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Perseveration (Je ne vous salue pas Marie..)

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Genre : Horreur, gore, trash (interdit aux -18 ans)

Année : 2013

Durée : 1h14

 

Synopsis :

Trois chapitres sur la vision du réalisateur de la religion et l'influence qu'elle a sur l'esprit humain. Il mettrait en image des personnes absorbées par la religion, ce qui influencerait leur vie au point que celle-ci soit synonyme de carnage et de sang.

 

La critique :

Aujourd'hui m'est venu l'idée de chroniquer un film aux antipodes de ce que j'ai l'habitude de chroniquer. Il y a des films ultraviolents comme ça qui ont le don d'impliquer une sorte de fascination et de curiosité vous donnant malgré tout envie de les visionner. C'est justement le cas de ce Perseveration, premier film extrême chroniqué par mes soins, réalisé par un petit détraqué du nom d'Adam Sotelo, dont il s'agit du premier film. L'histoire autour de ce film est pour le moins assez impressionnante vu que, primo, ce film aurait apparemment reçu une interdiction aux moins de 21 ans.
Chose que je n'ai jamais vue dans ma vie concernant un film (même les roughies n'ont pas reçu une telle interdiction). Secundo, le réalisateur se serait attiré l'hostilité des spectateurs vu la longue attente autour de la sortie du film en raison en raison de frais de port trop élevés à son goût. Tertio, c'est la déclaration du réalisateur qui a attisé l'attention de tous les fans de cinéma trash à savoir : "Mon principal objectif pour ce film est d’atteindre un aspect théâtral et de donner quelque chose de nouveau pour les fans d’horreur. Je repousse les limites de la censure du cinéma et je teste votre volonté ainsi que vos propres mœurs à regarder un film extrême. Non seulement nous allons nous battre pour les films d’horreur, mais aussi pour les films interdits partout dans le monde … Ne laissez pas les gens décider de CE QUI EST ART OU PAS."

Une déclaration à peine prétentieuse d'un réalisateur pensant déjà avoir réalisé l'une des pires atrocités vue dans le monde du cinéma. La chose assez amusante est que Perseveration est chroniqué par mes soins, moi qui ai une endurance assez faible concernant les films vraiment extrêmes, ce qui veut dire beaucoup de choses sur la réputation fondée ou infondée du film. En outre, le film aurait une forte dimension anti-religieuse en mettant en scène sa propre vision de la religion et l'influence qu'elle aurait sur l'esprit humain. Mettant en scène des personnages absorbés par leur religion, il semble penser qu'elle influençerait leurs vies au point que celles-ci soient synonymes de carnage et de sang.
Inutile de mentionner le fait qu'une critique d'un domaine pareil est évidemment à double tranchant et qu'en s'embarquant dans une exagération outrancière, le film peut vite sombrer dans la caricature. Face à un tel buzz, Sotelo se devait de nous offrir de la qualité et un film tenant toutes ses promesses. Est-ce le cas ? Non ou du moins, opinion assez partagée.

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ATTENTION SPOILER : Le film est divisé en 3 chapitres bien délimités et racontant l'évolution d'un jeune garçon amenéà se transformer en psychopathe. Dans le premier chapitre, on assiste comme démarrage à une scène de césarienne peu râgoutante et surtout réaliste avec en bonus des cadavres de femmes baignant dans leur sang et de bébés morts nés, le tout suivi par le long viol d'une femme dans une forêt. Le violeur poussera le vice à transporter un bébé prématuré encore vivant dans un sac plastique pour le confier à un prêtre, à n'en pas douter, très sain d'esprit.
Six ans plus tard, on assiste au calvaire du bébé prématuré devenu un jeune garçon enfermé dans une cage et battu, humilié et violé par ce prêtre très religieux à n'en pas douter. A côté, il aimera plonger dans un délire nécrophile avec une tête décomposée pour satisfaire ses plaisirs très sains à n'en pas douter. La fin du chapitre verra le jeune garçon s'évader de sa cage et tuer son bourreau à coups de marteaux.

