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Atroz ("98 % des meurtres perpétrés au Mexique ne sont pas résolus")

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Genre : Trash, found footage, extrême (interdit aux - 18 ans)
Année : 2012/2015

Durée : 1h22

Synopsis : (1) Au Mexique, deux hommes sont arrêtés pour avoir provoqué un accident de voiture. Mais lorsque l'inspecteur de police en charge de l'affaire fouille leur véhicule, il trouve une caméra. En visionnant celle-ci, il va découvrir les exploits morbides des deux hommes qu'il vient d'arrêter. L'enfer ne fait que commencer ! (1) 

La critique :

Il faut se rendre sur le site IMDb pour trouver quelques informations élusives sur le réalisateur Lex Ortega. Visiblement, le cinéaste se soucie de la décrépitude de son pays, le Mexique, victime à la fois d'une ciminalité grandissante, d'actes odieux et barbares, de kidnappings incessants, de la prostitution et d'un contexte de déflation économique. Ainsi, en 2014, il signe son deuxième long-métrage, Mexico Barbaro, inconnu au bataillon, tout du moins en dehors de ses frontières mexicaines.
Toutefois, ce nouvel essai semble suivre le même chemin qu'Atroz, soit le tout premier film d'Alex Ortega. Un premier long-métrage et déjà toute une série d'anathèmes, de quolibets et de polémiques sur la Toile, surtout auprès des amateurs du cinéma extrême.

Ces derniers l'ont déjà affublé du titre du film le plus barbare et violent de ces dernières années. Une gloriole qu'Atroz partage avec d'autres pellicules gore, licencieuses et condescendantes. Par certains menus détails, le long-métrage d'Alex Ortega n'est pas sans rappeler A Serbian Film (Srdjan Spasojevic, 2010), à la seule différence qu'Atroz ne traite pas vraiment (du tout...) de la pornographie et de son exploitation fallacieuse dans les pays de l'Europe de l'Est.
Pour la petite anecdote, Atroz a été réalisé en 2012. Mais en raison de caractère extrême et brutal, le film n'est disponible (visible...) que depuis 2015. De facto, inutile de mentionner la distribution du long-métrage, à moins que vous connaissiez les noms de David Aboussafy, Laurette Flores, Aleyda Gallardo, Dana Karvelas, Patricia Leih et Orlando Moguel ; mais j'en doute.

 

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Ainsi, Atroz s'ouvre sur la phrase suivante : "98 % des meurtres perpétrés au Mexique ne sont pas résolus". Dès lors, le film s'apparente à un documentaire proposant une plongée en immersion dans un pays fantôme, anomique et en pleine paupérisation. Pour Alex Ortega, c'est l'occasion de suivre les pérégrinations de la police mexicaine. Deux hommes sont arrêtés après un accident de voiture.
Leur véhicule vient d'écraser une jeune femme dont la cervelle vient d'exploser sur le sol. Un fait relativement banal pour la police. Puis, Atroz prend la forme d'un found footage lorsque les policiers découvrent une caméra dans l'automobile. A travers plusieurs vidéos, ils vont visionner toute une série d'exploits morbides, barbares, nécrophiliques, scatologiques, de viols et de meurtres sanguinaires.

A travers les crimes abominables de ces deux psychopathes, Alex Ortega pointe et fustige l'état de décrépitude d'une nation qui s'est peu à peu fourvoyée dans la criminalité, la prostitution et la violence. Les réseaux sociaux ne sont que des moyens alternatifs pour filmer et faire part de ses exploits mortifères. A l'origine, Atroz est l'adaptation ou plutôt la suite logique d'un court-métrage, déjà réalisé par les soins du cinéaste. D'une durée approximative d'une heure et vingt minutes, Atroz cherche clairement à marteler et désarçonner les esprits sur la putréfaction d'un pays.
La méthode se veut radicale et brute de décoffrage. A l'instar de A Serbian Film (déjà précité), Atroz divisera nécessairement l'opinion.

 

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D'un côté, les amateurs de sensations fortes et extrêmes risquent très certainement d'édifier et d'adouber une pellicule "couillue" qui marque durablement les persistances rétiniennes. En outre, Alex Ortega ne fait pas dans la dentelle. Au programme des tristes réjouissances : une jeune femme rudoyée, brutalisée et ensanglantée qui gît dans ses propres flatulences, ou encore un jeune homme accusé de pédérastie et violé par son propre patriarche...
Sa vengeance sera sanglante et toute aussi répugnante. De l'autre, les contempteurs pesteront et clabauderont, probablement à raison, contre un long-métrage souvent complaisant, versant parfois inutilement dans la surenchère. Par exemple, peut-on réellement tancer et vilipender la dégénérescence d'une nation à travers les exactions de deux dégénérés sociopathiques ?
Telle est la question qui se pose en filigrane, surtout après la révélation finale, elle aussi brutale. Mais force est de constater que le monde décrit par Alex Ortega est cruel. Pour les âmes sensibles, merci de quitter leur siège et d'aller faire un petit tour... En l'état, le réalisateur mexicain se montre résolument impartial. Face à une criminalité de plus en plus pernicieuse, les policiers ont recours eux-mêmes à des méthodes de plus en plus expéditives, n'hésitant pas à molester et à torturer les accusés. 

Note :?


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 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : http://www.sueursfroides.fr/critique/atroz-3262


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