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New World (Un seul deviendra le boss)

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Genre : Thriller, policier (interdit aux - 12 ans)

Année : 2013

Durée : 2h10

 

Synopsis :

Suite au décès du patron de Gold Moon, le plus important syndicat du crime en Corée du Sud, une bataille de succession fait rage entre Jung Chung, le numéro 2 au sein de l’organisation, et Lee Joong-gu, le numéro 3. Afin de surveiller et de contrôler cette transition, la police met en place l’opération “New World” et fait appel pour cela à Lee Ja-sung, un officier infiltré depuis de nombreuses années dans le syndicat. Mais alors, à la police ou à l’organisation criminelle, à qui Lee Ja-sung doit-il finalement sa loyauté ?

 

La critique :

Aujourd'hui, plongeons un peu dans le cinéma coréen, réputé depuis plusieurs années pour abriter le renouveau du cinéma en succédant à un cinéma américain de plus en plus à bout de souffle. Ainsi, au fur et à mesure du temps, la Corée s'est définitivement imposée comme un pays de choix à tous les amateurs, en particulier de thrillers policiers ou horrifiques très souvent ultraviolents et sans concession. Parmi les films notables qui ont contribuéà cette réputation, Park Chan-Wook est un réalisateur de choix vu qu'il est le père du film culte Old Boy.
L'air de rien, ce film servira de catalyseur pour la sortie de prochains films toujours dans cet esprit d'enquête et de mystères s'évaporant petit à petit durant le visionnage. Les trames d'une durée plus longue que la normale (généralement plus de 2h) contribuent elles aussi à apporter une certaine profondeur et complexitéà un scénario bien plus travaillé que ce que l'on est habitué avec le cinéma occidental actuel.

Parmi ces films, on retrouve New World réalisé en 2013 de l'esprit de Park Hoon-Jung, un réalisateur qui n'était pas spécialement reconnu à l'époque. Il sera à l'origine de films tels que Addicted, The Showdown et Swordbrothers qui ne marqueront malheureusement pas le monde du cinéma coréen. En revanche, on le retrouvera en scénariste d'un classique du cinéma coréen à savoir I Saw The Devil (ou J'ai rencontré le Diable en français). Mais 2013 résonnera comme un tournant de situation inattendu avec la sortie de ce film applaudi tant par les critiques cinéma que par les spectateurs.
Il remportera le Focus Asia Award au festival du film international de Catalogne ainsi que 3 nominations dans divers festivals comme meilleur scénario et meilleur réalisateur. Il est assez amusant que, outre une nomination pour The Unjust en tant que meilleur scénariste, Park Hoon-Jung ne cumulera les récompenses que pour New World faisant aujourd'hui partie des grands classiques du thriller policier coréen. Maintenant passons à la critique.

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ATTENTION SPOILERS : Suite au décès du patron de Gold Moon, entreprise très importante détenue au main des triades, dans un accident suspect, une guerre interne de clans fait rage au sein de l'entreprise pour savoir qui succédera à la tête de Gold Moon. Deux hommes, Jung Chung et Lee Jong-gu, se disputent férocement la place. Afin de surveiller cette succession et éviter tout incident notoire, une vaste opération policière, nom de code "New World", est mise en place.
Lee Ja-Sung, policier infiltré depuis près de 10 ans au sein du syndicat, est désigné comme candidat idéal. Néanmoins, les objectifs voulus par ses supérieurs hiérarchiques mettent Lee Ja-Sung devant un cas de conscience. 
Vous avez bien compris, New World nous emmène dans l'univers du syndicat du crime, très prolifique dans les pays nippons (Japon, Chine, Taïwan... et la Corée du Sud n'y échappe pas non plus) avec toutes ses structures bien spécifiques et surtout très organisées et très hiérarchisées.

L'entreprise étant divisée en de nombreuses filiales bien spécifiques, nous évoluons véritablement dans 3 triades unies en une seule super-entité avec ses conflits d'intérêt qui ne seront mis en pleine lumière qu'après la mort du boss. On peut déjà observer un point positif dans le fait de créer un univers en apparence intègre alors que l'immoralité règne en maître. La plongée dans le syndicat du crime nous montre des yakuzas dévoués à leur chef, obéissant au doigt et à l'oeil à chacun des ordres donnés sans se poser de questions tels des moutons de Panurge.
Ils seront régulièrement tancés avec de petites claques humiliantes sans non plus montrer de quelconques signes de rébellion ou de protestation. De fait, plus les yakuzas sont élevés dans la hiérarchie et plus le respect et la réputation dont ils font l'objet sont grandis. Si les actes qu'ils commettent sont peu orthodoxes, ils jouissent d'un respect mutuel entre eux même si l'abus de pouvoir entre chefs, définitivement les moins éthiques, sont monnaie courante. 

