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The Devil's Rejects ("Tutti ! Putain de tutti frutti !")

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Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 16 ans)
Année : 2005
Durée : 1h49

Synopsis : Après la mort de son frère, le shérif Wydell ne rêve que de vengeance. Il est prêt à tout contre la terrifiante famille Firefly, et il n'hésitera pas à outrepasser la loi. Barricadés dans leur maison, les Firefly, eux, sont décidés à lui échapper par tous les moyens. Rien ne semble pouvoir arrêter leur macabre saga. Entre les deux camps, la guerre est ouverte, et elle va s'étendre... 

La critique :

Inutile de le dire et de le préciser. Mais avant d'épouser une carrière de cinéaste, de scénariste et de producteur, Rob Zombie, de son vrai nom Robert Bartleh Cummings, est un chanteur et un compositeur de metal américain. Une carrière musicale qu'il poursuit corrélativement à ses projets cinématographiques. Rob Zombie n'a jamais caché sa fascination pour le cinéma horrifique, une passion qui concerne toutes les périodes du cinéma d'épouvante : de Nosferatu le vampire (Friedrich Wilhelm Murnau, 1922) àLa Fiancée de Frankenstein (James Whale, 1935), en passant par Massacre à la Tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974). Rob Zombie, c'est avant tout un cinéma éclectique avec pour thèmes de prédilection la scabrosité des situations, des personnages spécieux et pernicieux, la violence ad nauseam, une période pubertaire sous l'égide de pulsions psychopathiques et le rêve américain terni par les cupidités du capitalisme.

Ainsi, toutes ces thématiques sont déployées au sein d'une filmographie plutôt prolifique, avec La Maison des 1000 Morts (2003), Werewolf Women of the S.S. (2007), Halloween (2007), Halloween 2 (2009), The Lords of Salem (2013) et dernièrement 31 (2016). Vient également s'agréger The Devil's Rejects, réalisé en 2005. Le long-métrage est conçu comme la suite directe de La Maison des 1000 Morts. Les deux films forment donc un diptyque. A travers sa précédente pellicule, Rob Zombie avait déjàérigé son goût immodéré pour l'outrecuidance et la provocation.
Le cinéaste vient de créer une nouvelle famille psychopathique : la famille Firefly, qui entretient évidemment une filiation avec celle de Leatherface dans Massacre à la Tronçonneuse. Pour certains personnages, notamment le Capitaine Spaulding, Rob Zombie s'inspire de véritables tueurs en série, hélas tristement notoires.

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Le Capitaine Spaulding est donc le digne épigone de John Wayne Gacy, un serial killer qui se grimait en clown pour appâter les enfants dans sa cave... A travers les exactions et les impudicités de la famille Firefly, Rob Zombie crée un nouveau mythe d'effroi et de terreur, celle d'une famille de forcenés qui torture, étrille et dilapide des touristes infortunés de passage. La Maison des 1000 Morts propose donc une vision archaïque de l'Amérique, à savoir un pays multiculturaliste qui a tancé et ostracisé les marginaux et les opprimés. De facto, les membres de la famille Firefly sont tous auréolés d'un masque ou d'un costume putride. Hormis le Capitaine Spaulding, Baby-Firefly arbore un sourire avenant et un joli minois pour mieux farder ses pulsions criminelles et libidineuses.
The Devil's Rejectsétait donc attendu avec impatience.

Mais après le succès inopiné de La Maison des 1000 Morts, Rob Zombie ne souhaite pas du tout réitérer les mêmes extravagances, préférant obliquer vers le huis clos et le road movie, un peu à la manière d'un Easy Rider (Dennis Hopper, 1969), la cruauté et l'obséquiosité en plus. 
Ingénieux, Rob Zombie nimbe à nouveau ce second chapitre d'une myriade de références allusives, notamment La Fiancée du Monstre (Ed Wood, 1955), ou encore La Nuit du Chasseur (Charles Laughton, 1955). Rob Zombie emprunte donc les accents de cette Amérique tuméfiée et gangrénée par la violence.
En outre, les sociopathes de The Devil's Rejects s'apparentent à des clones débridés de Robert Mitchum, toujours dans La Nuit du Chasseur, un conte horrifique et crépusculaire. 
Mais The Devil's Rejects, c'est aussi ce retour de l'horreur à l'ancienne, celle qui vient se nourrir des failles de la révolution sociétale, idéologique et culturelle des années 1970. 

