Genre : horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 1989
Durée : 1h29
Synopsis : L'ignoble Freddy a encore trouvé un moyen pour venir hanter les cauchemars des enfants d'Elm Street : il se réincarne dans le bébé qu'attend Alice, celle qui l'avait pourtant vaincu dans le précédent épisode. Il arbore à nouveau crânement son chapeau, son pull rayé et ses longues griffes aiguisées et Alice aura fort à faire pour le ramener dans le sinistre asile psychiatrique où il fut conçu.
La critique :
Après un quatrième chapitre, justement intituléLe Cauchemar de Freddy (Renny Harlin, 1988), la saga consacré aux aventures oniriques de Freddy Krueger a montré de sérieux signes d'essoufflement. Mais peu importe, les producteurs n'en ont cure, d'autant plus que le quatrième volet s'est à nouveau soldé par un succès commercial. La firme New Line Cinema décide donc de financer un cinquième opus. Ce sera Freddy - Chapitre 5 : L'Enfant du Cauchemar, sorti en 1989.
Pour ce nouvel épisode, changement de réalisateur - le cinquième tout de même - en la personne de Stephen Hopkins. Le cinéaste australien s'est distingué, deux ans auparavant, avec Dangerous Game, un thriller méconnu dans nos contrées hexagonales. L'Enfant du Cauchemar constitue donc seulement le deuxième long-métrage du metteur en scène.
Par la suite, Stephen Hopkins s'illustrera essentiellement dans les films d'action et de science-fiction. On lui doit notamment Predator 2 (1990), La Nuit du Jugement (1993), Blown Away (1994), Perdus dans l'espace (1998), Les Châtiments (2007) et plus récemment, La Couleur de la Victoire (2016). Autant dire que le cinéaste ne possède pas vraiment une filmographie des plus éloquentes et appartient à la catégorie de ces petits tâcherons qui pullulent dans le milieu hollywoodien.
Mais, avec L'Enfant du Cauchemar, Stephen Hopkins a bien l'intention d'apporter sa modeste pierre à l'édifice "Freddy Krueger", sérieusement ébranlé depuis le quatrième chapitre. Reste à savoir si ce cinquième cauchemar va permettre à la franchise de retrouver sa sagacité et son érudition de jadis. Réponse dans les lignes à venir...
A ce jour, L'Enfant du Cauchemar reste l'épisode le moins rentable de la saga. Par exemple, en France, le film dépassera péniblement les 250 000 entrées. Si le long-métrage remporte le Prix de la critique lors du festival de Fantasporto en 1990, il est à l'inverse nominé aux Razzie Awards pour le prix de la plus mauvaise bande originale, notamment pour les titres suivants : Bring Your Daughter to The Slaughter de Bruce Dickinson et Let's Go! de Mohandas Deweese.
La distribution de ce cinquième chapitre réunit Robert Englund qui revêt à nouveau les oripeaux du croquemitaine griffu, et Lisa Wilcox déjà présente dans Le Cauchemar de Freddy et qui reprend donc le rôle d'Alice Johnson. Viennent également s'ajouter Kelly Jo Minter, Erika Anderson, Danny Hassel, Joe Seely et Nicholas Mele.
Attention, SPOILERS ! L'ignoble Freddy a encore trouvé un moyen pour venir hanter les cauchemars des enfants d'Elm Street : il se réincarne dans le bébé qu'attend Alice, celle qui l'avait pourtant vaincu dans le précédent épisode. Il arbore à nouveau crânement son chapeau, son pull rayé et ses longues griffes aiguisées et Alice aura fort à faire pour le ramener dans le sinistre asile psychiatrique où il fut conçu. Avec Le Cauchemar de Freddy, Stephen Hopkins a pour ambition et vocation de renouveler une franchise atone et moribonde. Ainsi, Le Cauchemar de Freddy est probablement le film qui prodigue le plus d'informations sur la genèse de Freddy. Dès l'introduction, Stephen Hopkins a le mérite de présenter les inimitiés. Nouveau cauchemar pour Alice Johnson.
Grimée en bonne soeur, la jeune femme est assaillie par des hommes libidineux dans une sorte d'asile psychiatrique.
Il est donc bien question d'un viol pratiqué sur une nonne avec pour corollaire, quelques mois plus tard, la naissance de Freddy Krueger. La créature démoniaque n'est donc que le substrat d'une perfidie engendrée sur une religieuse. Certes, Stephen Hopkins ne tarit pas d'imagination. Mais dès cette première saynète, qui aurait justement dû marquer durablement les persistances rétiniennes, le cinéaste australien choisit d'euphémiser ses ardeurs et se contente de suggérer les lubricités perpétrées.
C'est d'ailleurs tout le problème de L'Enfant du Cauchemar, à savoir cette incapacitéà nous surprendre, à nous faire tressaillir et à nous faire virevolter d'effroi sur notre siège. Pourtant, Stephen Hopkins s'investit réellement derrière sa caméra via de nombreux effets stylistiques et même stylisés.
Hélas, à force de semer le trouble sur cette frontière ténue entre le rêve et la réalité, le metteur en scène perd rapidement le fil de son sujet et le spectateur par la même occasion. En outre, le scénario est tarabiscoté et oscille dans tous les sens. Pour renaître de ses cendres et revenir dans la réalité, Freddy Krueger doit s'emparer du futur rejeton d'Alice. Malheureusement, on relève de nombreuses séquences factices, grossières et peu probantes.
A l'image de ce motard happé par l'aura démoniaque de Freddy Krueger qui se transmute peu à peu en créature de la nuit. Cette métempsychose n'est pas sans rappeler, par certaines accointances, le cinéma horrifique asiatique. On pense notamment àTetsuo (Shynia Tsukamoto, 1988). Hélas et vous vous en doutez, la comparaison s'arrête bien là. En résumé, toutes les idées parsemées par ce cinquième chapitre tombent invariablement dans le vide.
Même les fans les plus irréductibles de la saga risquent sérieusement d'être décontenancés par les directions spinescentes et nébuleuses de ce cinquième méfait. Celui de trop. Pis, L'Enfant du Cauchemar se refuse même à toute effusion sanguinolente. On se demande même pourquoi le film a écopé d'une interdiction aux moins de 12 ans tant Stephen Hopkins se montre timoré. Et pourtant... L'Enfant du Cauchemar fait vaguement illusion durant sa première demi-heure avant de s'enliser dans les délires oniriques et fantasmagoriques stériles. Bref, on ne retiendra pas grand-chose de ce cauchemar sous péridurale.
Note : 08/20