Quantcast
Channel: Cinéma Choc
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Sentenced To Hang (Grande première pour la catégorie III)

$
0
0

sentenced to hang 1989

Genre : drame (interdit aux - 16 ans en France, interdit aux - 18 ans à Hong Kong)
Année : 1989
Durée : 1h43

Synopsis :Licencié par son patron tyrannique, Lee retourne auprès de ses deux complices et décide de kidnapper le fils de son ancien Boss. Les trois hommes, vite dépassés par les événements descendront lentement vers la déchéance morale et seront acculés au meurtre.               

La critique :

Selon le site Cinemasie.com (Source : http://www.cinemasie.com/fr/fiche/dossier/249/), "la catégorie 3 Hongkongaise ou "interdiction aux moins de 18 ans" créée en 1988 correspond davantage culturellement parlant à notre "interdiction aux moins de 16 ans" et réunit des films d'horizons très variés jugés extrêmes, offensant ou trop explicites". Si les films de la catégorie 3 vont essentiellement s'illustrer durant la décennie 1990, les origines sont à rechercher chez la firme Shaw Brothers via des films d'arts martiaux érubescents, mais avec une forte critique politique et sociale d'une nation exsangue et en déliquescence. C'est dans ce contexte houleux et de tension socioculturelle que le comité de censure de Hong Kong décide d'exercer une plus grande vigilance sur des oeuvres réputées virulentes.
Des films tels que Seeding of A Ghost (Yeung Kuen, 1983), Corpse Mania (Kuei Chi Hung, 1981) ou encore Boxer's Omen (Kuei Chi Hung, 1983) échappent de peu au courroux et au joug de la censure.

Pour certains, ces métrages contiennent déjà les premières prémisses de la Catégorie III. A tort, certains thuriféraires croient que c'est le film Camp 731 - Men Behind the Sun (Mou Tun Fei, 1988) qui sera le tout premier long-métrage à s'auréoler de l'ultime réprobation. Pourtant, cette oeuvre trash et particulièrement rougeoyante s'arrogera le monogramme quelques années plus tard. Selon nos sources, ce serait le film Sentenced To Hang, réalisé par les soins de Taylor Wong en 1989, qui serait le pionnier de la Catégorie III, en tout cas le tout premier film à revêtir les oripeaux malaisants de ce cinéma d'exploitation. En outre, Taylor Wong est un cinéaste bien connu du cinéma hongkongais.
Parmi ses oeuvres les plus proverbiales, nous pourrons notifier les cas de Rich and Famous (1987), Tragic Hero (1987), Kung Fu Vs Acrobatic (1990), ou encore The Three Wordsmen (1994) qui ont connu une petite carrière sur le continent asiatique.

hqdefault

A fortiori, rien ne prédestinait Taylor Wong à s'orienter vers la Catégorie III et ses déchaînements sanguinolents et outranciers. Seul Sentenced To Hang fait évidemment figure d'exception. De surcroît, la notoriété subreptice de cette oeuvre reste tout de même à relativiser. Certes, les laudateurs de la Catégorie III citent régulièrement le film de Taylor Wong comme une référence prééminente. Toutefois, le métrage n'a pas connu les ferveurs d'une exploitation (même en vidéo) en France. Mais que les amateurs de sensations fortes se rassérènent.
Le film est disponible intégralement en version originale sous-titrée anglais sur le site YouTube. En l'occurrence, il est assez ardu de trouver la moindre information, même élusive, sur Sentenced To Hang sur Wikipédia ou sur la Toile.