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Quelque part, cette entreprise n'est que le pur reflet de la société. Plus un individu a du pouvoir et plus sa morale vacille et tend à conserver voire augmenter davantage son pouvoir quitte à faire preuve de bassesses morales et l'annihilation de toute éthique. Qu'on se le dise, Park Hoon-Jung crée un univers crédible où chaque mécanisme est bien huilé. Il ne fait aucun doute qu'il a dû effectuer un travail colossal tant dans la recherche que dans la réalisation. Justement parlons-en de la réalisation toujours menée tambour battant, certes en général posée, et avec peu de séquences d'actions pures, mais captivante. New World ne tourne jamais à vide et ne perd pas son sujet malgré les 130 minutes qu'il possède et dont le risque était de s'éterniser. Non, le scénario est pensé, réfléchi, travaillé et complexe sans toutefois nécessiter une attention trop importante pour bien cerner toutes les facettes.
Ce n'est pas pour autant qu'il faut s'endormir devant et naviguer sur Facebook en même temps au risque de perdre facilement le fil conducteur.

C'est ça qui est bien avec les coréens et qui manque actuellement aux américains et même chez nous, ils pondent un scénario complet et travaillé où il y a eu un réel effort sur l'intrigue. Si celle-ci n'est pas sujette aux rebondissements inattendus et mystères, elle captive tout de même et c'est un point qu'il faut souligner. Un point aussi à souligner est qu'il ne faut pas s'attendre à la présence de sentiments niais, d'espoirs vains et de happy-end comme le cinéma occidental sait si bien le faire pour plaire au plus grand nombre. Ne vous attendez pas à voir tous ceux que vous aimez survivre et ceux que vous n'aimez pas mourir, ne vous attendez pas non plus à de ridicules moments larmoyants pour chaque personnage sympathique au bord de la mort. L'atmosphère est froide et sombre et c'est ce qui apporte davantage de crédibilité au récit. 

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Pour autant, si New World n'est absolument pas une succession d'action pure, il sait être efficace durant les moments plus énergétiques et ne lésine pas sur la violence. Certes, elle n'est pas excessivement brutale et gore au point de passer à l'interdiction aux moins de 16 ans, mais elle remplit très largement son contrat pour obtenir l'interdiction aux moins de 12 ans. Le sang fuse lors des tirs d'armes et le recours aux couteaux. De même, les combats à armes blanches comme dans la séquence du parking souterrain apportent leur lot de brutalité. Cette présence de séquences violentes permet d'ajouter un peu de piment et de réveiller l'intérêt des spectateurs sujets à vite perdre l'attraction envers le scénario.
C'est un point qui pourrait être sujet à critique dans cette réalisation posée mais quiconque n'est pas drogué aux blockbusters à 200 à l'heure saura suivre sans trop de problème le rythme. Peut-on dans ce cas vraiment parler de critique ? Je me tâte fortement.

Si les décors ne fascinent pas plus que ça, la caméra filme bien les dialogues et l'action. A ce niveau, la manière de filmer est assez académique. On pourra par contre pester sur le manque évident de charisme de l'acteur principal, incarné par Lee Jung-jae, qui a du mal à entrer dans son personnage, c'est un point qui ternit le tableau. Les autres acteurs dont le grand Choi Min-Sik, Jung-min Hwang et Park Sun-Woong se montreront bien plus convaincants. En conclusion, il est évident que New World n'a pas usurpé sa réputation de grand classique du thriller coréen, oùPark Joon-Hung nous livre un récit froid et sans répit d'un univers criminel bien rôdé et bien construit.
Si l'on pourra titiller un peu devant certains points, ils sont bien minimes comparé aux multiples qualités d'un scénario pour le moins passionnant, s'offrant en prime, une vraie fin aux antipodes de la gentillesse des thriller occidentaux dans cet état d'esprit. Recommandable en tout point pour sa trame, on aurait tort de passer à côté de ce long-métrage prouvant une fois de plus que la Corée du Sud est le maître actuel du thriller policier.

 

Note :15/20

 

orange-mecanique Taratata

 

 


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