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Ce n'est pas un hasard si l'action du film se déroule vers la fin des seventies. A ce jour, The Devil's Rejects est toujours considéré comme le métrage le plus éloquent et le plus abouti de Rob Zombie. A tel point que The Devil's Rejects s'est rapidement octroyé le statut de film culte. Mieux, selon les thuriféraires du cinéaste, The Devil's Rejects serait même supérieur àLa Maison des 1000 Morts. Reste à savoir si cette oeuvre mérite de tels dithyrambes.
Réponse dans les lignes à venir... La distribution du film se compose de Sid Haig, Bill Moseley, Sheri Moon Zombie, William Forsythe, Ken Foree, Matthew McGrory, Leslie Easterbrook, Geoffrey Lewis, Danny Trejo et Michael Berryman. Attention, SPOILERS ! (1) 
Mai 1978. Dans une ferme où vit une famille de psychopathes sanguinaires, le shérif John Quincy Wydell lance une grande offensive afin de déloger ceux qui ont abattu son frère plusieurs mois auparavant, pendant la nuit d'Halloween 1977. 

Au cours de la fusillade, deux membres de la famille parviennent à s'enfuir. Commence alors une cavale pleine de cadavres et une traque hors norme pour le shérif John Quincy Wydell. En effet, souhaitant d'abord arrêter les Firefly, il se fait peu à peu justicier et décide, après avoir eu une vision de son défunt frère Georges le suppliant de le venger, de torturer les Firefly ; physiquement, mais surtout moralement. Les rôles de sadiques et de victimes s'échangent ainsi tout au long du film entre les Firefly et le shérif Wydell (1). Vous l'avez donc compris.
A l'aune de ce synopsis, les événements de La Maison des 1000 Morts ne sont qu'un mauvais prétexte pour une suite qui n'en est pas vraiment une. Narquois, Rob Zombie s'ébaudit de cette dissonance et propose un curieux revival entre Easy Rider, La Nuit du Chasseur et Massacre à la Tronçonneuse (autant de films déjà précités).

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Indubitablement, Rob Zombie fait preuve d'acuité et de dextérité derrière sa caméra. Ipso facto, le réalisateur gomme en partie certaines errances et digressions techniques de La Maison des 1000 Morts. De surcroît, Rob Zombie affine et peaufine son scénario, celui d'une famille de dégénérés mentaux, désormais en pleine escapade et inlassablement poursuivie par le shérif Wydell. Ce dernier a juré haro sur tous les membres de la famille Fireflly et a bien l'intention de leur faire payer la mort de son frère. Mais cette histoire subsidiaire, sur fond de vindicte personnelle, n'est qu'un leurre.
Rob Zombie préfère se polariser sur les activités meurtrières du duo formé par Sheri Moon Zombie et Bill Moseley. Au cours de leur périple, les deux écervelés torturent et supplicient une bande de culs-terreux abonnés à la musique country.

Ils sont bientôt rejoints par le Capitaine Spaulding, très en forme pour l'occasion. Dès lors, la pellicule se transmute en sadisme ordinaire renâclant, derechef, vers les délires nécrophiles de Massacre à la TronçonneuseToujours la même antienne... Néanmoins, ce ton irrévocable et comminatoire oblique vers une toute autre direction dans la seconde partie du film. D'un huis clos mortifère, The Devil's Rejects se transmue en road movie menant tout droit vers la mort et la putréfaction. Aucun des personnages du film ne trouve grâce aux yeux dépités de Rob Zombie.
Qu'ils soient victimes, justiciers, flics revanchards, ou bien des prédateurs azimutés. Tous ne sont que les reliquats d'une Amérique profondément mutilée dans sa chair. 
Malgré leur sournoiserie et leurs ignominies, la famille Firefly est éprise de liberté. Une impression corroborée par la conclusion finale en apothéose. On finirait presque par s'attacher à ces personnages aliénés... Certes, d'un point de vue stylistique, The Devil's Rejects inhume à plate couture son auguste devancier.
A contrario, le film ne réitère, que par instants, les fulgurances jubilatoires de La Maison des 1000 Morts
Bref, les deux chapitres de ce diptyque possèdent leurs propres qualités et leurs propres corollaires. 

 

Note : 15/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Devil%27s_Rejects


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