Genre : horreur, épouvante, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 1983
Durée : 1h36
Synopsis : Lors de l'enterrement de sa mère, une petite fille entre dans le mausolée de la famille Nomed et tombe sous l'emprise d'un démon qui jettera un maléfice à tous les premiers nés de sa famille. Vingt ans plus tard, elle devient la femme d'un psychiatre et commence à décimer son entourage...
La critique :
Gare au sacrilège, gare à la malédiction et surtout gare à ne pas offenser ces forces lucifériennes qui se tapissent quelque part dans une dimension parallèle, ou encore dans un endroit impromptu. John Carpenter avait déjà parfaitement discerné cette rhétorique ineffable et comminatoire avec le bien nommé Fog (1980). Le maître de l'épouvante réitérera la même commination quelques années plus tard avec l'excellent Prince des Ténèbres (1987). Qu'on le veuille ou non, notre monde est ponctuellement assujetti à des forces maléfiques et inexpugnables qui préfigurent des temps peu cléments.
Ainsi, des films tels que La Malédiction (1976), L'Exorciste (William Friedkin, 1973), Shining (Stanley Kubrick, 1980), Rosemary's Baby (Roman Polanski, 1968), Suspiria (Dario Argento, 1976), ou encore Carrie au bal du Diable (Brian de Palma, 1976) ne mettent pas seulement en exergue une secte démoniaque ou encore des spectres émanant des limbes de l'enfer.
Tous ces classiques voluptuaires évoquent ostentatoirement des temps eschatologiques. Ils s'imprègnent également des mutations de notre société hédoniste et consumériste. Ils se sustentent aussi de la mort du patriarcat et du bouleversement des moeurs. Le mal ne se caractérise pas seulement par l'émanation subreptice d'un esprit machiavélique. Le "mal" - dans le sens large du terme - se délecte de nos failles, de nos excoriations et de nos propres fêlures. Ce n'est pas aléatoire si certaines de ses pellicules s'inspirent d'histoires bien réelles.
Et ce qu'a parfaitement compris James Wan en son temps via le diptyque Conjuring - Les Dossiers Warren (2013) et Conjuring - Le cas Endfield (2016). Certes, notre époque a changé, le monde a évolué vers le capitalisme massif et la globalisation.
Pourtant, le cinéma d'épouvante actuel reste intrinsèquement corréléà cette horreur de naguère, celle de Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) et d'Amityville - La Maison du Diable (Stuart Rosenberg, 1979). Même ces classiques sont les héritiers d'une autre figure sérénissime et tutélaire. Son nom ? La Maison du Diable (Robert Wise, 1964). Evidemment, les malédictions et les ignobles sortilèges vont devenir les principaux apanages du cinéma bis horrifique. Mutin, Sam Raimi bouleversera le champ - souvent corseté - du cinéma d'épouvante pour proposer une toute autre dialectique avec la trilogie Evil Dead. Cette fois-ci, l'horreur surgit des ténèbres et des prophéties du Necronomicon.
Vous l'avez donc compris. Les forces méphistophéliques s'accointent à la fois avec les faits divers et les fantasmagories du cinéma bis.
Avec Mausoleum, réalisé par la diligence de Michael Dugan en 1983, on nage davantage dans la seconde catégorie. Il faut se rendre sur le site IMDb et en particulier sur le lien suivant (Source : https://www.imdb.com/name/nm0240826/?ref_=tt_ov_dr) pour glaner et déceler quelques informations - élusives - sur Michael Dugan. Selon nos sources, plutôt pingres pour l'occasion, la carrière du cinéaste débute vers le milieu des années 1970 via Super Seal (1976). Il enchaîne alors avec Hormones (2015) et The Adventures of Turkey Dude (2015).
Corrélativement, il officie en tant que scénariste sur certains épisodes de la série télévisée Santa Barbara (1984). A ce jour, Mausoleum reste donc son long-métrage le plus proverbial. Contre toute attente, cette production impécunieuse est activement prisée et recherchée par les collectionneurs, déjà pour sa rareté, mais surtout pour sa réputation plutôt flatteuse auprès des thuriféraires du cinéma d'horreur.
