Quantcast
Channel: Cinéma Choc
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Annabelle - La Maison du Mal (Les fantômes ne sont pas tous mauvais)

$
0
0

annabelle maison du mal

Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans) 
Année : 2019
Durée : 1h46

Synopsis : Déterminés à mettre Annabelle hors d'état de nuire, les démonologues Ed et Lorraine Warren enferment la poupée démoniaque dans leur "pièce des souvenirs", en prenant soin de la placer derrière une vitre sacrée et de solliciter la bénédiction d'un prêtre. Mais Annabelle réveille les esprits maléfiques qui l'entourent et qui s'intéressent désormais à de nouvelles victimes potentielles : Judy, la fille des Warren âgée de 10 ans, et ses amis. Une nouvelle nuit d'horreur se prépare… 

 

La critique :

En l'espace d'une quinzaine d'années, James Wan s'est arrogé la couronne somptuaire du nouveau maître de l'épouvante. Tout débute par un court-métrage, Saw (2003), qu'il transmute l'année suivante en long-métrage éponyme. Ainsi, Saw (le film) devient le nouveau bréviaire du cinéma gore et du torture porn. Le principe est aussi simplissime que laconique et n'est pas sans réitérer, par certaines accointances, le paradigme matois de Seven (David Fincher, 1996). Un psychopathe énigmatique, du nom de Jigsaw, s'amuse à séquestrer et à supplicier des victimes expiatoires.
Leur vie est régentée par le péché et l'obséquiosité. Jugées coupables, ces mêmes victimes ont une chance infinitésimale de s'en sortir, à condition de se départir de pièges savamment fomentés. Pour survivre, ils devront sacrifier un oeil, un organe et in fine leur âme en déperdition.

Finaud, James Wan propose un huis clos âpre et anxiogène qui repose sur des menus détails et sur une révélation finale en apothéose. Contre toute attente, cette production impécunieuse caracole en tête de peloton au box-office américain et s'expatrie bien au-delà de ses frontières américaines. Saw premier du nom devient même un véritable phénomène. Euphoriques, les producteurs exhortent James Wan à réaliser de nouvelles suites putatives et consécutives, mais le metteur en scène n'a cure des instigations de ses financeurs. James Wan délaisse la franchise à d'autres tâcherons en disgrâce. La franchise dédiée aux exactions de Jigsaw se fourvoiera alors dans le mercantilisme et les anecdotes superfétatoires. En outre, James Wan prise et affectionne davantage l'épouvante de naguère, celle qui vient tarabuster une famille lambda aux prises avec des forces méphistophéliques et comminatoires. 

annabelle_3_la_maison_du_mal

Le réalisateur, scénariste et producteur n'a jamais caché son engouement, ni son effervescence pour Poltergeist (Tobe Hooper, 1982). Il corrobore cette dilection dès son film suivant, Dead Silence (2007). Il enchaîne alors avec Insidious (2011), Insidious - Chapitre 2 (2013), Conjuring - Les Dossiers Warren (2013) et Conjuring - Le Cas Endfield (2016). Via ces nouvelles réalisations, James Wan devient le nouveau parangon du cinéma d'épouvante. Le diptyque consacré aux tribulations parapsychologiques des époux Warren cartonne au cinéma et s'inspire de véritables faits divers. L'air de rien, James Wan vient de créer et d'inventer un nouvel univers, soit le "Conjuring verse" (l'univers Conjuring dans la langue de Molière).
Pour souvenance, Conjuring recèle de révélations disparates et cache une pièce opaque dans laquelle sont gardés des objets contenant des esprits démoniaques.

Il n'en faut pas davantage pour justifier la mise en chantier de spin-off, de séquelles et de préquelles exsangues et lucratives. C'est ainsi que La Nonne (Corin Hardy, 2018), La Malédiction de la Dame Blanche (Michael Chaves, 2019) et Annabelle (John R. Leonetti, 2014) sont produits et réalisés dans la foulée. Studieux, le public extatique répond toujours doctement à l'appel et se précipite hâtivement dans les salles obscures. Toutes ces pellicules sont diligentées et avisées par l'érudition de James Wan, soit en tant que producteur, soit en tant que scénariste.
Certes, Annabelle n'a pas spécialement flagorné les critiques au moment de sa sortie. Pourtant, le long-métrage se solde par un succès pharaonique, suffisamment pour avaliser deux nouveaux chapitres, Annabelle 2 : La Création du Mal (David F. Sandberg, 2017) et Annabelle - La Maison du Mal (Gary Dauberman, 2019).

