Genre : Horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 1986
Durée : 40 minutes
Synopsis :
Lorsqu'elles se rendent dans une résidence d'été isolée, quatre lycéennes sont bientôt ciblées par une horrible créature dans le sous-sol. Une gouvernante avertie essaie de garder le monstre cachéà l'aide d'une flûte.
La critique :
Tiens, quelle surprise ! Quel étonnement doit se profiler sur votre visage de me voir à la chronique d'un Xème film asiatique, et plus particulièrement japonais ! Car oui, l'Asie a énormément le vent en poupe ces temps-ci dans mes projets et ce n'est pas encore fini, loin de là. Car comment oublier voire snober un pays monumental dans ses mises en scène délirantes et son ouverture d'esprit sans bornes ? C'est bien simple, à lui seul le Soleil Levant pourrait bénéficier d'un site entier consacréà la chronique de toutes ses pellicules complètement chtarbées tant elles fourmillent. Car si la pochette aurait pu vaguement vous faire songer qu'une nouvelle plongée de ma part se faisait dans la pré-Cat III ou la Cat III, je suis au regret de vous dire que non. Je dois même vous confier que je suis sevré pour un moment du cinéma HK d'exploitation. Enfin, là n'est pas la question !
C'est au détour d'un site assez épouvantable, sans trop savoir comment j'ai attiré dessus, que je fis la connaissance de ce moyen-métrage oublié du nom de Guzoo - The Thing Forsaken By God : Part I de son nom complet. Pourquoi cette mention "Part I" ? Tout simplement car il semblerait que cette histoire était censée s'étaler sur plusieurs épisodes mais, trente ans plus tard, nous sommes toujours à attendre la fameuse "Part II".
Les questions fleurissent. Etait-ce juste un coup de com' ? Le projet s'est-il viandéà ce point en termes de rentrées financières que le réalisateur ait décidé d'abandonner et de s'arrêter à cette première partie ? Nous n'en saurons rien et honnêtement l'intérêt n'est guère suffisant pour attendre quoi que ce soit d'intéressant. De toute façon, la fin ne s'ouvrait sur rien d'autre ni ne semblait établir un prolongement. Bref, Guzoo est un produit sorti de l'imagination douteuse de Kazuo "Gaira" Komizu, un homme qui s'est spécialisé dans les bisseries gore/trash avec des oeuvres aussi succulentes que Entrails Of A Virgin, Entrails Of A Beautiful Woman ou encore Female Inquisitor parmi une filmographie assez conséquente s'étant achevée en 2004 avant qu'il ne disparaisse. Vous vous doutez, dès lors, que Guzoo représente le premier film de ce cinéaste chroniqué par mes soins.
Pourquoi en suis-je venu à visionner ceci ? Je suppose que vous connaissez cette petite voix dans ma tête m'incitant à m'y lancer dont je vous en avais parlé plus d'une fois. L'intuition de tout cinéphile qui se respecte mais qui peut aussi bien être source de succès que de lamentable plantage. J'en ai plus d'une fois été la victime et surtout en ce qui concerne le cinéma trash qui, il faut être honnête, ruisselle de débilités insondables. A mon grand dam, ce fut une fois de plus le cas ici.
ATTENTION SPOILERS : Lorsqu'elles se rendent dans une résidence d'été isolée, quatre lycéennes sont bientôt ciblées par une horrible créature dans le sous-sol. Une gouvernante avertie essaie de garder le monstre cachéà l'aide d'une flûte.
Autant annoncer d'emblée qu'il n'y a pas grand-chose à dire sur ce Guzoo. Ce qui n'est pas plus mal de finaliser plus rapidement ce billet et Dieu sait que j'aime faire des chroniques de bonne taille et développer même quand le film n'a pas de velléités de second niveau de lecture. En l'occurrence ici, l'inanité règne en maître et on ne sait pas quoi vraiment dire. L'idée de départ n'est pas sans éloigner du génialissime Hausu, la folie en moins. Quatre idiotes débarquent dans une résidence austère où les miroirs sont étrangement absents et où une odeur putride émane du sous-sol. Dans cette antichambre, l'assistante du scientifique, qui est le père d'une des filles, mène des recherches assidues sur une étrange civilisation infernale peuplée de démons protéiformes. Mais visiblement, il y a un petit filou qui a réussi à s'échapper pour semer le trouble dans cette demeure.