A l'origine, le film sort en 1981, mais ne sera distribué en France que deux ans plus tard. Si Mausoleum n'a pas bénéficié d'une distribution dans les salles obscures, il se distingue néanmoins dans divers festivals (notamment au Festival du film Fantastique de Paris où il obtient le grand prix et les ferveurs du jury, Source : https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/527-mausoleum). En France, Mausoleum est sommé de s'illustrer via le support vidéo. Contre toute attente, cette série B gore et horrifique caracole en tête de peloton. Reste à savoir si Mausoleum mérite - ou non - de telles flagorneries. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film se compose de Bobby Bresee, Marjoe Gortner, Norman Burton, Maurice Sherbanee, LaWanda Page, Laura Hippe, Sheri Mann, Julie Christy Murray et Chu Chu Malave.
Dans ce casting famélique, on relève au moins la présence de Bobby Bresee, une comédienne qui s'était déjà illustrée dans la série Drôles de Dames (1978). L'actrice connaîtra son heure de gloire durant la décennie 1980 et essentiellement dans le cinéma bis, notamment dans Ghoulies (Luca Bercovici, 1985), Surf Nazis Must Die (Peter George, 1987), ainsi que dans plusieurs séries télévisées notables et éventuellement notoires (Santa Barbara, L'homme qui tombe à pic, ou encore La croisière s'amuse). Mais trêve de palabres et de verbiages, et passons à l'exégèse du film !
Attention, SPOILERS ! Lors de l'enterrement de sa mère, Susan, une petite fille, entre dans le mausolée de la famille Nomed et tombe sous l'emprise d'un démon qui jettera un maléfice à tous les premiers nés de sa famille.
Vingt ans plus tard, elle devient la femme d'un psychiatre et la malédiction ne tarde pas à ressurgir... Sous le joug de ce démon succube, Susan commence à décimer son entourage. Gare à ne pas effaroucher la demoiselle ! Certes, par sa parcimonie et son scénario à la fois lapidaire et simplissime (une fillette sous l'emprise d'une terrible malédiction, puis vingt ans plus tard, la résurgence de ces mêmes troubles démoniaques...), Mausoleum ravira sans doute les amateurs les plus patentés du cinéma bis. Au moins, Michael Dugan ne s'embarrasse pas avec la psyché de ses divers protagonistes. Le metteur en scène narquois sait qu'il peut escompter sur sa vedette proéminente, la jolie Bobby Bresee, la seule comédienne à surnager dans cette petite série B anémique.
Bien conscient de l'inanité de son scénario, Michael Dugan fait appel à la magnanimité de sa star prédominante.
Dans cet exercice, Bobby Bresee nous fait profiter de sa plastique généreuse et plantureuse. Toutefois, Mausoleum ne repose pas uniquement sur les magnifiques protubérances de son interprète féminin. On relève çà et là quelques saynètes sanguinolentes, de quoi ravir l'appétit pantagruélique des aficionados du cinéma gore. Cependant, Mausoleum n'est pas exempt de tout grief. La mise en scène est digne - au mieux - d'un téléfilm ou d'un programme de seconde zone. En sus, certains effets spéciaux et visuels sont sérieusement surannés et suintent les années 1980 à plein nez...
Nonobstant une certaine obsolescence, Mausoleum se montre suffisamment philanthrope pour retrouver de sa verve et de sa superbe lors d'un final paroxystique ; à condition de faire fi de quelques digressions et longueurs superflues. Indubitablement, Mausoleum ne méritait pas de tels plébiscites à l'époque, mais reste une série B savamment fomentée pour ravir les laudateurs du cinéma gore. En ce sens, Cinéma Choc s’adjoint à l’omniscience du site Psychovision et oblique dans le sens de leur excellente chronique (Source : https://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/527-mausoleum). Que dire de plus ? Ah si, l'actrice Bobby Bresee a vraiment de très beaux nichons ! Désolé...
Note : 11.5/20
Alice In Oliver