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La Planète Fantôme (Bienvenue dans le cinéma Z !)

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Genre : science-fiction
Année : 1961
Durée : 1h22

Synopsis : Dans un futur proche, en mars 1980, une base lunaire reçoit un appel de détresse du vaisseau Pégase III, parti en exploration spatial, avant que celui-ci ne disparaisse des écrans de contrôle. Le capitaine Chapman est alors envoyé en mission de reconnaissance dans un vaisseau qui ne tarde pas à s'écraser sur un astéroïde. Indemne, le capitaine est recueilli par les étranges habitants de Reton, une planète fantôme

La critique :

Certes, le nom de William Marshall ne doit pas évoquer grand-chose. Et pourtant, le cinéaste américain a démarré sa carrière cinématographique en tant qu'acteur dès les années 1940. L'interprète se distingue essentiellement dans des seconds rôles et dans des productions impécunieuses, notamment La Foire aux Illusions (Walter Lang, 1945), Meurtre au Music-Hall (John English, 1946) et Les Impures (Pierre Chevalier, 1955). Ce n'est qu'en 1951 que William Mashall passe derrière la caméra avec Hello God, puis rempile la même année avec La Taverne de la Nouvelle-Orléans.
Autant le dire tout de suite, que ce soit en tant qu'acteur ou cinéaste, William Marshall n'a pas spécialement laissé une empreinte indélébile dans l'histoire du Septième Art.

Puis, entre le début des années 1950 et les prémisses des années 1960, la science-fiction triomphe dans les salles obscures. Des productions telles que Planète Interdite (Fred M. Wilcow, 1956), Le Jour où la Terre s'Arrêta (Robert Wise, 1951) et La Guerre des Mondes (Byron Haskin, 1953) préfigurent des temps funestes et de guerre froide, symbolisés par l'arrivée d'extraterrestres aux intentions bellicistes. Opportuniste, William Marshall compte bien profiter de cette nouvelle vague.
Il réalise alors La Planète Fantôme en 1961. Hélas, le cinéaste n'est pas Robert Wise ni Fred Wilcox. En outre, William Marshall joue plutôt dans la petite cour du cinéma Z, celui d'Ed Wood (Plan 9 From Outer Space en 1959) et de Fred Tucker (Robot Monster en 1953).

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A l'origine, La Planète Fantôme est l'adaptation d'un roman éponyme de Fred Gebhardt. La distribution du film ne réunit pas vraiment des acteurs très populaires, à moins que vous connaissiez les noms de Dean Fredericks, Coleen Gray, Francis X. Bushman, Richard Weber et Al Jarvis. Seul le nom de Richard Kiel, futur "homme requin" dans la saga James Bond et encore méconnu à l'époque, fait figure d'exception. Toutefois, l'acteur en déveine doit se satisfaire d'une brêve apparition.
En outre, le scénario de La Planète Fantôme brille surtout par son inanité et sa vacuité. Attention, SPOILERS ! Dans un futur proche, en mars 1980, une base lunaire reçoit un appel de détresse du vaisseau Pégase III, parti en exploration spatial, avant que celui-ci ne disparaisse des écrans de contrôle.

Le capitaine Chapman est alors envoyé en mission de reconnaissance dans un vaisseau qui ne tarde pas à s'écraser sur un astéroïde. Indemne, le capitaine est recueilli par les étranges habitants de Reton, une planète fantôme. Premier constat, William Marshall n'a pas à rougir de la comparaison avec Ed Wood, le parangon du cinéma Z. A l'instar de son modèle, William Marshall se distingue lui aussi par son incompétence. Certes, par certains aspects de son histoire, La Planète Fantôme n'est pas sans rappeler Planète Interdite. Hélas, et vous vous en doutez, la comparaison s'arrête bien là.
A l'instar de son illustre devancier, le scénario nous propose un voyage à travers l'espace intersidéral. Nanti d'un budget impécunieux, William Marshall élude volontairement les images cosmiques, préférant se focaliser sur le quotidien et surtout sur l'intérieur (très rudimentaire) d'une navette spatiale.

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A son bord, le capitaine Chapman est chargé de repérer un vaisseau, Pégase III, qui a disparu des radars depuis belle lurette. Puis, après tout un tas de péripéties mollassonnes et surtout une pluie de météorites, l'astronaute échoue sur un astre en déshérence ou presque. Réduit à l'état d'animalcule, Chapman est alors recueilli par une civilisation extraterrestre. Pas de panique !
Faute de moyens (comme toujours...), les aliens ne sont pas des petits hommes verts mais au contraire des êtres anthropomorphiques. Sur place, Chapman est condamnéà gloser et à pérorer longuement sur sa situation. Très vite, il s'acoquine et s'énamoure avec plusieurs jeunes femmes (des "Rétoniennes" !). A contrario, ce succès populaire est bientôt contrarié par la jalousie excessive d'un autre alien un peu trop téméraire.

Les animosités se conclueront sur un combat apathique entre Chapman et son détracteur, les deux hommes se donnant la leçon à coup de bâton ! On croit rêver... Pour le reste, le spectateur devra seulement se contenter de décors rudimentaires, l'essentiel du film se déroulant dans la grotte du coin... toujours pour une question d'économie. Qu'à cela ne tienne. Bien conscient de la cancrerie de sa pellicule, William Marshall nous sort un extraterrestre moisi de sa tanière, ce dernier étant nanti de yeux globuleux et d'un crâne dolichocéphale. Certes, La Planète Fantôme pourra éventuellement susciter quelques rictus imbéciles, à condition de ne pas s'alanguir de sommeil durant la courte durée de cette bisserie sans le sou. Les autres tonneront et pesteront, à raison, contre une production fauchée, hypocrite et mal interprétée (mention spéciale à Dean Fredericks, plus monolithique que jamais).
Bref, en quelques mots : un vrai gros nanar !

Côte :Nanar

sparklehorse2 Alice In Oliver


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