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Channel: Cinéma Choc
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Banned From Television (Toute la violence du monde...)

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banned from television

Genre : shockumentary, trash, documentaire (interdit aux - 18 ans)
Année : 1998

Durée : 2h24

Synopsis : Des Etats-Unis à la Colombie, en passant par la Russie, le Libéria ou encore la Corée du Sud, Banned From Television montre des images et des séquences provenant de vidéos amateures ou de caméras de surveillance que vous ne verrez jamais à la télévision, pour cause de violence et de censure. 

La critique :

Toujours la même ritournelle. En 1962, la sortie de Mondo Cane, réalisé par Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Paolo Cavara, marque une rupture rédhibitoire. Les trois cinéastes viennent d'inventer un nouveau genre cinématographique : le "Mondo" ou le shockumentary. Le cinéma trash et extrême est né. Impression corroborée par la sortie de Blood Feast - ou Orgie Sanglante (Herschell Gordon Lewis), cependant dans un tout autre registre, l'année suivante.
Toujours en 1963, Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi rempilent avec Mondo Cane 2, principalement composé de chutes qui n'ont pas été retenues pour le premier chapitre. Le principe est à la fois basique et de facture conventionnelle puisqu'il consiste à filmer les us et les coutumes de diverses peuplades à travers le monde entier, qu'elles soient tribales, cannibales ou alors beaucoup plus contemporaines.

Dix ans avant l'avènement du consumérisme et de la révolution sociale, culturelle et sexuelle, Gualtiero Jacopetti et ses prosélythes préfigurent déjà l'engouement pour le trash, la violence et le voyeurisme. Le succès de Mondo Cane et de sa suite va inspirer et engendrer de nombreux épigones. Opportunistes, Jacopetti et ses ouailles signent Africa Addio (1966) et Les Négriers (1971), deux autres "documenteurs" qui se situent dans le sillage et le continuum des deux premiers Mondo Cane.
Mais d'autres avatars sortent eux aussi dans la foulée, notamment Face à la Mort (John Alan Schwartz, 1978), Shocking Asia (Rolph Olsen, 1974), L'Amérique Interdite (Romano Vanderbes, 1977), Faces of Gore (Tod Tjersland, 1999), Traces of Death (Damon Fox, 1993), ou encore Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980).

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Vient également s'ajouter Banned From Television, réalisé par Joe Francis en 1998. Par ailleurs, impossible de trouver des informations, même élusives, sur ce cinéaste. Même remarque concernant ce shockumentary, si ce n'est que deux autres films sont sortis dans la foulée, soit Banned From Television vol. 2 et Banned From Television vol. 3, par ailleurs produits la même année. Nous sommes donc ici en présence d'un long-métrage rarissime et quasiment introuvable, qui devrait néanmoins ravir les collectionneurs les plus érudits. D'une durée de deux heures et 24 minutes de bobine, le premier Banned From Television nous propose, à l'instar de Mondo Cane et de Faces of Death, un périple autour du monde ; en passant par les Etats-Unis, la Colombie, l'Argentine, le Libéria, la Russie, le Salvador ou encore la Corée du Sud. 

Mais, à l'inverse de Face à la Mort, les images dont nous sommes affublés ne sont pas des "fakes" ou des simulacres tournés sournoisement par des acteurs amateurs. Les vidéos proposées par Banned From Television sont bien réelles et sont issues soit de caméras de surveillance (disposées dans la rue ou dans un commerce lambda), soit de camescopes amateurs, soit encore de films réalisés par des témoins occulaires. Voilà pour les velléités !
Inutile alors de préciser que Banned From Television s'adresse à un public particulièrement averti écopant, à juste titre, d'une interdiction aux moins de 18 ans. Ainsi, les premières images de Banned From Television se polarisent sur des attaques à mains armées dans des magazins américains. Dans un premier temps, c'est un honnête commerçant qui est occis et massacré de plusieurs balles dans la tête par un vulgaire quidam.

Puis, le documentaire outrancier se centre sur les grands événements sportifs. Le spectateur assiste alors béatement à plusieurs accidents tragiques, le plus impressionnant étant ce motard cascadeur qui, après une course effrénée sur une rampe de lancement, effectue une chute vertigineuse de plus d'une trentaine de mètres. Ensuite, c'est un conducteur intrépide qui est propulsé de son automobile rutilante à une vitesse inouïe et à des hauteurs stratosphériques.
Chaque séquence, pour le moins spectaculaire, est filmée plusieurs fois au ralenti. Presque chaque saynète se termine dans la mort, l'agonie et la déliquescence. Seules quelques exceptions notables confirment la règle. A l'instar des autres shockumentaries du même acabit, Banned From Television se focalise lui aussi sur les accidents et/ou les meurtres animaliers.

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A la fin d'une corrida sanguinolente, c'est un taureau peu farouche qui écorne et enfourche une pauvre mijaurée, l'animal projetant à plusieurs reprises l'infortunée contre le sol. La jeune femme ensanglantée en sortira miraculeusement indemne, néanmoins avec quelques écorchures. Puis, c'est une nageuse qui est happée par un requin. Cette fois-ci, la malheureuse finira dans la gueule du poisson aux incroyables rotondités. Pour ceux qui ne supportent pas les exécutions sommaires d'animaux, prière de quitter gentiment leur siège et d'aller faire un petit tour.
Au hasard d'une séquence, c'est un éléphant pris de folie qui est abbattu froidement par la police. Ensuite, Banned From Television s'attarde sur des arrestations policières, cette fois-ci assez longuettes et fastidieuses.

Toujours la même antienne. Chaque séquence se conclut par une mise à mort (au pire) ou par une rixe (au mieux) qui tourne au véritable pugilat. Mais Banned From Television ne serait pas un shockumentary dans la pure tradition du terme s'il ne proposait pas quelques exécutions arbitraires. 
Dans la majorité des cas, ce sont des exécutions au peloton. Le film contient aussi quelques saynètes de bacchanales. Toutefois, rien de grave ni d'outrecuidant, si ce n'est un homme au pénis ithyphallique langoureusement suçoté par ce que l'on imagine être sa fiancée.
Puis ensuite, c'est une partie de débauche qui se déroule dans un club de strip-tease ou encore lors d'un concert de rap. A l'instar des autres shockumentaries déjà mentionnés, Banned From Television n'est pas exempt de tout reproche. 

Certes, encore une fois, toutes les séquences proposées sont bien réelles et il faut bien reconnaître que la plupart des extraits sont d'une rare cruauté. Hélas, en raison de leur amateurisme, certaines vidéos sont quasiment illisibles. In fine, Joe Francis (mais enfin, qui es-tu ?) verse complaisamment dans la violence et les saynètes outrancières en multipliant - je l'ai déjà dit - les ralentis. Evidemment, l'existence de Banned From Television flatte notre voyeurisme, ainsi que sur notre appétence à scruter au plus près l'horreur, surtout quand elle est véridique.
Un tel shockumentary interroge sur toute cette violence qui nimbe notre monde et façonne l'être humain. Tel semble être le discours professé par ce documentaire. 
Oui, l'histoire de l'humanité est barbare, obscène et cruelle. Cette même cruauté sera hélas judicieusement exploitée par certaines organisations terroristes via les réseaux sociaux, nouvelle force de frappe d'un capitalisme hédoniste. Une façon comme une autre de marquer les esprits. Mais là encore, c'est un tout autre sujet...

Note :?

sparklehorse2 Alice In Oliver


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