annabelle3-lamaisondumal-garydauberman-width_5906_height_2953_x_0_y_280

Aujourd'hui, c'est le cas d'Annabelle - La Maison du Mal qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes éparses. En l'occurrence, il s'agit de la toute première réalisation de Gary Dauberman. Toutefois, le cinéaste n'est pas vraiment un noviciat, loin de là, puisqu'il a déjà griffonné les scénarii de Freddy : Les Griffes de la Nuit (Samuel Bayer, 2010), Destination Finale 5 (Steven Quale, 2011), Wolves at the door (John R. Leonetti, 2017), ou encore Ca (Andrès Muschietti, 2017). A l'instar de ses augustes citérieurs, Annabelle - La Maison du Mal se solde toujours par un succès commercial et continue d'ameuter les foules dans les salles. A contrario, les critiques font preuve de pondération et admonestent, entre autres, une pellicule amorphe et de facture conventionnelle.
Reste à savoir si Annabelle - La Maison du Mal mérite - ou non - de tels anathèmes.

Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution de ce long-métrage horrifique se compose de Mckenna Grace, Madison Iseman, Katie Sarife, Vera Farmiga, Patrick Wilson, Michael Cimino, Steve Coulter, Luca Luhan, Paul Dean et Stephen Blackehart. Attention, SPOILERS ! (1) Après avoir terrorisé un groupe de jeunes gens, la poupée maléfique Annabelle est maintenant en possession du couple Ed et Lorraine Warren, experts en démonologie. Très vite, ces derniers remarquent le pouvoir démoniaque que renferme la poupée, qui cherche rapidement à les attaquer.
Plus tard, alors qu'Annabelle est enfermée sous clé dans une vitrine bénie par un prêtre, les Warren s'absentent un week-end et laissent leur fille, Judy, seule avec sa baby-sitter, Mary Ellen. Daniela, une amie, s'invite dans la maison et s'introduit dans la pièce interdite avec tous les objets démoniaques provenant des affaires sur lesquelles les Warren ont enquêté.

Annabelle_comes_home

Dans l'espoir de rentrer en contact avec son père décédé récemment, Daniela décide de libérer Annabelle de sa vitrine. Les trois jeunes filles vont alors passer une nuit d'horreur où la poupée Annabelle va prendre possession des divers artefacts démoniaques présents dans la maison (1). Annabelle - La Création du Mal est le septième film issu de l'univers Conjuring. A l'origine, les chapitres antérieurs n'avaient pas laissé un souvenir impérissable, loin de là... On ne tressautait donc pas d'impatience à l'idée de retrouver la poupée hantée par des esprits démonologiques.
Pourtant, cette septième aventure repose sur un didactisme plutôt malicieux, une rhétorique qui consiste à exhumer tous les spectres en sommeil et qui se tapissent dans la fameuse pièce interdite. De facto, on était légitimement en droit de s'attendre à un grand film d'épouvante, amalgamant avec malice frissons et effrois.

Certes, Gary Dauberman remplit assidûment son office et on se surprend de temps à autre à déceler une saynète éloquente, mais guère davantage. Si les frayeurs sont toujours de mise, Annabelle - La Maison du Mal fait malgré tout preuve de frilosité, déjà parce que les spectres spécieux et machiavéliques sont, nonobstant leur tempérament acariâtre, curieusement inoffensifs. Telle est, par ailleurs, la principale circonlocution du film : "Les fantômes ne sont pas tous mauvais". L'absence des époux Warren se fait donc cruellement sentir. Gary Dauberman gage alors sur son trio de jouvencelles, apeurées par le moindre coup de vent et la moindre porte qui claque. 
On discerne mieux leur affolement. De mémoire, les trois compères n'ont jamais été confrontés à de telles abominations et horreurs, sauf que nous... Si ! Et c'est la principale carence d'Annabelle - La Maison du Mal. Rapidement, le scénario, en apparence astucieux, se transmute en une idée évanescente et fantomatique. Heureusement, quelques saynètes savamment ourdies et orchestrées permettent de palier à l'indigence de l'ensemble. Maigre consolation, Annabelle - La Maison du Mal se montre légèrement supérieur au tout premier chapitre, mais il serait temps, grand temps pour les producteurs, de songer à de nouveaux scénarii ; et donc à modifier un univers beaucoup trop analogique.

 

Note : 09/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Annabelle_:_La_Maison_du_mal


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2562

Trending Articles