Quantcast
Channel: Cinéma Choc
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Hazard Jack (Mais pourquoi est-il aussi méchant ?)

$
0
0

hazard jack

Genre : horreur, gore, slasher (interdit aux - 16 ans)
Année : 2014
Durée : 1h22

Synopsis : Un groupe d'amis se rend dans un hôpital abandonné pour y faire la fête et jouer au paintball, mais ils ignorent qu’un vétéran de l’armée victime d'un stress post-traumatique y a élu domicile et que c'est un psychopathe.   

La critique :

C'est le lot de tout chroniqueur, de tout site censé se polariser sur l'horreur, les films expérimentaux, inclassables et parfois rarissimes. Il faut sans cesse se départir et se colleter avec des longs-métrages méconnus du grand public, à peine esquissés par les critiques spécialisées et donc se fier ingénument à une affiche de film à priori harangueuse. Parfois, la jaquette rutilante est à la hauteur des attentes suscitées et permet d'apprécier une "galette" plutôt magnanime en termes d'éviscérations sanguinolentes. Hélas, ce paradigme a aussi ses écueils et ses corolaires.
On a tous connu, un jour ou l'autre, cette sensation désagréable de faire confiance à une affiche à fortiori prometteuse pour tomber, in fine, sur un véritable navet. Indubitablement, Hazard Jack, réalisé par les soins de David Worth en 2014, appartient à cette dernière catégorie.

Premier constat, que ce soit sur Google ou sur le site IMDb, on ne trouve presque aucune information sur ce film de série B (série Z ?). Même Wikipédia n'a pas connaissance de cette forfaiture sur pellicule. Pour flagorner son audimat, Hazard Jack recourt à une stratégie subtile et matoise. Il suffit de miser sur une affiche à priori érubescente puisque cette dernière érige en gros plan un sociopathe nanti d'un masque de mécanicien et arborant une machette particulièrement acérée. Regardez bien cette affiche ensanglantée car c'est bien tout ce que vous verrez dans Hazard Jack !
On comprend mieux pourquoi on ne trouve aucune information sur cette épigramme métamorphosée en boniment cinéphilique. Toutefois, le seul nom de David Worth aurait dûéveiller, un tant soit peu, notre suspicion. 

hazard-jack-screen

Si le cinéaste américain ne rivalise pas avec des noms tels que Bruno Mattéi, Cetin Inanç ou Godfrey Ho, David Worth fait évidemment office de tâcheron dans le monde étriqué du cinéma bis. La carrière cinématographique du metteur en scène démarre vers le milieu des années 1970. David Worth sévit alors en tant que directeur de la photographie derrière des films tels que Poor Pretty Eddie (Chris Robinson, 1975), Death Game (Peter S. Traynor, 1977), Bronco Billy (Clint Eastwood, 1980), Ca va cogner (Buddy Van Horn, 1980), ou encore Bloodsport - Tous les coups sont permis (Newt Arnold, 1988). Corrélativement, David Worth signe quelques longs-métrages anomiques qui assoient sa réputation de bisseux auprès des amateurs de "nanardise" et de cocasseries cinématographiques.
Les thuriféraires du cinéaste (mais enfin, qui sont-ils ???) ne manqueront pas de stipuler des "oeuvres" telles que Le Chevalier du Monde Perdu (1983), Lady Dragon (1992), Retour de flammes (1994), American Tigers (1996), Shark Attack 2 (2001), Air Strike (2002), ou encore Shark Attack 3 (2002) parmi les inepties cinéphiliques.

A l'aune de cette filmographie, on comprend mieux pourquoi le monogramme de David Worth a fait les beaux jours du site Nanarland. Seul Kickboxer, sorti en 1989, fait figure d'exception notable et notoire puisque ce métrage d'arts martiaux a permis d'édifier la figure musculeuse de Jean-Claude Van Damme dans l'univers hollywoodien en général et dans le genre action en particulier. Le cryptonyme de David Worth rime invariablement avec trois registres cinématographiques : l'action, les arts martiaux et l'horreur. Hazard Jack vient donc s'acoquiner avec le registre horrifique et flagorne à la fois avec le slasher et la grande mode du torture porn.
Saw (James Wan, 2004) et Hostel (Eli Roth, 2006) n'ont qu'à bien se tenir ! En l'occurrence, ce n'est pas Hazard Jack qui risque de faire ciller l'hégémonie de ces deux parangons du cinéma horrifique depuis maintenant quinze longues années.

