Genre : death movie, "Mondo", shockumentary, documentaire, "documenteur", horreur, gore, trash, extrême (interdit aux - 18 ans)
Année : 1998
Durée : 1h08
Synopsis : Après un premier chapitre barbare et virulent, la franchise Death - The Final Journey est de retour sur Cinéma Choc. Profitant de l'essor du death movie sur la Toile et les réseaux sociaux, Death - The Final Journey Vol. 3 explore derechef les visages putréfiés de la mort à travers toute une litanie de saynètes évidemment âpres et morbides.
La critique :
Non, vous ne rêvassez pas... Non, vous ne fabulez pas non plus... Le "Mondo", le death movie et le shockumentary effectuent leur résurgence dans les colonnes éparses de Cinéma Choc. Par le passé, le blog a déjà prouvé ses aspérités pour ces genres impudents et érubescents. Que les laudateurs du site (mais enfin, qui sont-ils ?) se rassérènent. A travers ces lignes, nous ne commettrons point l'offense de réitérer la genèse du "Mondo", même s'il sied de rappeler que c'est probablement le film Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Max Cavalara, 1962) qui acte et officialise la naissance de ce genre outrecuidant dans le cinéma underground.
Le syllogisme répond - peu ou prou - à la même ritournelle outrancière et consiste à discerner les us et les coutumes de peuplades aux traditions séculaires.
Ainsi, le "Mondo" se nimbe d'authenticité et s'approxime à une sorte de documentaire "vérité". Pourtant, toutes les saynètes tournées, qu'elles soient virulentes ou truculentes, sont factices et savamment fomentées par des réalisateurs mercantilistes. Contrairement à ce qu'il laisse augurer, le "Mondo" n'est pas ce programme anthropologique ni sociologique qu'il laisse transparaître, mais s'apparente davantage à une sorte de pellicule licencieuse et scabreuse qui enjôle notre appétence pour le consumérisme, l'hédonisme et surtout pour cette scopophilie obsessionnelle, voire maladive.
En l'espace d'une décennie, le "Mondo" se démocratise via le support vidéo et dérive à la fois vers le snuff animalier, les lubricités et les parties d'agapes et de priapées. Impression corroborée par Africa Addio (Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi, 1966), Africa Ama (Alfredo et Angelo Castiglioni, 1971), Addio Ultimo Uomo (Alfredo et Angelo Castiglioni, 1978), ou encore Mondo Magic (Alfredo et Angelo Castiglioni, 1975).
Il était donc logique que le "Mondo" oblique un jour ou l'autre vers la putréfaction. Le death movie est né. Le long-métrage prodrome en la matière se nomme The Act of Seeing With One's Own Eyes (Stan Brakhage, 1971), un véritable documentaire qui nous entraîne dans les coursives méphitiques de la morgue. Mais c'est pourtant Faces of Death (John Alan Schwartz, 1978) qui remportera la palme de l'indécence en amalgamant snuffs animaliers, autolyses, accidents de la route, dérives sectaires et même une exécution en direct dans un pénitencier des Etats-Unis.
A raison, Faces of Death estourbit durablement les persistances rétiniennes. John Alan Schwartz n'a jamais caché son engouement ni son opportunisme pour la vague du "Mondo", un registre auquel Faces of Death a fait voeu d'obédience.
Bien des années plus tard, le metteur en scène narquois révélera l'habile supercherie. A l'instar de Mondo Cane en son temps, Faces of Death est un death movie erroné, falsifié et éhonté. Contrairement à ce que scande l'affiche du film, les morts ne sont pas réelles, à l'exception de certaines atrocités commises sur des animaux... Les laudateurs du cinéma underground s'arrachent Faces of Death et se gaussent éperdument du courroux de la censure. Le long-métrage de John Alan Schwartz devient ce fameux Saint Graal à la fois prisé, adoubé et activement recherché par les thuriféraires du cinéma trash.
En raison de son succès inopiné, Faces of Death influence et génère toute une pléthore d'épigones, notamment Faces of Gore (Todd Tjersland, 1999), Traces of Death (Damon Fox, 1993), True Gore (M. Dixon Causey, 1987), ou encore Inhumanities (Harvey Keith, 1989).
