Genre : horreur (interdit aux - 16 ans)
Année : 1996
Durée : 1h32
Synopsis : C'est par un soleil radieux que commence la journée d'anniversaire de mariage du docteur Alan Feinstone, dentiste renommé de Beverly Hills, et de sa superbe femme Brooke. Alors qu'il s'apprête à rejoindre son cabinet, il surprend Brooke avec le jardinier. Choqué, il est pris d'hallucinations répugnantes. De retour à son cabinet, cette vision le poursuit et se transforme en pulsion meurtrière... Torture et sadisme à leur paroxysme.
La critique :
Grand admirateur de l'écrivain américain H.P. Lovecraft, Brian Yuzna s'est peu à peu imposé comme le véritable spécialiste de la série B horrifique. A la fois producteur, réalisateur et scénariste, Brian Yuzna participe à plusieurs longs-métrages notoires, notamment Re-Animator (1985) auprès de Stuart Gordon, Aux Portes de l'Au-Delà en 1986 (toujours en collaboration avec Stuart Gordon), Society (1989), Le Retour des Morts-Vivants 3 (1993) ou encore Necronomicon (1993), pour ne citer que ces exemples. Toutes ces séries B gore et horrifiques vont asseoir sa notoriété dans le cinéma bis.
Vient également s'ajouter Le Dentiste, sorti en 1996. Contre toute attente, cette modeste pellicule impécunieuse s'impose dans différents festivals et remporte plusieurs récompenses, entre autres, le prix des meilleurs effets spéciaux pour Anthony C. Ferrante et le Grand Prix du Jury, lors du Festival du film fantastique de Suède.
Si le long-métrage ne bénéficie pas d'une sortie dans les salles de cinéma, il rencontre néanmoins un certain succès en vidéo. Le film bénéficie également de la présence de Stuart Gordon parmi les scénaristes. En outre, on se demande comment un script aussi laconique a pu réunir autant de cacographes (trois au total) derrière leur plume affûtée. La distribution du film réunit Corbin Bernsen, Ken Foree, Linda Hoffman et Michael Stadvec. Attention, SPOILERS !
C'est par un soleil radieux que commence la journée d'anniversaire de mariage du docteur Alan Feinstone, dentiste renommé de Beverly Hills, et de sa superbe femme Brooke. Alors qu'il s'apprête à rejoindre son cabinet, il surprend Brooke avec le jardinier. Choqué, il est pris d'hallucinations répugnantes.
De retour à son cabinet, cette vision le poursuit et se transforme en pulsion meurtrière... Torture et sadisme à leur paroxysme. Vous l'avez donc compris. Le scénario n'est pas forcément le gros point fort du film. Pourtant, Brian Yuzna complexifie son récit en se focalisant sur la psyché malade de son illustre chirurgien, le docteur Alan Feinstone. Certes, dans un premier temps, le long-métrage se résume à une banale histoire de vengeance. Ou lorsqu'un dentiste surprend sa femme en plein ébat sexuel avec le jardinier...
Dès lors, Alan Feinstone sombre peu à peu dans une folie inextinguible. Tout d'abord, cela commence par quelques séances de roulette et de bistouri qui dérapent sur la carie dentaire d'une cliente. Le comportement psychopatique de Feinstone commence sérieusement à inquiéter ses collègues, ses patients et même sa secrétaire.
De surcroît, le chirurgien est victimes d'hallucinations visuelles et morbides. La plupart de ces images cauchemardesques sont reliées à ce souci précautionneux pour l'hygiène. De facto, gare à ne pas émoustiller le Docteur Feinstone et à bien vous brosser les dents trois fois par jour, au risque de provoquer les furibonderies du dentiste. Parallèlement à cette histoire de chirurgien maniaque du bistouri et du scalpel, Brian Yuzna propose une critique au vitriol de la bourgeoisie américaine, engluée dans son petit confort. Hélas, le cinéaste élude prestemment cette thématique pourtant passionnante.
Brian Yuzna préfère se centrer sur la psyché en déliquescence de son médecin acariâtre. Sur ce dernier point, un gros effort a été déployé au niveau des effets spéciaux et des maquillages.
Ainsi, la caméra de Brian Yuzna nous invite à scruter l'intérieur de l'orifice buccal. Chaque coup de bistouri est savamment filmé en gros plan. Cet habile procédé anxiogène permet de canaliser la douleur ressentie par les patients du Docteur Feinstone. De surcroît, Le Dentiste peut également s'appuyer sur plusieurs séquences gore peu ragoûtantes. Toutefois, Brian Yuzna évite tout débordement sanguinaire. En l'occurrence, l'interdiction aux moins de 16 ans est amplement justifiée.
En outre, l'intérêt du long-métrage repose essentiellement sur l'excellente performance de Corbin Bernsen, absolument hallucinant et terrifiant dans le rôle de ce dentiste dégénéré. Indubitablement, l'interprète porte le film à lui tout seul sur ses larges épaules. Pour le reste, Le Dentiste n'est pas exempt de tout reproche. Premier constat, les personnages secondaires ne présentent aucun intérêt.
Ensuite, le concept du film montre rapidement ses limites après 45 petites minutes de bobine. En vérité, le scénario repose essentiellement sur la folie sous-jacente de Feinstone qui va monter crescendo jusque l'inexorable. Hélas, Le Dentiste reste assez pauvre et timoré dans ses thématiques. Par exemple, dommage que Brian Yuzna n'ait pas renforcé cette sexualité voire cette impuissance inhérente et symbolisée par le bistouri rougeoyant du chirurgien.
Bref, Le Dentiste se suit avec un ennui poli et devrait logiquement ravir les amateurs du cinéma bis.
Note : 11.5/20