C'est là que le cauchemar va commencer avec un monstre aux influences évidentes du célèbre et splendide The Thing de John Carpenter, le talent bien sûr en moins. Pourtant opter pour le choix du moyen-métrage est loin d'être stupide vu que le récit ne prête pas à ce que l'on s'éternise dessus sous peine de gaver le public de par sa redondance. L'ironie est que, malgré tout, on se fait royalement chier durant la première moitié du film où rien d'extraordinaire ne se passe. Tout au plus, des tentacules visqueux sortant d'un miroir perdu étranglant l'une des filles qui parviendra à s'en extraire avec panache.
Oui car cette abomination peu ragoûtante peut se déplacer à travers les miroirs et happer les malchanceuses à l'intérieur de ceux-ci où elles serviront de mets à notre horreur particulièrement vorace. Ce n'est seulement à partir du premier meurtre, mais parlons plutôt de carnage, que les choses retrouveront un regain d'intérêt. Komizu a su conjuguer des effets spéciaux de très bonne facture en termes de sang et de tripailles. Charcutées, éventrées, piétinées, décapitées, dévorées, les malchanceuses s'en prendront plein la gueule. Pour les malchanceuses, je voulais plutôt parler de 2 filles et de l'assistante. Bien maigre consolation pour une boucherie dans les règles de l'art que l'on était en droit d'attendre avec plus de victimes et de trash au programme. Bien dommage de voir que Komizu ne s'est pas évertuéà partir dans un délire à la Evil Dead en massacrant tout être vivant, quitte à rajouter plus de personnages dont l'utilité ne sera que de servir de morceau de viande en devenir.
Certains rétorqueront qu'intégrer autant de persos ne permettra pas de travailler leur personnalité sauf que l'on se carre de ça car ce n'est pas l'objectif de ce genre de films. Evidemment, Guzoo ne se préoccupait pas de ça mais n'a même pas fait en sorte que l'on s'attache aux actrices, particulièrement énervantes à plus d'un titre.
Pour entacher davantage le tableau, aucune volonté d'esthétiser un minimum les décors ni de travailler suffisamment l'atmosphère pour la rendre anxiogène ou malsaine. On se contente de suivre l'action hors de l'écran sans ne jamais rentrer dans l'ambiance. Rien ne berce nos rétines puisque ce sont des décors bancals avec peu de détails, à l'image assez fade. Ceci dit, la manière de filmer reste agréable. Aucun syndrome de caméra épileptique ou de plans incohérents. Pour la bande son, on l'oublie, arrivé au générique de fin, ce qui en dit long sur la chose. Bref, à mon grand désarroi, j'achève déjà cette chronique car je ne trouve vraiment rien de plus à développer si ce n'est que Guzoo est un métrage insipide qui ne voit son avantage se reposer uniquement sur les excellentes et jouissives séquences trash, malheureusement peu nombreuses et sans ambition de propulser le délire bien plus haut et avec une meilleure intensité. Sur ce coup, je me montre assez sceptique sur l'interdiction aux moins de 18 ans.
Au lieu de se focaliser sur de l'inutilité durant une bonne vingtaine de minutes, il aurait mieux valu revoir la méthode de mise en scène et/ou les choix scénaristiques pour faire de ce Guzoo un petit Evil Dead nippon sans prétention au capital sympathie, qui l'aurait amenéà se targuer d'une possible réputation culte. Peut-être qu'en faisant cela, une "Part II" aurait pu voir le jour. Aux éventuels intéressés, vous trouverez votre bonheur sur YouTube, mais je pense que cela sera plus productif de caser ces 40 minutes dans un film mieux réalisé.
Note : 07/20