Genre : horreur, gore, trash, extrême, slasher (interdit aux - 16 ans)
Année : 2007
Durée : 1h30
Synopsis : Un tueur psychopathe grimé en clown sème la terreur depuis plus de 20 ans dans une paisible petite ville américaine. Armé d'un gigantesque hachoir, il traque des victimes avec acharnement avant de les massacrer sans la moindre pitié. Qui est-il ? Quelles sont ses sanglantes motivations ? C'est pour répondre à ces questions que Jennifer et Mark, deux journalistes avides de sensations fortes, décident d'enquêter sur les agissements de ce maniaque. Alors que le nombre de meurtres ne cesse d'augmenter, leur enquête va les conduire au bout de l'horreur...
La critique :
A fortiori, la figure du clown est synonyme d'ébaudissements, de railleries et d'égaiement, que ce soit pour le public adulte et surtout pour les enfants, puisque ce saltimbanque vêtu de couleurs chatoyantes est intrinsèquement relié au monde du cirque. Mais le cinéma horrifique a promptement dévoyé cette figure pittoresque pour la transmuter en une créature méphistophélique et funeste. Il existe donc toute une pléthore de productions d'épouvante qui ont détourné les activités truculentes du clown en obsessions spécieuses et criminelles.
Au hasard, nous pourrons aisément citer "Il" est revenu (Tommy Lee Wallace, 1990) ainsi que son récent remake, Ca (Andres Muschietti, 2017), Dead Clowns (Steve Sessions, 2004), Amusement (John Simpson, 2008), Le Clown de l'Horreur (Jean Pellerin, 1999), ou encore La Nuit des Clowns Tueurs (John Altieri, 2016).
Vient également s'agréger 100 Tears, réalisé par Marcus Koch en 2007. Ce long-métrage gore et horrifique s'inspire évidemment d'un serial killer tristement notoire, j'ai nommé John Wayne Gacy Jr. Ce tueur en série américain était par ailleurs surnommé"le clown tueur" car le sociopathe avait aussi pour habitude de se grimer en clown pour amuser et appâter les enfants. Condamnéà la peine capitale, John Wayne Gacy va devenir une figure populaire de terreur aux Etats-Unis en détenant le triste record de condamnations à perpétuité et de condamnations à mort (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Wayne_Gacy). L'écrivain Stephen King s'inspirera par ailleurs de ce maniaque du sadomasochisme et de l'opinel pour son roman Ça. Il faut se rendre sur le site IMDb (source : http://www.imdb.com/name/nm1155596/) pour trouver quelques informations élusives sur Marcus Koch.
A fortiori, 100 Tears reste le seul et unique réalisation du cinéaste. Marcus Koch est surtout connu pour ses talents de technicien et son érudition derrière les maquillages et les effets spéciaux de pellicules horrifiques. Son nom reste donc indissociable du cinéma trash et extrême puisque l'artiste a également officié sur les tournages de Toxic Avenger 4 (Lloyd Kaufman, 2001), Fell (Kasimir Burgess, 2010), We are still here (Ted Geoghegan, 2015) et Frankenstein Created Bikers (James Bickert, 2016). En outre, 100 Tears fait partie de ces pellicules prisées et louangées par les adeptes du cinéma gore. Le métrage est souvent répertorié parmi les cent films les plus rougeoyants et les plus érubescents du cinéma underground. Reste à savoir si 100 Tears mérite de figurer (ou non) dans un tel panthéon.
Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film risque de ne pas vous évoquer grand-chose à moins que vous connaissiez les noms de John Davison, Raine Brown, Georgia Chris, Jack Amos et Kibwe Dorsey ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS ! Un tueur psychopathe grimé en clown sème la terreur depuis plus de 20 ans dans une paisible petite ville américaine. Armé d'un gigantesque hachoir, il traque des victimes avec acharnement avant de les massacrer sans la moindre pitié.
Qui est-il ? Quelles sont ses sanglantes motivations ? C'est pour répondre à ces questions que Jennifer et Mark, deux journalistes avides de sensations fortes, décident d'enquêter sur les agissements de ce maniaque. Alors que le nombre de meurtres ne cesse d'augmenter, leur enquête va les conduire au bout de l'horreur... A l'aune de cette exégèse, difficile à la fois de ne pas songer àLa Maison des 1000 Morts (Rob Zombie, 2003), un film d'horreur auquel 100 Tears fait directement référence, et évidemment à la véritable histoire de John Wayne Gacy lui-même. Toujours la même antienne...
Le film de Marcus Koch ne fait que corroborer cette fascination morbide, voire eschatologique, pour les sociopathes écervelés, ceux qui mutilent et transgressent tous les codes moraux et tous les tabous de notre société contemporaine. Le croquemitaine de 100Tears ne fait donc pas exception. Surtout, le forcené ne fait pas dans la dentelle ni dans la complaisance, et exécute dare-dare les personnes qui ont le malheur de croiser son chemin mortuaire.
Au menu des tristes réjouissances, Marcus Koch fait montre de mansuétude et nous gratifie de toute une série d'exécutions à coup de hachoir, le clown affectionnant tout particulièrement les zones carotidiennes. Viennent également s'ajouter des organes dilacérés et éparpillés dans tous les sens, des victimes agonisantes mais toujours vivantes avec la poitrine éventrée ou les membres inférieurs sectionnés.
Bref, la liste des abominations est à la fois longue et exhaustive. Que les amateurs de tripailles et de barbaque se rassérènent. Oui, 100 Tears est bel et bien ce festival d'érubescence promis par son affiche clinquante. Oui, 100 Tears peut s'enorgueillir d'un croquemitaine horripilant qui massacre, étrille et étripe ses victimes avec une jubilation non dissimulée. De surcroît, son cheminement psychopathique obéit lui aussi à une étonnante duplicité.
Le tueur est donc aidé par sa propre fille dans sa croisade meurtrière. Sur la forme comme sur le fond, 100 Tears s'apparente à un remake ou à un hommage - à peine déguisé - de Maniac (William Lustig, 1980), le lucre, le talent et la pécune en moins. A fortiori, l'essentiel du budget a été dépensé dans les maquillages, les prothèses et les effets spéciaux du film.
Un grand soin a donc été diligenté dans toutes ces effusions sanguinaires, un domaine dans lequel Marcus Koch excelle. Cependant, en dépit de toutes ses qualités, le long-métrage n'est pas exempt de tout reproche. Premier bémol et pas des moindres, 100 Tears reste un slasher de facture conventionnelle, certes plus sanguinolent qu'à l'accoutumée. De surcroît, le film n'échappe pas à ce monogramme de série B (voire de série Z) qui souffre d'un certain amateurisme ostentatoirement affiché. On se retiendra donc de pester et de clabauder après une interprétation relativement médiocre (pour être gentil...). A la rigueur, seul Joe Davison (dans le rôle du clown azimuté) tire son épingle du jeu ; une impression néanmoins à minorer puisque le comédien a tendance à verser dans l'excès.
Nanti d'un budget impécunieux (à peine 75 000 dollars...), 100 Tears remplit doctement son office sans pour autant transcender son récit ni son croquemitaine échevelé. Indubitablement, cette production ravira les amateurs de sensations fortes. Après de làà l'inscrire parmi les pellicules les plus brutales du cinéma gore et extrême, il y a un pas (voire un fossé imperceptible) que je n'oserai pas franchir.
Note : 11/20
Alice In Oliver