Quantcast
Channel: Cinéma Choc
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

The Toxic Avenger - Part II (Le premier monstre héros déformé de l'histoire du New Jersey)

$
0
0

toxic avenger part 2

Genre : horreur, comédie (interdit aux - 12 ans)
Année : 1989
Durée : 1h29

Synopsis : (1) Le Toxic Avenger, le justicier radioactif de Tromaville, est trop performant. Depuis le premier épisode, toute la criminalité a étééradiquée, réduisant notre super héros au chômage technique. Encouragé par son psychiatre, Melvin alias Toxie s'en va pour le Japon à la recherche du père qu'il n'a jamais connu. Profitant de l'absence de notre héros, la multinationale polluante Apocalypse Inc. exécute une OPA sur Tromaville (1).

 

La critique :

Avant de s'arroger la couronne voluptuaire du parangon du cinéma bis, le producteur, scénariste et réalisateur Lloyd Kaufman aura connu des années de déveine et de galère. A ses débuts, l'artiste démiurgique fréquente assidûment l'oligarchie hollywoodienne, avec laquelle il ne partage aucune accointance. Pis, cette argyrocratie véhémente et acrimonieuse le rabroue, le semonce, le vilipende et le nargue avec son obséquiosité habituelle. Lloyd Kaufman comprend qu'il n'appartiendra jamais à cette caste pernicieuse et opulente.
Que soit. Opiniâtre, le producteur crée, en 1974 et avec l'assentiment de Michael Herz - son ami d'enfance, le dernier studio indépendant de l'univers cinématographique hollywoodien : Troma Entertainment. A l'époque, tout le monde s'esclaffe et se gausse de cette firme impécunieuse qui collectionne, de prime abord, les fiascos et les déboires commerciaux.

Mais peu importe. Pugnace, Lloyd Kaufman s'échine dans des productions ordurières, triviales et iconoclastes, invariablement tancées et fustigées par les critiques. Puis, vers le milieu des années 1980, Lloyd Kaufman réalise le film qui va devenir sa manne providentielle. Son nom ? The Toxic Avenger (1984), soit l'histoire d'un justicier disgracieux et radioactif qui nettoie et extermine la voyoucratie de Tromaville. Contre toute attente, cette gaudriole virulente se solde par un succès pharaonique et s'inscrit carrément dans la culture populaire américaine.
A raison, Lloyd Kaufman jubile. Lui qui a traversé une longue période de disettes et de maigres subsides se retrouve en tête de peloton via le support vidéo. Pour Lloyd Kaufman, ce succès mirobolant est un véritable oxymore. 

maxresdefault

Au-delà de ses salacités et de sa mise en scène rudimentaire, The Toxic Avenger n'est pas seulement cette comédie goguenarde et égrillarde qu'elle prétend être. Via les tribulations de son vengeur toxique, Lloyd Kaufman et Michael Herz morigènent et vitupèrent l'Amérique toute entière, une nation éparse, xénophobe, fallacieuse et pusillanime que les deux congénères raillent, vitupèrent et vulgarisent. Au détour de plusieurs saynètes cinglantes, c'est toute l'oligarchie bien-pensante qui en prend pour son grade. Lloyd Kaufman et Michael Herz corroborent cette appétence pour les obscénités avec Atomic College (1986). Ultérieurement, Terror Firmer (1999), Tromeo § Juliet (1999) et Poultrygeist : Night of the Chicken Dead (2006) avaliseront et ratifieront l'omnipotence de la firme Troma dans l'univers foisonnant et exhaustif du cinéma bis.

Mais, parmi toutes ces productions outrecuidantes, c'est bien The Toxic Avenger premier du nom qui remporte sans fard la palme de l'inconvenance. Parfaitement conscients de l'ampleur de cet épiphénomène, Lloyd Kaufman et son fidèle prosélyte transmutent le premier volet en tétralogie jubilatoire. Ainsi, The Toxic Avenger - Part II (1989), The Toxic Avenger - Part III (1989) et Citizen Toxie - The Toxic Avenger 4 (2000) érigent la notoriété d'une franchise corrosive, condescendante et graveleuse. Aujourd'hui, c'est le cas de The Toxic Avenger, Part II qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes. Cette seconde forfaiture est souvent répertoriée comme le chapitre le plus faible et le plus modique d'une saga en déliquescence. Autant l'annoncer sans ambages.
Michael Kaufman et Michael Herz ne réitéreront pas les extravagances et les fulgurations de The Toxic Avenger premier du nom. 

