Les Monstres de l'Espace (Les hommes-singes du métro)

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Genre : horreur, fantastique, épouvante
Année : 1968
Durée : 1h37

Synopsis : Un vaisseau spatial d'origine martienne est découvert dans le métro londonien. Le professeur Quatermass mène l'enquête

La critique :

Hammer Film Productions ou un nom qui rime avec plusieurs grands classiques de l'épouvante, notamment Le Chien des Baskerville (Terence Fisher, 1959), La Nuit du Loup-Garou (Terence Fisher, 1961), Le cauchemar de Dracula (Terence Fisher, 1958), Frankenstein S'est Echappé (Terence Fisher, 1957) ou encore Le baiser du Vampire (Don Sharp, 1963).
Autant de films notoires qui ont contribuéà la popularité de la firme. L'âge d'or de la Hammer débute vers le milieu des années 1950, avec le cycle Bernard Quatermass, un physicien de fiction créé par l'écrivain Nigel Kneale. Le Monstre, réalisé par Val Guest en 1955, marque donc l'apogée de la Hammer dans le cinéma horrifique. Il s'agit également du tout premier chapitre de la trilogie.

Deux ans plus tard (donc en 1957), Val Guest réitère avec La Marque. Pendant plusieurs années, le personnage de Nigel Kneale sera délaissé par la Hammer au profit de créatures machiavéliques et à l'aura comminatoire (notamment Dracula, la momie ou encore le loup-garou). Puis en 1967, alors que la firme commence sérieusement à se déliter (que ce soit d'un point de vue qualitatif et financier), Roy Ward Baker décide de boucler la triogie Bernard Quatermass, avec Les Monstres de l'espace (Quatermass and the Pit, de son titre original).
La sortie de ce troisième et dernier opus doit relancer la Hammer vers les sommets de la gloire. Mais les aventures du célèbre physicien ne passionnent plus le grand public.

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Le film sort donc (plus ou moins) dans l'indifférence générale. Les productions de la Hammer ne font plus recette. Quant à Roy Ward Baker, la carrière du cinéaste débute dans les années 1930. Le réalisateur est formé par un certain Alfred Hitchcock, notamment dans Une Femme disparaît (1938). Après un détour par la télévision, via plusieurs épisodes de séries télévisées (Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Amicalement Vôtre et Le Saint entre autres), Roy Ward Baker se spécialise dans le registre de l'épouvante.
Avec Terence Fisher, il devient l'un des réalisateurs fétiches de la Hammer, notamment avec The Vampires Lovers (1970), Les Cicatrices de Dracula (toujours en 1970) ou encore Dr. Jeckyll et Sister Hyde (1971). En outre, Les Monstres de l'Espace reste (probablement) son film le plus notoire.

La distribution de ce troisième chapitre réunit James Donald, Andrew Keir, Barbara Shelley, Julian Glover, Duncan Lamont et Bryan Marshall. Attention, SPOILERS ! (1) Lors de travaux de prolongation de la ligne « Hobbs Lane » du métro londonien, les ouvriers font la découverte d'ossements fossiles emprisonnés dans la glaise ; les squelettes sont ceux d'humanoïdes de petite taille et au crâne développé. Par la suite, on découvre également un engin de grandes dimensions, fait d'un matériau extrêmement résistant et qui ne semble pas être du métal.
L'armée pense qu'il s'agit d'un missile et fait évacuer la station de métro qui est devenue le centre de toutes les curiosités. Le professeur Quatermass, physicien réputé, est appeléà la rescousse pour étudier la question (1). 

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Certes, Bernard Quatermass reste une figure à la fois fictive et iconique en Grande Bretagne. Hélas, ce personnage issu de la littérature demeure (plus ou moins) anonyme au-delà de ses frontières britishEnsuite, à la fin des années 1960, la Hammer traverse une longue période anomique. La firme doit changer de registre et abandonner les ambiances d'outre-tombe.
C'est sûrement pour cette raison que Les Monstres de l'Espace doit renouer avec une épouvante beaucoup plus contemporaine. Le but de ce troisième film est de délaisser les sépulcres et les crucifix au profit d'un climat délétère et même eschatologique, marqué (entre autres) par des temps funestes et de fin du monde. Ainsi, la première partie du film ressemble à une longue exorde spéléologique et scientifique.

Des ossements sont découverts et prélevés sur un chantier. La presse s'empare immédiatement de l'affaire. Ces anciens vestiges d'une lointaine civilisation dateraient de plusieurs millions d'années. Les médias parlent même d'hommes-singes retrouvés dans les bas-fonds du métro. Dubitatif, le professeur Quatermass mène l'enquête. Ces ossements ne semblent pas provenir d'une ancienne civlisation primitive mais seraient les relents, voire les émanations d'insectes, ces derniers provenant de la planète martienne. Hélas, nos chères bestioles appliquent une logique partiale et darwinienne.
Seuls les plus forts survivent. L'espèce humaine est donc menacée d'extinction et même d'annihilation. Pis, ces insectes aux intentions bellicistes exercent une aura hypnotique et comminatoire sur plusieurs individus humains. Si le scénario de Quatermass and the Pit est souvent captivant, il souffre à contrario d'un budget famélique. Mutin, Roy Ward Baker opte pour une menace indicible et invisible.
Les rares apparitions de nos chers insectes à l'écran ne provoqueront (au mieux) qu'un rictus imbécile. On évitera donc de ratiociner sur les effets spéciaux obsolètes du film. Toutefois, par son ambiance crépusculaire et apocalyptique, Les Monstres de l'Espace préfigurent déjà l'avénement de figures démoniaques, notamment L'Exorciste (William Friedkin, 1973). On tient donc là le ou l'un des derniers grands crus de la Hammer.

Note : 14.5/20

 

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Monstres_de_l%27espace


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