Le deuxième chapitre verra ce jeune garçon, devenu adulte et ayant suivi le chemin de son bourreau, sombrer dans la psychopathie. Celui-ci se fabriquera un masque que l'on pourrait deviner être à base de peau humaine. A côté, il se masturbera sur le cadavre d'une femme décapitée. Le crâne ayant une forte connotation christique vu qu'il est considéré comme un trophée, une relique plus précisément. Enfin, le troisième et dernier chapitre suit les pérégrinations de 2 femmes enlevées et séquestrées par notre psychopathe de service subissant chacune des sévices différents.
Ainsi, la première se verra offrir un rendez vous chez notre ami, improvisé dentiste, vu qu'il aura plaisir à lui enlever quelques dents. La seconde aura beaucoup moins de chance car elle sera enchaînée et battue à mort par une batte recouverte de fils barbelés. La première femme, toujours vivante, reprenant ses esprits, verra le calvaire de son amie agonisant et décidera de s'enfuir. Malheureusement pour elle, elle se fera repérer par le psychopathe mais les rapports s'inverseront vu qu'elle aura l'ascendant sur le tueur en le frappant pour le séquestrer par la suite. 

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Pour terminer, elle versera de l'essence dans la propriété pour ensuite mettre le feu. La fin s'achevant de manière prévisible avec le tueur toujours vivant qui, on suppose, tue la femme mais le générique de fin arrivera juste avant ce passage. Voilà fin des hostilités. Bref, comme vous pouvez le voir, on a là, à première vue, un film qui ne fait pas dans la dentelle mais qu'on se le dise, cette réputation de film soit-disant interdit aux moins de 21 ans est d'un ridicule. Ensuite, concernant sa déclaration, si repousser les limites de la censure inclut le fait de montrer des bébés morts nés et les sévices d'un jeune enfant, alors Perseveration n'est certainement pas le premier film à oser mettre ça en image car à côté, l'ultraviolence de ce genre a déjàété exploité bien avant dans des dizaines et dizaines de films.
Dans tous les cas, comprenez bien que, si ce film peut effectivement être considéré comme l'un des films les plus violents sortis ces dernières années, il ne peut déjà pas occuper la première place car Channel 309 et Pain Gate : Scrum sont déjà passés par là et sans doute pas qu'eux. Le problème est que Perseveration n'assure pas la claque qu'on attendait d'un film pareil (la preuve, c'est moi qui le chronique) et ça décrédibilise les propos du réalisateur passant plus pour un vieux con pédant que comme un réalisateur sérieux.

Comment expliquer cela alors que le résumé du film montre, à première vue, une oeuvre imbuvable ? C'est bien simple, Perseveration s'éternise beaucoup dans son histoire et on a, à de très nombreuses reprises, des passages à vide et ennuyants atténuant un peu le choc qu'aurait pu produire cette pellicule sur le spectateur. Pour poursuivre, le fait de suggérer certaines séquences est assez surprenant pour un film se revendiquant être extrême et repoussant les limites de la censure. Je pense notamment au passage de l'arrachement du rectum à la pince caché et ne montrant qu'une énorme projection de sang sans oublier la séquence nécrophile davantage suggérée.
Dans un film interdit aux moins de 18 ans, la suggestion de pareilles séquences, même si elles sont affreuses, est étrange sans oublier de mentionner que toute scène de pornographie est forcément aux abonnés absents.

Le problème est aussi amplifié par des scènes de violence très mal mises en scène. Difficile de prendre au sérieux un film ultra-violent quand un coup sur 2 est donné dans le vide lors de la séquence de l'humiliation de l'enfant qui aurait vraiment pu être choquante si elle avait été plus réaliste. Pareille remarque pour les coups de batte broyant la colonne vertébrale de la pauvre malheureuse. Ca fait tiquer de voir ça et ces scènes perdent en crédibilité et Dieu sait qu'elles auraient pu réellement choquer (ne soyons pas trop sévères car les séquences de violence et de mauvais traitements sur l'enfant dérangent). Pour autant, les effets spéciaux sont assez admirables pour un film de ce genre avec un rendu impressionnant du sang et des bébés morts nés que l'on jurerait être des vrais.
L'arrachage de dents est lui aussi crédible mais c'est vraiment lors des passages à tabac que le réalisateur s'emmêle les pinceaux. 