Néanmoins, il semblerait que le long-métrage s'inspirerait d'une affaire criminelle ("Le mystères des trois loups") qui s'est déroulée à Hong Kong et qui a largement alimenté les débats à l'époque. La distribution du film se compose de Tony Leung, Kent Cheng, Kiki Sheung, Shui-Chiu Gan et Elvis Tsui. Le synopsis de Sentenced To Hang est pour le moins lapidaire. Attention, SPOILERS ! Licencié par son patron tyrannique, Lee retourne auprès de ses deux complices et décide de kidnapper le fils de son ancien Boss. Les trois hommes, vite dépassés par les événements descendront lentement vers la déchéance morale et seront acculés au meurtre.
Dans un premier temps, ils assassinent "accidentellement" le fiston de leur patron. A contrario, ce dernier n'a pas l'air spécialement effarouché par ce rapt d'infortune. 

sans-titre1

Que soit. Lee et ses fidèles subordonnés décident de kidnapper le chef d'entreprise autocratique contre une forte rançon, mais rien ne se déroule comme prévu... Autant l'annoncer de suite. Pour ceux et celles qui s'attendent à un exercice de boucherie massive dans la grande tradition d'un Men Behind The Sun (précédemment mentionné), The Untold Story (Herman Yau, 1993) ou encore d'un Ebola Syndrome (Herman Yau, 1996), ils seront sans doute décontenancés par Sentenced To Hang. Contrairement à toutes ces oeuvres précitées, Sentenced To Hang n'est pas une oeuvre trash, gore ni déviante dans la grande tradition de la Catégorie III.
Bien que scellé par ce monogramme impudent, Sentenced To Hang est avant tout une tragédie humaine. De surcroît, difficile réellement de comprendre une telle réprobation même si on note certaines assonances entre le film de Taylor Wong et ladite catégorie.

En résumé, à moins d'être totalement réfractaire à la moindre gouttelette d'hémoglobine, les thuriféraires de sensations outrageantes et sanguinaires ne risquent pas d'être ulcérés par cette oeuvre qui se divise en plusieurs parties bien distinctes.
La première fonctionne presque comme une comédie dramatique et sociale avant de se transmuter en huis clos anxiogène dans sa seconde partie, puis en véritable dramaturgie dans son prologue final. Taylor Wong prend son temps pour planter le décor (assez rudimentaire par ailleurs) et ses divers protagonistes.
Ces derniers aspirent à davantage de félicité et surtout à prendre leur revanche sur un patron séditieux et aux méthodes rigoristes. Rien ni personne ne les ramènera à la raison. A contrario, les trois compères dérivent prestement vers le crime organisé. 

sans-titre2

Paradoxalement, Taylor Wong ne décrit pas ces trois héros en déveine comme des sociopathes invétérés, mais plutôt comme de vulgaires quidams rapidement dépassés par les événements. Emphatique, Taylor Wong ne dresse pas spécialement de diatribe ni de critique sur la société hongkongaise. Tout du moins, le portrait peu flatteur reste assez évasif pour que l'on puisse éventuellement déceler la moindre saillie rédhibitoire. En outre, Sentenced To Hang s'apparente davantage à une allégorie sur la destinée de trois personnages. C'est à la fois le préambule et la conclusion finale du film. Attention, ce qui va suivre révèle les grandes lignes narratives du film !
Lee et ses fidèles prosélytes sont nés le même jour.
Ils connaîtront le même sort funeste et seront donc condamnés à la pendaison.

C'est aussi l'affiche du film qui ne cache aucunement ses aspérités morbides. Lee et ses ouailles décéderont aussi le même jour. Indubitablement, Sentenced To Hang peut s'enhardir d'un trio d'interprètes qui précellent dans leur rôle respectif. En outre, Tony Leung et Kent Cheng sont des comédiens bien connus du cinéma hongkongais et de la Catégorie III en particulier.
Si la réalisation et la mise en scène restent assez correctes (guère plus), la plupart des saynètes nocturnes sont totalement illisibles. A moins de se nantir d'une vision nyctalope, difficile d'entrevoir les activités crapuleuses de nos comparses dans une telle pénombre. In fine, le scénario reste assez prévisible.
Mais ne soyons pas trop vachards. Nonobstant toutes ses carences et tous ses impondérables, Sentenced To Hang reste un drame plutôt bien ficelé qui se pare d'une introspection (assez élusive, certes...) sur la peine de mort. En résulte une dramaturgie plutôt attachante grâce à la finesse de son casting homérique. Mais pour le reste, Sentenced To Hang reste, en dépit des apparences, un cru assez mineur de la Catégorie III.

 

Note :11/20

sparklehorse2 Alice In Oliver


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Latest Images

Trending Articles