Genre : horreur (interdit aux - 12 ans)
Année : 1983
Durée : 1h35
Synopsis : Triste jour pour Donna et son fils Tad. Leur voiture est tombée en panne au beau milieu d'une cour déserte. Les secours arrivent sous la forme d'un Saint-Bernard enragé qui les assaille inlassablement.
La critique :
Essentiellement connu en tant que réalisateur, monteur et directeur de la photographie, Lewis Teague a tout d'abord démarré sa carrière en tant qu'acteur et comédien. Ainsi, il débute dans le méconnu The Hard Road (Gary Graver, 1970) avant de s'illustrer dans La Course à la Mort de l'An 2000 (Paul Bartel, 1975). En tant que cinéaste, Lewis Teague appartient surtout à la classe de ces honnêtes artisans du cinéma bis. On lui doit notamment L'Incroyable Alligator (1980), Cat's Eye (1985), Le Diamant du Nil (1985) et Navy Seals : les meilleurs (1990). Vient également s'ajouter Cujo, réalisé en 1983, qui reste probablement le film le plus proverbial du cinéaste.
Et pour cause... Puisqu'il s'agit, ni plus ni moins, que de l'adaptation d'un roman éponyme de Stephen King.
L'opuscule originel remporte carrément le Prix British Fantasy et suscite l'admiration des fans du célèbre cacographe. Un tel livre se devait donc d'être adapté au cinéma. Requête entendue par Lewis Teague qui remplace au pied levé Pierre Medak, vaquant à d'autres occupations. Non seulement, Cujo remporte un certain succès commercial aux Etats-Unis, mais le film est presque unanimement plébiscité par les critiques et la presse cinéma. En outre, le long-métrage s'octroie même le prix du public lors du festival du film de Fantasporto en 1987. Reste à savoir si Cujo mérite un tel panégyrisme.
Réponse dans les lignes à venir... La distribution du film réunit Dee Wallace, Danny Pintauro, Daniel Hugh Kelly, Christopher Stone, Ed Lauter et Billy Jayne.
Attention, SPOILERS ! (1) Cujo, un St-Bernard très gros mais très gentil, est mordu par une chauve-souris enragée. Rongé par la maladie, il tue son maître Jo Camber, qui est garagiste et tue aussi son voisin. Pas très loin de là, la famille Trenton a aussi des problèmes : le petit Tad a peur du monstre dans son placard, tandis que Vic Trenton découvre que sa femme a un amant. Il doit s'absenter pour ses affaires et laisse à Donna le soin d'amener la voiture chez Jo Camber pour qu'il la répare.
Donna s'y rend avec son fils et la voiture tombe définitivement en panne au milieu de la cour du garagiste, au moment où Cujo apparaît. Le chien va s'attaquer à la voiture et terroriser ses occupants. Donna et son fils sont prisonniers dans la voiture tombée en panne, et sont sans eau, ni nourriture, mais, Donna va faire des tentatives de sorties, dont plusieurs échecs.
Elle risque la mort, quand elle sort et découvre que le chien n'est pas là où elle pensait qu'il était, alors qu'il est derrière elle, et le chien arrive à pénétrer dans la voiture. Donna est obligée d'arriver à tuer le chien, pour pouvoir réapprovisionner son fils en eau et nourriture, alors que le chien est particulièrement agressif lorsque le téléphone sonne. Même un policier, pourtant armé, arrive à se faire tuer par Cujo qui attrape ses victimes au cou et les étouffe (1).
Que les choses soient claires. Selon certaines critiques littéraires, Cujo n'est pas forcément le roman le plus notable de Stephen King. Toutefois, Lewis Teague fait preuve d'obédience et respecte la genèse et les grandes lignes de l'opuscule original. Conscient des écueils scénaristiques de cette adaptation horrifique, le cinéaste va directement à l'essentiel.
Ainsi, dès l'introduction, le film s'ingénie à suivre les pérégrinations d'un St-Bernard, un toutou bellot et crinquignolet, qui a le malheur de fourrer son museau dans une tanière de chauve-souris. Mordu par l'un de ces chiroptères (je renvoie au synopsis...), le cabot change progressivement de comportement. C'est probablement la partie la plus aboutie du film. Visiblement, Lewis Teague a parfaitement cerné la psyché du canidé. Ainsi, l'animal ne se transmute pas directement en chien bilieux et enragé. Le réalisateur prend son temps pour planter le décor et les inimitiés.
Vous l'avez donc compris. La primordialité de ce long-métrage horrifique repose essentiellement sur les épaules (si j'ose dire...) du molosse hargneux et atrabilaire. Pour le spectateur avisé, il sera donc recommandé de phagocyter les protagonistes humains.
En outre, il vous faudra supporter une mère adultère, un époux qui ne sert strictement rien mais surtout un jeune gosse geignard, braillard et pleurnichard, interprété par Danny Pintauro, le mouflet abominable et insupportable de la série télévisée Madame est servie. Les larmoiements permanents et infrangibles du jeune moutard de 4 ou 5 ans (tout au plus) donnent vraiment envie de le semoncer, de le baffer, de le cogner, de le tabasser et de le rudoyer.
Mais ne nous égarons pas... Si Cujo n'est pas exempt de tout reproche, il se révèle être un huis-clos particulièrement oppressant et efficace, surtout lorsqu'il enferme ses deux principaux protagonistes - la mère et son fils piailleur - dans une bagnole en panne et en déshérence, à la merci du cabot furibond. Dans le genre "agression animale", Cujo demeure un film horrifique tout à fait honorable, probe et recommandable... A défaut d'être inoubliable.
Note : 12.5/20
Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cujo_(film)