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Le point qui relève le plus l'intérêt du film est surtout son réel travail esthétique. L'image est belle, les cadrages et plans aussi, sans oublier la musique aux tonalités mortuaires conférant au film une ambiance étrange, poisseuse et pas mal glauque quand on sait que le budget n'était pas spécialement fourni. Qu'on se le dise, Sotelo a su se démarquer et a su travailler l'architecture de son récit et c'est tout à son honneur. Un film à la fois extrême et esthétique, c'est assez rare pour être souligné. Néanmoins, si la retenue observée dans la violence n'est pas trop problématique, la critique sur la religion fait que Perseveration se casse complètement la gueule dans ses dénonciations et pousse le film àêtre une caricature de lui-même. On a tout au long du film cette impression que Sotelo crache aveuglément sur la religion sans aucun recul et la voit comme la pire abomination engendrée par l'humanité.
Aucune subtilité n'est de mise dans sa critique où le prêtre est vu comme un immonde pédophile et où chaque croyant est vu comme un être sanguinaire. La critique aurait été plus logique si elle ciblait la face extrême de la religion comme on a pu l'observer au Moyen-âge lors de l'Inquisition sauf qu'il n'y a rien de tout cela.

Sotelo en fait des tonnes pour pas grand chose et se sert de son film comme catharsis à ses propres problèmes personnels, du moins c'est ce que l'on peut ressentir. Par exemple, quel est l'intérêt de cette scène d'éjaculation sur un chapelet ? Pour avoir lu la Bible il y a des années et discuté avec des chrétiens, Sotelo semble oublier que la foi chrétienne originelle est profondément humaniste et que ceux suivant cet enseignement ne sont pas des bêtes enragées rendues idiotes et psychopathiques. La nuance n'est pas de mise et tous les chrétiens semblent tous être mis dans le même panier.
On est à des kilomètres de l'intelligence et de la subtilité du film Les Diables, qui ciblait le détournement du christianisme pour tuer les hérétiques et imposer une dictature religieuse, ainsi que l'aliénation que la religion pouvait avoir sur certaines personnes. Le ridicule est indirectement affiché comme fer de lance pour une critique de la religion qui n'est somme toute qu'un prétexte vain pour une accumulation de scènes gores n'étant pas spécialement si abominables que l'on pouvait penser.

On pourra, par contre, souligner le titre du film assez intelligent car la persévération est la répétition incontrôlable d'une réponse particulière, en l'occurrence la prière dans le cas de la religion et qui est scandée à chaque apparition d'une voix-off, contrastant avec les rares dialogues et cris sans la moindre consistance des personnages. Inutile de mentionner le nom des acteurs qui sont tous inconnus et le resteront. En conclusion, Perseveration est un film en demi-teinte car le potentiel était là mais a été mal exploité. Démarrant dans une atmosphère étrange et particulièrement malsaine, le film, quasi muet, sombrera vite dans le torture porn générique dans sa dernière partie.
On a du mal à prendre au sérieux cette oeuvre crachant aveuglément sur la religion et dont la réputation sur la violence affichée est plutôt surfaite quand on voit une retenue observée dans les coups, en plus d'une suggestion incompréhensible de certaines séquences (au risque de me répéter davantage). Bref, un film, certes impeccable esthétiquement et avec des idées, mais faussement intelligent. Beau dans la forme et ridicule dans le fond. Perseveration mérite la juste moitié, c'est déjà pas si mal que ça.

 

Note :10/20

 

orange-mecanique Taratata


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