téléchargement (4)

Sur la forme, Hazard Jack s'apparente à un curieux maelström entre Hostel premier du nom et The Collector (Marcus Dunstan, 2009). A l'instar de ses augustes devanciers, Hazard Jack joue la carte du home invasion mâtiné d'une forte tension sexuelle, à tel point que l'on pourrait invoquer un slasher libidineux. A moins que ce ne soit finalement l'inverse, à savoir un film érotique déguisé en slasher ; une façon comme une autre pour David Worth de farder l'inanité de son maigre budget. Vous aviez trouvéHostel un tantinet lourdaud pour ses rodomontades à caractère sexuel ?
Alors vous risquez de fulminer devant les satyriasis de Hazard Jack, un film gore (ah bon ?) qui accumule les saynètes de striptease et les tenues savamment dépoitraillées. Pour le reste, la distribution de cette bisserie impécunieuse ne risque pas de vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms d'Amanda Maddox, Alison Lani, Kevin James Sporman, Macauley Gray et Jason O'Neil Hudson ; mais j'en doute...

Attention, SPOILERS ! Un groupe d'amis se rend dans un hôpital abandonné pour y faire la fête et jouer au paintball, mais ils ignorent qu’un vétéran de l’armée victime d'un stress post-traumatique y a élu domicile et que c'est un psychopathe. Ce dernier se montre particulièrement atrabilaire et assaille aléatoirement notre bande de joyeux drilles. Paradoxalement, ces derniers ont délaissé leurs tenues de paintball pour copuler dans la bonne humeur ! A l'aune de cette exégèse, difficile de s'enthousiasmer, voire de s'égayer pour les minces arguties d'Hazard Jack.
En sus, le film de David Worth doit s'empoigner avec une concurrence apoplectique et surtout beaucoup plus éloquente en termes d'insanités et de morceaux de barbaque déversés à l'écran. Vous pouvez aisément oblitérer le slasher hargneux et virulent au profit d'une pellicule exsangue et débarrassée de la moindre cohérence narrative.

téléchargement (3)

Quant au croquemitaine, ce dernier impressionne par évidemment par sa musculature, mais se révèle finalement inoffensif. Certes, le spectateur hébété assistera à quelques décapitations via des crânes en plastique et du sang factice qui gît sur le sol. Mais pour le reste, difficile de ne pas soupirer devant un tel dilettantisme. Certes, nous aurons droit à quelques explications sur la sociopathie de notre forcené. Licencié de son travail, ce dernier a également vécu des heures pénibles durant la guerre en Irak. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout.
En tout état de cause, difficile de comprendre les éléments qui métamorphosent cet ouvrier de chantier en véritable maniaque ! Alors pourquoi ce boogeyman est-il aussi méchant ? Bah... Euh... Parce que ! Oui, je sais...

A l'instar de David Worth, nous éluderons toute explication plausible et/ou rationnelle sur la genèse de cette dysthymie sociopathique. L'interprétation oblique dans la même direction indécente via un amateurisme ostensible et un casting qui s'apparente à une coalition de bellâtres et de blondinettes érotomanes. Seule l'héroïne pudibonde et lunettée fait figure d'exception dans cette distribution peu flatteuse. A sa décharge, la mise en scène fait montre, elle aussi, de frilosité ; révélant ainsi toute la caducité de cette entreprise. Donc, encore une fois, ne vous laissez pas appâter par l'affiche du film !
Certes, on aimerait se gausser de la cancrerie de cette bisserie désargentée et tournée (visiblement) en quelques jours (quelques heures ?). Malencontreusement, Hazard Jack ne possède même pas le charme d'un bon vieux nanar. Plus péjorativement, on appelle ce genre d'infamie une fumisterie sur pellicule. Continue ???

Côte :Navet

sparklehorse2 Alice In Oliver


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Trending Articles