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Pulp Fiction ("J'abattrai alors le bras d'une terrible colère")

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Genre : Policier, thriller (interdit aux -12 ans)

Année : 1994

Durée : 2h34

 

Synopsis :

L'odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Hollywood à travers trois histoires qui s'entremêlent.

 

La critique :

On ne présente plus Quentin Tarantino, l'un des plus célèbres réalisateurs contemporains à tel point que la très grande majorité du grand public le connaît lui, ainsi que sa filmographie où chaque film est attendu au tournant et suscite l'attention de tout un chacun. Aussi adulé par certains que détesté par d'autres, Tarantino est l'archétype même du réalisateur qui suscite la polémique, certains lui reprochant d'être un plagieur et d'autres d'être un grand styliste de la violence. Mais encore, la plupart, dont moi, se rejoindront sur le fait que l'âge d'or de son cinéma est définitivement du passé, bien que ses films récents sont loin d'être mauvais. Que soit, l'heure est venue de présenter ce qui est probablement son film le plus célèbre, voire même l'aboutissement de son talent, j'ai nomméPulp Fiction qui, à sa sortie, provoqua un enthousiasme sans précédent des critiques tant professionnelles que des internautes.
Grand gagnant de la Palme d'Or au Festival de Cannes au grand dam de la médiocre conne du nom de Roselyne Bosch qui le hua au moment de sa récompense, il multiplia les prix à un point tel qu'il rejoignit en 2013 le panthéon du National Film Registry pour son importance culturelle, historique ou esthétique.

Nul doute que le film marqua durablement le monde cinématographique vu qu'il est considéré comme l'un des principaux représentants du cinéma postmoderne et qu'il eut une influence considérable sur de nombreux autres films et dans d'autres domaines culturels (télévision, littérature, musique et même la publicité). Son nom ne tient pas du hasard et provient des pulp magazines, soit un type de revues très populaires dans la première moitié du 20ème siècle aux USA et connues pour leur violence graphique et leurs dialogues incisifs. Un fait notable est que Pulp Fiction s'imposera à sa sortie comme le film le plus rentable de l'histoire à la location devant Terminator 2 et Danse avec les Loups.
Qu'en est-il de la qualité ? L'auteur de Reservoir Dogs a-t-il sorti un film qui mérite sa réputation ? Indubitablement, c'est le cas mais passons à la critique.

Pulp-Fiction-Duo

ATTENTION SPOILERS : Pulp Fiction présente 3 histoires entremếlées (Vincent Vega and Marsellus Wallace's Life, The Gold Watch, The Bonnie Situation) dans la jungle d'Hollywood où la destinée de malfrats en tout genre se croiseront au terme de situations toutes plus inattendues que les autres. Deux truands ont pour mission de récupérer une malette au contenu mystérieux et de la rapporter à leur patron, un boxeur gagne un combat prémédité d'avance pour lequel il n'était pas censé sortir gagnant. Une odyssée sanglante où tous n'en sortiront pas vivants.

En d'autres termes, Tarantino nous offre un film ambitieux et loin du style cinématographique classique caractérisé par une seule histoire continue. Ici, nous sommes plongés dans un scénario intelligent en 3 épisodes dans un ordre non-chronologique mais parfaitement simple à suivre, où le spectateur est baladé dans la belle ville de Hollywood en compagnie de membres de la pègre. L'impression de se retrouver face à une bouillie scénaristique faussement intelligente est de mise mais, à notre grand bonheur, Pulp Fiction est bien loin de ça et nous délivre une histoire riche et réellement passionnante malgré un scénario, dans l'absolu, loin d'une certaine forme de complexité et d'originalité.
On ne pourra qu'être charmé par la qualité primordiale de ce qui est le fer de lance de ce récit hors norme multipliant les références liées à la culture populaire, thème très représenté dans le cinéma de Tarantinoà l'époque et que l'on pouvait déjà observer dans Reservoir Dogs.

