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Hollow Man, L'Homme Sans Ombre (Processus irréversible)

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Genre : fantastique, science-fiction (interdit aux - 12 ans)
Année : 2000

Durée : 1h52

Synopsis : Un brillant scientifique, Sebastian Caine, travaille pour les services secrets. Il vient de mettre au point une formule pour rendre invisible. Apres l'avoir testée avec succès sur lui-même, il s'aperçoit qu'il ne peut plus inverser le phénomène. Ses collègues tentent alors de trouver une solution. Mais Caine devient de plus en plus obsédé par son nouveau pouvoir et se persuade peu à peu que ses collègues en veulent à sa vie. Désormais, Caine va sombrer dans la folie et représenter une menace réelle pour son entourage

La critique :

1933. Une date fatidique dans l'histoire du cinéma horrifique et fantastique avec la sortie de L'Homme Invisible, réalisé par James Whale. Adapté d'un opuscule éponyme d'H.G. Wells, ce film d'épouvante relate les aventures et les pérégrinations d'un scientifique, Jack Griffin, atteint par le complexe d'Icare, et qui découvre les arcanes secrets de l'invisibilité. Hélas, le savant parvient à prendre la poudre d'escampette et terrorise la population locale.
A travers la folie inextinguible de cet homme, difficile de ne pas y voir une allégorie sur une société qui s'alanguit et se liquéfie en pleine crise financière, préfigurant également la montée du nazisme. Evidemment, le chef d'oeuvre horrifique de James Whale va inspirer de nombreux épigones, notamment Le retour de l'homme invisible (Joe May, 1940), L'incroyable homme invisible (Edgar G. Ulmer, 1960), ou encore Les aventures d'un homme invisible (John Carpenter, 1992).

Vient également s'ajouter Hollow Man, l'homme sans ombre, réalisé par Paul Verhoeven en 2000. Est-il absolument nécessaire de s'appesantir sur la carrière du cinéaste hollandais ? En outre, Paul Verhoeven a toujours été réputé pour son style sulfureux et peu académique, comme l'attestent Turkish Délices (1973), Soldier of Orange (1977), Le Quatrième Homme (1983), La Chair et le Sang (1985), Robocop (1987), Basic Instinct (1992), ou encore Starship Troopers (1997).
Ses thèmes de prédilection ? Le sexe reliéà nos instincts basiques (soit le thème primordial du bien nomméBasic Instinct) et archaïques, la religion à travers le péché et la résurrection, ainsi que la propagande télévisuelle comme l'apanage de notre société hédoniste et consumériste, consumant peu à peu les hommes dans leur for intérieur. 

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Evidemment, Hollow Man, l'homme sans ombre n'échappe pas à cette rhétorique. Pourtant, après la sortie de Starship Troopers, Paul Verhoeven souhaite réaliser un blockbuster plus conventionnel et très éloigné de la violence débridée d'un Robocop. Le cinéaste hollandais aspire donc à une production beaucoup plus consensuelle, sans néanmoins renier son style pour le moins condescendant. Pour le scénario du film, Andrew W. Marlow et Gary Scott Thompson s'inspirent librement d'un opuscule, L'Homme Nu, griffonné par les soins de Dan Simmons.
La distribution du long-métrage réunit Kevin Bacon, Elisabeth Shue, Josh Brolin, Kim Dickens, Greg Grunberg, Joey Slotnick, William Devane et Rhona Mitra. Pour le rôle de Linda McKay, finalement tenu par Elisabeth Shue, Jennifer Lopez sera longtemps envisagée.

Même remarque concernant le personnage de Matt Kensington. Robert Downey Jr. sera lui aussi approché mais Josh Brolin lui sera finalement préféré. Contrairement àRobocop, Basic Instinct et Starship Troopers, Hollow Man ne suscitera point de scandale ni de polémique. C'est même la principale diatribe assénée à ce film fantastique, curieusement timorée. Reste à savoir si Hollow Man mérite un tel camouflet. Réponse dans les lignes à venir...
Seule petite consolation, les effets spéciaux du film qui bénéficient de la technologie et de l'érudition de la société Sony Pictures Imageworks. Ainsi, les effets numériques sont diligentés par Scott E. Anderson qui utilise la technique "volume rendering" ("rendu de volume" en français). 
Si le film essuie presque unanimement des critiques défavorables, il réalise néanmoins de bons scores au box-office.

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Une suite, Hollow Man 2, sous la forme d'un téléfilm, sera même réalisée par Claudio Fäh en 2006. Attention, SPOILERS ! Un brillant scientifique, Sebastian Caine, travaille pour les services secrets. Il vient de mettre au point une formule pour rendre invisible. Apres l'avoir testée avec succès sur lui-même, il s'aperçoit qu'il ne peut plus inverser le phénomène. Ses collègues tentent alors de trouver une solution. Mais Caine devient de plus en plus obsédé par son nouveau pouvoir et se persuade peu à peu que ses collègues en veulent à sa vie. Désormais, Caine va sombrer dans la folie et représenter une menace réelle pour son entourage. A l'aune de ce synopsis, difficile de ne pas songer à la version de James Whale. En l'état, Hollow Man s'apparente à un remake déguisé de The Invisible Man.
Mais là où le scientifique de James Whale s'apparentait à une allégorie du nazisme, celui de Paul Verhoeven se confine dans le voyeurisme et les satyriasis.

Pis, le cinéaste hollandais transmue Sebastian Caine en rat de laboratoire confiné dans une cage. Il faudra patienter un long moment avant de voir la créature sortir de la pénombre et donc dans le monde extérieur. Mais une fois dehors, le savant azimuté est curieusement sous-exploité, se contentant d'épier une femme aguichante et plantureuse. Si Hollow Man peut s'enorgueillir d'effets spéciaux dernier cri, tout du moins à l'époque, le synopsis se révèle, à l'inverse, un peu trop basique et obsolète pour susciter l'adhésion sur une durée académique d'un heure et 52 minutes de bobine, laissant une impression mitigée lors du générique final. Contre toute attente, Paul Verhoeven élude toute analyse de ce processus de déshumanisation pour mieux se polariser sur un scientifique devenu un véritable obsédé sexuel qui mate sous les jupes et caresse furtivement les tétons de ses collègues féminins. 
A l'instar du personnage principal, Paul Verhoeven signe une adaptation elle aussi désincarnée. Le réalisateur perd son savant décérébré au fil du long-métrage. Même les interprètes semblent eux aussi circonspects.
Hormis Kevin Bacon qui tire son épingle du jeu, les rôles secondaires ne parviennent jamais (ou trop rarement) à transcender leurs personnages respectifs. Bref, sans être foncièrement médiocre ni particulièrement honteux, Hollow Man reste une oeuvre mineure dans la filmographie de Paul Verhoeven. Que dire de plus ?

Note : 10.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


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