MV5BOTE5ODRkMmEtNWRlYi00MjE2LTljNzQtNGRlMzc0ZDk5YjYxXkEyXkFqcGdeQXVyNTc4Njg5MjA@

Via The Toxic Avenger, Part II, l'objectif est d'obliquer vers les billevesées et la comédie régressive. Le gore potache et exacerbé est donc suppléé par des balourdises circonstanciées. Les laudateurs originels ne manqueront pas de chapitrer cette suite obsolète et consécutive. Aux yeux de certains contempteurs, ce deuxième opus apparaît un peu trop doucereux et croquignolet. En l'occurrence, The Toxic Avenger - Part 2 souffre de l'inévitable métaphore avec son auguste devancier. Pis, le site Nanarland recense cette suite parmi les nanars avariés (Source : http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-toxicavenger2-the-toxic-avenger-2.html).
Reste à savoir si The Toxic Avenger - Part II mérite (ou non) de telles acrimonies. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...

La distribution du film risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Ron Fazio, John Altamura, Phoebe Legere, Rick Collins, Rikiya Yasuoka et Tsutomu Sekine ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS ! (1) Le Toxic Avenger, le justicier radioactif de Tromaville, est trop performant. Depuis le premier épisode, toute la criminalité a étééradiquée, réduisant notre super héros au chômage technique. Encouragé par son psychiatre, Melvin alias Toxie s'en va pour le Japon à la recherche du père qu'il n'a jamais connu. Profitant de l'absence de notre héros, la multinationale polluante Apocalypse Inc. exécute une OPA sur Tromaville (1).
Si depuis les exactions du premier chapitre, le vengeur toxique est devenu une figure populaire aux Etats-Unis, ce super-héros d'un autre âge reste relativement anonyme dans nos contrées hexagonales.

téléchargement (2)

Pendant longtemps, Lloyd Kaufman et Michael Herz auront songé et ratiocinéà l'utilité de réaliser une suite, en sachant pertinemment qu'elle serait jugée à l'aune de son éminent citérieur. Cette fois-ci, pas question de composer avec un budget anémique. Contrairement à la majorité des productions Troma, The Toxic Avenger - Part 2 se pare de plus beaux atours et peut s'enorgueillir d'un budget assez confortable. Contrairement à son glorieux épigone, ce second épisode est allègrement promu et plébiscité par des oriflammes rutilantes dans les médias et les journaux.
Sans cette publicité clinquante, The Toxic Avenger - Part 2 se serait probablement enlisé dans les affres des oubliettes et de la désuétude. Tel est le constat amer et dogmatique à retenir de cette seconde prévarication sur pellicule !

Vous l'avez donc compris. Nonobstant ses apparats matois, The Toxic Avenger - Part II ne laissera pas un souvenir indélébile, loin de là ! On comprend mieux pourquoi les aficionados ont crié et juré haro sur cette suite sans doute trop allègre et lucrative. Que les esprits les plus réfractaires se rassérènent ! Oui, les gauloiseries et les ganacheries font toujours partie des tristes réjouissances. On a donc plaisir à retrouver notre célèbre vengeur toxique, peu en verve pour l'occasion... Et pour cause puisque notre justicier hideux a éradiqué toute la racaille de Tromaville !
Sur ces entrefaites, The Toxic Avenger - Part II se perd dans d'interminables facondes et dans une histoire de genèse patriarcale d'une vacuité pélagienne. Certes, entre temps, Michael Kaufman nous inflige encore toute une pléthore de frivolités, de gags, de pantomimes et de situations funambulesques dont il a le secret.

Sur ce dernier point, The Toxic Avenger - Part II remplit doctement son office. Hélas, ce que cette suite gagne en polissonneries, elle le perd en termes de gore et de diverses paillardises. L'âpreté, le trash et la virulence sont donc les grands absents de cette suite sporadique. In fine, la plus grande carence de ce second chapitre repose justement sur l'absentéisme total de diatribe et de satire du mercantilisme américain. Or, c'est cette même saillie qui ornait les précieux atours de The Toxic Avenger premier du nom. Destinéà enjôler un public un peu moins rétif, The Toxic Avenger - Part II ne flagornera que les amateurs les plus patentés de la saga.
Cette suite, souvent en disgrâce, ne brille que par intermittence et ne retrouve jamais (ou alors peu ou prou) cette gouaille de naguère. Allez, par miséricorde, nous accorderons la mention passable...

Note : 10/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : https://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=722&NamePage=toxic-avenger---part-ii--the


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Trending Articles