Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 2008
Durée : 1h26
Synopsis : Alors qu'une petite ville du Colorado est envahie par les zombies, un petit groupe de survivants tente de rester en vie.
La critique :
Mais au fait, qu'est devenue l'actrice Mena Suvari, la comédienne qui avait jadis triomphé dans American Pie (Paul Weitz, 1999), American Pie 2 (James B. Rogers, 2001) et surtout, American Beauty (Sam Mendes, 1999) ? En vérité, Mena Suvari n'a pas chômé, s'illustrant à la fois pour la télévision (Six Feet Under, American Horror Story, ou encore Chicago Fire) et plutôt discrètement pour le cinéma (Domino en 2005, Stuck - Instinct de Survie en 2007 et American Pie 4 en 2012, entre autres). Il n'est donc pas forcément surprenant de retrouver l'actrice dans le petit univers étriqué de la série B avec Le Jour des Morts, soit Day of the Dead de son titre original, et réalisé par les soins de Steve Miner en 2008. Hormis la comédienne, la distribution du film réunit Nick Cannon, Ving Rhames, Anna Lynne McCord et Michael Welch.
Si le titre de cette bisserie d'épouvante vous rappelle Le Jour des Morts-Vivants (George A. Romero, 1985), c'est normal puisque Day of The Dead n'est autre que le remake du film de Romero. Pour mémoire, Le Jour des Morts-Vivants constituait à la fois le troisième et dernier chapitre de la trilogie des Morts, précédé par La Nuit des Morts-Vivants (1968) et Zombie (1978). En l'occurrence, Le Jour des Morts-Vivants n'avait pas laissé un souvenir impérissable.
Contre toute attente, la trilogie initiée par George Romero ne se terminait pas en apothéose, loin de là. Condamnés à dépérir, les rares survivants humains s'ingéniaient justement à humaniser des morts-vivants carnassiers via des expériences biologiques et médicales. Ou une autre façon d'échapper à un sort funeste, en domptant et en apprivoisant le zombie.
Que soit. Le Jour des Morts-Vivants passe relativement inaperçu lors sa sortie dans les salles obscures et doit se colleter avec une concurrence désormais pléthorique. De surcroît, la sortie quasi simultanée de Le Retour des Morts-Vivants (Dan O'Bannon, 1985), avec sa panoplie d'infectés carnivores et ses potacheries rougeoyantes, envoie le film de Romero dans ses pénates. Qu'à cela ne tienne, pendant longtemps, le scénario de Le Jour des Morts-Vivants devait décrire les derniers instants d'un groupe de survivants. Or, à la dernière minute, George Romero répudie ce scénario qu'il juge lunaire et stérile. Le cinéaste opte invariablement pour la diatribe sociale, politique et idéologique.
Le Jour des Morts version Steve Miner reprend donc la trame scénaristique originelle de Day of the Dead (1985).
De facto, difficile réellement de parler d'un remake dans la pure tradition du genre puisque finalement, les deux films sont très différents mais possèdent la même genèse. Voilà pour les explications, assez amphigouriques, j'en conviens. En vérité, il serait plus précautionneux de parler d'une version alternative ou plutôt d'une séquelle de Le Jour des Morts-Vivants. Reste à savoir si Steve Miner est capable (ou non) de succéder à George A. Romero et donc, de transcender son récit.
Réponse dans les lignes à venir... Mais Steve Miner n'est pas à son premier essai horrifique, loin de là. Au fil des années, ce dernier s'est taillé une solide réputation d'honnête artisan de la série B via Le Tueur du Vendredi (1981), Meurtres en 3 Dimensions (1982), House (1986), Warlock (1989), Halloween - 20 ans après (1998), ou encore Lake Placid (1999).
En l'occurrence, le scénario de Le Jour des Morts - Day of the Dead est plutôt laconique et se résume en deux petites lignes. Attention, SPOILERS ! Le monde est envahi par des armées de morts dévoreurs de chair humaine. Le seul espoir d'un groupe de survivant est de se réfugier dans une base militaire. A l'aune de ce script pour le moins conventionnel, difficile réellement d'approuver voire d'adouber Day of the Dead (2008) comme le remake officiel de Le Jour des Morts-Vivants.
En vérité, via cette nouvelle historiette d'invasion de zombies anthropophagiques et de la recherche chimérique d'un éventuel refuge, on pense davantage au synopsis de la série The Walking Dead. Donc pour ceux qui s'attendent à un discours politique ou idéologique, dans la grande tradition de la trilogie amorcée par Romero, merci de quitter votre siège et de retourner gentiment dans vos pénates !
En vérité, la tonalité de Le Jour des Morts oscille davantage vers toutes ces séries B "zombiesques" qui pullulent dans les bacs à dvd, s'échinant à relater une invasion de morts-vivants dénuée de toute diatribe sociale et sociétale. Avec Le Jour des Morts, Steve Miner n'a pas pour vocation de renouveler le petit monde claustré des zombies. De facto, le cinéaste adopte un ton résolument martial, s'ingéniant à narrer les péripéties et les pérégrinations d'un groupe de militaires dans un monde en pleine déliquescence. Le Jour des Morts s'apparente donc davantage à une sorte de jeu vidéo sur grand écran.
Ainsi, les séquences d'action et de tripailles s'enchaînent sans temps mort. Chaque nouvelle étape de cette aventure correspond au niveau suivant, à condition d'échapper aux milliers de macchabées qui fourmillent dans les bâtiments ensanglantés.
Ici, les morts putrescents s'activent, se hâtent et courent dans tous les sens. Ceux qui sont mordus n'ont même pas le temps de larmoyer sur leur sort avant de se transmuter en zombies à l'appétit insatiable. Dans ce carcan horrifique, les rares survivants se démènent, Mena Suvari en tête. Seule réelle accointance avec le film original de Romero, cette focalisation sur un mort-vivant qui montre encore quelques vélléités humaines. Hélas, cette piste scénaristique est rapidement éludée par un Steve Miner lapidaire et ne sert aucunement un script famélique. De surcroît, le cinéaste n'échappe pas non plus aux écueils habituels. On relève donc certaines saynètes ubuesques et ridicules, ainsi que de nombreuses ellipses.
La raison de cette contamination exponentielle ? Le projet White Fire. En quoi consiste réellement ce projet ? Mystère... Mais peu importe. Steve Miner n'en a cure et se montre peu facond sur le sujet, le cinéaste préférant poursuivre les inimitiés sanguinolentes. Et pourtant... Le Jour des Morts, malgré son budget anémique, parvient tout de même à divertir sur sa courte durée (à peine une heure et 25 minutes de bobine). Ni plus ni moins.
Au programme des réjouissances, rien de révolutionnaire et encore moins de sensationnel. Mais cette nouvelle série B horrifique remplit néanmoins son office. Ma note finale pourra donc paraître particulièrement clémente.
Note : 10.5/20