Vient également s'agréger Death - The Final Journey, aussi connu sous le nom - quasi éponyme de Final Journeys, et sorti en 1997. Que ce soit sur la Toile ou les réseaux sociaux, on ne décèle aucune information relative à un réalisateur derrière ce death movie supplémentaire. Selon nos sources, Death - The Final Journey est diligenté par la firme DMN Productions. En l'état, difficile d'en dire davantage... Toujours est-il que six chapitres consécutifs verront le jour dans la foulée et seront donc réalisés entre 1997 et 1998. Aujourd'hui, c'est le cas de Death - The Final Journey Vol. 3, sorti en 1998, qui fait l'objet d'une chronique dans les rubriques horrifiques de Cinéma Choc.
Pour l'anecdote superfétatoire, la série des Death - The Final Journey peut s'enhardir d'une réputation plutôt flatteuse sur la Toile et les réseaux sociaux.
Autant l'annoncer sans fard. A moins de déverser l'intégralité de votre pécune sur des sites comme Priceminister ou EBay, il vous sera presque impossible de dénicher cette franchise dissonante et rutilante. Toujours est-il que cette saga rougeoyante a reçu les satisfécits et les plébiscites des aficionados du cinéma underground. Ce n'est pas aléatoire si Death - The Final Journey Vol. 3 est soumis à l'ultime réprobation, à savoir une interdiction aux moins de 18 ans. Reste à savoir si cette troisième forfaiture justifie - ou non - son visionnage. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
Attention, SPOILERS ! Après un premier chapitre barbare et virulent, la franchise Death - The Final Journey est de retour sur Cinéma Choc. Profitant de l'essor du death movie sur la Toile et les réseaux sociaux, Death - The Final Journey Vol. 3 explore derechef les visages putréfiés de la mort à travers toute une litanie de saynètes évidemment âpres et morbides.
Quid de neuf dans l'univers du death movie ? Réponse : pas grand-chose ou alors peu ou prou. Tout du moins, les laudateurs de saynètes morbides et putrides seront en terrain connu et quasiment conquis. De facto, bienvenue dans une nouvelle débauche dans l'horreur, l'abomination et évidemment la mort ! Sur ce dernier point, Death - The Final Journey Vol. 3 remplit doctement son office et s'approxime à une sorte de salmigondis filmique coalisant à la fois des accidents de la route (soit son principal leitmotiv...), des séquences de guerre, des êtres difformes et toujours (et encore...) du snuff animalier. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout ou presque...
Les néophytes seront légitimement ulcérés par les tristes réjouissances. Ainsi, Death - The Final Journey Vol. 3 s'ouvre sur les conséquences funestes de la bombe d'Hiroshima.
Hommes, femmes, vieillards et enfants sont les victimes expiatoires de ce bombardement massif et présentent à la fois des excoriations et des déformations sévères. Puis, sans fard, le death movie nous présente plusieurs scènes de belligérances via toutes ces dépouilles putrescentes qui s'accumulent dans des ruelles en sénescence... Ensuite, ce sont les meurtres et les suicides (souvent par pendaison) qui font partie du menu fretin pour, à postériori, se polariser sur la paupérisation du continent africain. Les massacres d'animaux sont légion dans ce troisième chapitre effervescent. Ainsi, nous assistons, éberlués, à l'exécution, à l'écurage, puis à l'équarrissage d'un éléphant par des chasseurs un peu trop téméraires. Aucun détail ne nous épargné...
Pourtant, nonobstant sa munificence en termes de barbaque et de tripailles, Death - The Final Journey Vol. 3 montre expressément ses limites. L'absence d'un réalisateur derrière la caméra se fait furieusement sentir. Aucun effort derrière une mise en scène au mieux soporifique... Aucune liaison entre les différentes ignominies prodiguées sur l'écran rougi... De surcroît, ce death movie passe du coq à l'âne et n'émet aucune once d'introspection sur la mort et tous ces corps en déréliction. Death - The Final Journey Vol. 3 ne s'adresse qu'aux amateurs les plus patentés de death movies et de shockumentaries. Les autres pesteront et maronneront à raison contre la vacuité abyssale de cette ixième prévarication sur pellicule. Sinon, c'est tout ? Oui, cette fois-ci, c'est tout...
Note : 09/20
Alice In Oliver