Vous comprendrez bien que Pulp Fiction n'a pas pour vocation de délivrer un quelconque message ou réflexion sur la violence, ce qui, vous en conviendrez, est logique et aurait faussement moraliser un récit qui n'a en aucun cas besoin d'une façade intellectuelle pour justifier son ambiance burlesque et son histoire où la violence y est rendue stylisée. Encore une fois, c'est un thème spécifique àTarantino et que nous retrouvions, encore une fois, dans Reservoir Dogs. Certaines critiques lui reprocheront ainsi de banaliser la violence et de la rendre "cool" aux yeux du public.
Une belle hypocrise sachant que la société est depuis longtemps exposée à bien pire dans la vie de tous les jours aux travers de médias en tout genre. A ce sujet, on ne pourra que trop dire que le film, en lui-même, est stylisé de A à Z tant dans les décors somptueusement kitsch et typiques du cinéma des années 90 tout comme les dialogues étant un vrai régal àécouter, mais qui pourront se montrer faussement prétentieux pour certains. Indiscutablement, Pulp Fiction est un film pas seulement stylistique mais artistique également.

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Cela rebondira aussi sur la bande sonore, autre point cher au réalisateur, somptueuse également et rajoutant de l'eau à mon moulin avec au programme, Let's Stay Together de Al Green ou encore Girl You'll Be a Woman Soon de Urge Overkill ayant déjà atteint leur réputation de musique culte, en grande partie grâce à leur présence dans le film. Rebondissons maintenant sur les dialogues lâchés par des acteurs complètement investis dans la peau de leur personnage qui fait qu'ils se montreront attachants de part une véritable personnalité et une réelle présence derrière la caméra.
A ce sujet, le traitement force le respect et aucun acteur n'est véritablement éclipsé. Ce long-métrage relancera entre autres la carrière de John Travolta dans le rôle de Vincent Vega, initialement proposé au talentueux Michael Madsen, s'étant illustré avec perfection dans le gangster psychopathe de Reservoir Dogs, qui déclinera et le regrettera sévèrement par la suite. Au casting, on retrouvera d'autres acteurs de prestige de l'époque avec Samuel L. Jackson, Uma Thurman, Bruce Willis, Ving Rhames, Harvey Keitel, Tim Roth, Rosana Arquette et d'autres moins connus comme Maria de Medeiros ou Amanda Plummer. A noter que Quentin Tarantino fera une brève apparition en incarnant un petit truand du nom de Jimmie Dimmick dans une séquence à mourir de rire.
Bref, le casting impressionne et tout cet enchevêtrement d'acteurs apporteront un énorme plus au pedigree du film qui repose beaucoup sur leur prestation souvent exemplaire.

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Un autre point à souligner est l'accumulation assez impressionnante de séquences cultes ponctuant le long-métrage de plus de 150 minutes à la durée passant comme une lettre à la poste. Par exemple, comment oublier le verset 17 du chapitre 25 du livre d'Ezechiel scandé par Jules Winnfield (Samuel L. Jackson) ? Comment oublier ce dialogue entre Marsellus et Butch Coolidge avec Let's Stay Together en fond sonore ? Comment oublier cette séquence burlesque de Mia Wallace en overdose ou encore cet affrontement entre Marsellus et Butch séquestré par 2 homosexuels sadiques ?
Et ce ne sont là quelques scènes dans un océan de séquences mémorables imbriquées dans un récit très jouissif à regarder et se suivant sans le moindre déplaisir. 
En conclusion, Pulp Fiction peut à juste titre être considéré comme l'un des meilleurs voire le meilleur film de Tarantino. Le réalisateur nous livre un réel travail scénaristique rappelant la littérature populaire avec la destinée de tous ces personnages pris dans une spirale de violence où le plaisir et l'humour s'additionnent aisément avec ce style reconnaissable entre mille, multipliant les références qui ne viennent jamais bouffer le film au point d'obtenir un plagiat indigeste. Servi par un casting au poil et une mise en scène soignée et léchée, Pulp Fiction est le témoignage d'une époque révolue oùTarantinoétait un réalisateur de génie tournant des films où les influences ne venaient jamais éclipser son style. Ainsi, il peut être à juste titre considéré comme un film artistique que l'on ne se lasse pas de regarder et dont le verset 17 restera à jamais dans nos mémoires.

 

Note :18/20

orange-mecanique Taratata


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