Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 1998
Durée : 1h40
Synopsis : Les étudiants de l'université de Pendleton suivent assidûment les cours consacrés aux légendes urbaines qui évoquent des histoires terrifiantes dont on ignore l'origine. Lorsqu'une élève est sauvagement assassinée et que d'inexplicables disparitions surviennent, seule Nathalie Simon soupçonne un lien avec les légendes. Elle tente de donner l'alarme, mais personne ne veut la croire. Paul Gardener, un jeune journaliste avide de sujets à sensation, se décide à explorer cette piste.
La critique :
Bis repetita. En 1996, le succès de Scream engendre un nouveau phénomène : le slasher horrifique et prépubère qui séduit évidemment un public facilement impressionnable et en manque de sensations sanguinolentes. Toutefois, le film de Wes Craven peut s'enorgueillir d'un vrai scénario et de protagonistes crédibles qui permettent au slasher de se glisser immédiatement dans le haut du panier. Parallèlement, d'autres slashers profitent à leur tour de la notoriété de Scream.
C'est par exemple le cas de Souviens-Toi... L'Eté Dernier (Jim Gillespie, 1997) qui s'adjoint également les services de Kevin Williamson pour le scénario du film. Pour mémoire, le célèbre cacographe avait déjà griffonné le script de Scream premier du nom. Hélas, le long-métrage ne bénéficie pas de la présence ni de l'érudition d'un Wes Craven derrière la caméra.
C'est donc un vulgaire tâcheron qui se contente de psalmodier la recette du film de Wes Craven. Là aussi, viennent s'ajouter des comédiens populaires qui toiseront le haut de l'affiche dans les années 1990. Sara Michelle Gellar, Freddie Prinze Jr. et Jennifer Love Hewitt, entre autres, sont autant de "has been", voire pour certain(e)s de "never been", qui disparaîtront peu à peu des écrans radars par la suite. Et tant mieux. Donc résumons les choses.
Souviens-Toi... L'Eté Dernier s'apparentait déjàà un ersatz de Scream. Donc, que pouvait bien nous raconter Jamie Blanks avec Urban Legend, sorti en 1998 ? Ce réalisateur australien ne possède pas vraiment une filmographie des plus éloquentes. Si Urban Legend constitue son tout premier long-métrage, le cinéaste réalisera par la suite Mortelle Saint-Valentin (2000), Storm Warning (2007) et Long Weekend (2009).
Franchement qui, parmi vous, se souvient encore de toutes ces pellicules refourguées, depuis leur sortie, dans les affres des oubliettes ? Et par ailleurs, qui se souvient d'Urban Legend ? A l'instar de Souviens-Toi... L'Eté Dernier, le film se transmutera à son tour en une trilogie, pour le moins très médiocre. Mais était-il nécessaire de le préciser ? Contrairement aux films réalisés par Wes Craven et Jim Gillespie, Urban Legend rencontrera des avis unanimement défavorables.
Toutefois, le long-métrage réussit tout de même à ameuter suffisamment d'éphèbes indociles dans les salles obscures. La distribution du film réunit Alicia Witt, Jared Leto, Rebecca Gayheart, Tara Reid, Michael Rosenbaum, Loretta Devine, Joshua Jackson, John Neville, Danielle Harris et Robert Englund.
A noter aussi le caméo de Brad Dourif dans le rôle d'un pompiste. Pour la petite anecdote, Sarah Michelle Gellar, déjà présente dans le casting famélique de Souviens-Toi... L'Eté Dernier, sera approchée pour obtenir le rôle de Sasha Thomas, finalement tenu par Tara Reid, mais l'actrice vaquant à d'autres occupations - la série Buffy contre les Vampires - déclinera poliment l'invitation. C'est dire à quel point les comédiens sont interchangeables dans ce genre de slasher anémique.
Attention, SPOILERS ! Les étudiants de l'université de Pendleton suivent assidûment les cours consacrés aux légendes urbaines qui évoquent des histoires terrifiantes dont on ignore l'origine. Lorsqu'une élève est sauvagement assassinée et que d'inexplicables disparitions surviennent, seule Nathalie Simon soupçonne un lien avec les légendes.
Elle tente de donner l'alarme, mais personne ne veut la croire. Paul Gardener, un jeune journaliste avide de sujets à sensation, se décide à explorer cette piste. Pour mémoire, l'originalité de Scream premier du nom reposait en grande partie sur sa révélation finale et sur cette incroyable duplicité. Dans Souviens-Toi... L'Eté Dernier, le slasher pouvait s'appuyer sur l'investissement inébranlable de jeunes actrices grimées en top models et légèrement dépoitraillées pour l'occasion.
Dans le cas d'Urban Legend, on se demande encore ce qui a pu séduire et attirer les midinettes et les calicots, soit les cibles privilégiées de ce pur produit marketing. Dans Souviens-Toi... L'Eté Dernier, le croquemitaine atrabilaire et vindicatif était doté d'un crochet ensanglanté et se cachait derrière les accoutrements d'un marin.
Dans Urban Legend, le criminel bilieux se tapit derrière les oripeaux d'un esquimau... De facto, avec un sociopathe aussi peu imaginatif, difficile de susciter l'effroi ou même un semblant de terreur. Mais, au moins, le rythme du film se révèle suffisamment soutenu pour maintenir l'illusion. Par ailleurs, Urban Legend tente de dissimuler son script exsangue par l'accumulation de meurtres. Sur ce dernier point, rien de terrifiant non plus, à moins d'être totalement réfractaire à la moindre goutte de sang, par ailleurs rapidement effacée sur le plancher. Pourtant, le concept de base, à savoir l'existence de fables contemporaines, n'était pas forcément si médiocre. Encore fallait-il faire preuve d'un minimum de dextérité et de sagacité.
Hélas, Jamie Blanks s'apparente à une sorte de technicien malhabile et empêtré dans ce nouvel avatar de Scream et de Souviens-Toi... L'Eté Dernier. Pour les initiés, Urban Legend constituera un slasher fastidieux et obsolète qui souffre évidemment de la comparaison avec ses devanciers. Toujours la même antienne... Pour les autres, donc pour ceux qui glapissent de terreur au moindre coup de vent dans les cheveux et les oreilles, Urban Legend pourra éventuellement les séduire, à condition de fermer les yeux sur une interprétation en demi-teinte, ainsi que sur cette vacuité scénaristique.
Bref, avec Urban Legend, on se rapproche sérieusement et même dangereusement du "naveton" avarié. Continue ???
Note : 06.5/20